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 Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé )

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Naranja L. d'Alvarez

Guerra, caza, y amores, por un placer, mil dolores Modo
Naranja L. d'Alvarez


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MessageSujet: Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé )   Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé ) EmptyVen 27 Sep - 11:49



❝ “I DON'T CARE! I'VE HAD ENOUGH, I'VE SEEN ENOUGH, I WANT OUT, I WANT IT TO END, I DON'T CARE ANYMORE!" "You do care, you care so much you feel as though you will bleed to death with the pain of it.” D'ALVAREZ FAMILY


Dévastée, le cœur en vrac, Nara arpentait les murs de Poudlard avec difficulté, tellement le choc de la nouvelle qu'elle venait d'apprendre la détruisait de l'intérieur. Elle aurait voulu croire que tout cela n'était qu'un rêve, mais la douleur qu'elle ressentait lui montrait bel et bien que ce n'était pas le cas. Tout cela était bien réel. Réel. Des larmes coulaient sur ses joues depuis tout à l'heure et elle n'arrivait pas à les refréner ni à se calmer. Les battements de son palpitant secouaient sa poitrine à un rythme effréné. Rien n'aurait pu la consoler à cet instant précis, rien, si ce n'était la chaleur rassurante des bras de son père. Mais il était loin, tellement loin. Et de toute manière, Nara lui en voulait à lui, et à sa mère. Elle détestait les secrets de famille, et apprendre de la bouche de Seth que sa sœur aînée était décédée lui avait fait tellement de mal... Étaient-ils tellement murés dans leur chagrin qu'ils n'avaient pas eu le courage de lui annoncer ou avaient-ils simplement voulu la préserver ? Nara n'en savait rien, et de toute manière, elle s'en fichait. Car pour le moment, elle avait mal, tellement mal qu'elle se disait que jamais elle ne s'en remettrait. Elle refusait d'y croire, c'était juste impossible. Inconcevable. Impensable. C'était le genre de chose qui n'arrivait qu'aux autres. On ne pensait jamais connaître une telle douleur, reléguant celle-ci à ceux qui l'avaient mérité. Mais Lara ne l'avait pas mérité. Sa mort n'était qu'une inexplicable erreur.

Murée dans sa peine, plus rien ne semblait avoir de sens. De toute manière, elle se demandait si sa vie toute entière en avait encore un. Elle avait l'impression qu'on venait de lui arracher une partie d'elle-même, une moitié d'elle même, un morceau de son propre cœur qu'on avait brisé. Ces derniers temps, plus rien n'allait, et apprendre ce décès, c'était un nouveau coup dur pour l'espagnole. La gota que colma el vaso, comme on disait chez elle... Dans sa patrie... L'endroit où elle avait été si heureuse avec son père, sa mère, ses frères, ses sœurs... Lara... Pourquoi était-elle morte alors qu'il y avait tant de mangemorts, de tueurs, de violeurs, de personnes mal-attentionnées sur cette planète qui méritaient dix milles fois plus la mort qu'elle... Trop d'injustices dans ce monde malade qui souffrait trop. Dans les souvenirs de Nara, Lara était la personne la plus belle, la plus délicate et généreuse qu'elle connaissait. Et ça avait sans doute était le cas jusqu'à sa mort. C'était sans doute parce que Nara l'estimait beaucoup et qu'elle avait toujours eu avec sa sœur aînée une relation privilégiée qu'elle se sentait aussi mal. Qui lui avait raconté ses premiers contes moldus et sorciers jusque tard dans la nuit lorsqu'elle ne savait pas encore lire ? Lara. Qui lui préparait toujours son petit déjeuner lorsqu'elle était encore qu'une enfant ? Lara. A qui avait-elle confié ses tous premiers secrets ? Lara. Qui l'avait encouragé à poursuivre les cours de danse et les spectacles quand Anjelica avait tenté de l'en dissuader ? Lara. Qui l'avait embrassé et serré si fort quand les mangemorts étaient venus la chercher pour étudier dans la plus grande école de sorcellerie d'Angleterre ? Lara. Qui l'avait aimé aussi fort qu'une sœur peut aimer sa cadette ? Lara. Lara. Lara. Son port d'attache, son ancre, sa sœur, sa vie. En la perdant elle, c'était une partie même de son identité qu'elle avait égaré. Nara s'était toujours tellement assimilée à elle qu'elle ne se sentait plus elle-même. C'était à elle qu'elle avait toujours voulu ressembler. Son souvenir intense hantait Nara depuis qu'elle savait que plus jamais elle ne reverrait son visage, plus jamais elle n'entendrait sa voix, plus jamais elle ne toucherait sa peau chaude, plus jamais elle écouterait le son cristallin de son rire, plus jamais elle ne glisserait sa main dans ses longs et doux cheveux. Plus jamais. Plus jamais. Non.

Trop perdue pour réfléchir, elle continua à marcher, ne se souciant aucunement de la direction qu'elle empruntait. Puis soudainement, elle sentit ses jambes mollir. Elle s'accouda à un mur et se laissa tomber au sol comme une vulgaire marionnette. Le contre-coup de l'annonce se faisait encore sentir. Elle resta là durant plusieurs minutes. Plusieurs élèves passèrent devant elle sans s'en préoccuper et c'était tant mieux car de toute manière, elle ne voulait parler à aucun de ses camarades. L'unique personne à qui elle aurait voulu se confier était désormais morte et enterrée. Plus rien ni personne ne pourrait la consoler désormais. Elle se sentait si vide et si seule... Si seulement elle pouvait trouver l'étreinte rassurante de ses frères... Elle rêvait de retrouver leurs bras, de sentir leurs corps forts soutenir le sien qui semblait si frêle et si faible. Leur absence se faisait encore plus sentir à l'instant présent. Nara comprit instantanément à quel point la famille était tout pour elle. Un pincement au cœur lui arracha cette douloureuse vérité. Plus rien ne serait jamais plus comme avant. Elle avait déjà vécu la séparation difficile de ses parents, et maintenant, le décès de sa sœur ramenait à la figure tout ce que Poudlard lui avait pris. Des années de bonheur avec eux, et avec elle. On ne pouvait plus revenir en arrière. La mort était inévitable, et même les sorciers n'avaient le pouvoir de faire revenir les défunts du royaume du repos éternel.

Elle se releva doucement et s'appuya sur une rambarde pour avancer plus aisément. Tellement perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas le claquement de talons sur les pavés se rapprocher d'elle. Au tournant d'un couloir, elle percuta la personne qui faisait ce vacarme, sans doute totalement délibérément. Nara tomba par terre sous le choc, le peu de forces qui lui restait s'était évaporé depuis longtemps. Lorsqu'elle releva les yeux, elle crut voir le fantôme de Lara s'élever devant elle. Le jeu de lumière cessa aussitôt lorsque Nara reconnut l'échappe verte et grise, symbole de la maison de Salazar Serpentard. Anjelica avait toujours beaucoup ressemblé à Lara... Physiquement parlant, à bon entendeur. Un sanglot étouffé s'échappa de la bouche de la cadette sans qu'elle ne le veuille vraiment. Trop hébétée pour faire quoi que ce soit, elle n'entendit pas les jurons et les blasphèmes dirigés contre sa personne qui sortaient de la bouche d'Anjelica. De toute manière, leurs affrontements étaient monnaie courante à Poudlard, alors elle s'était habituée à être le bouc-émissaire de sa sœur et ce depuis l'enfance. Au fur et à mesure du temps, elle avait même fini par ne plus s'en plaindre et accepter le fait qu'Anjelica et elle étaient décidément trop différentes l'une de l'autre pour s'entendre.

Pour la seconde fois, Nara se releva doucement, et coupa Anjelica dans sa litanie. Plus question d'entendre encore une fois les insultes qu'elle lui sortait d'habitude. L'heure n'était pas aux offenses, menaces et autres outrages. « Lara est morte. » Un silence de plombs s'installa brusquement. Anjelica ne s'était jamais souciée de qui que ce soit. Mais désormais, elle était la seule sœur qui lui restait. Au fond d'elle-même, Nara nourrissait l'espoir qu'Anjelica la prenne dans ses bras, la réconforte, l'aime. Mais c'était tellement peu probable que la jeune fille enfouit cette idée saugrenue loin de ses pensées. Aussi loin qu'elle s'en souvenait, Anjelica l'avait toujours traité avec abjection et dégoût, comme si elle était une erreur de la nature et qu'elle n'aurait jamais du naître. Lorsqu'elle était plus jeune, Nara s'en était même convaincue jusqu'à se rendre compte que ses accusations n'étaient pas justifiées. Elle n'était pas rien. Elle n'était pas rien. «Oui. Morte. » Le dire à voix haute rendait la chose encore plus réelle. Le répéter faisait encore plus mal. Mais pourtant, il le fallait. « Ce genre de chose, on se dit que ça n'arrive qu'aux autres, et jamais on imagine que ça peut nous tomber dessus... Mais... » Haussant les épaules, essuyant ses larmes, elle ajouta : « Je me suis dis que tu aimerais le savoir. Même si tu donnes pas de nouvelles aux parents. Enfin. J'ai pensé que tu préférais l'apprendre par moi que... peu importe. » Nara savait bien qu'Anjelica n'avait presque plus aucun contact avec la famille parce que c'était toujours à elle que les parents demandaient des nouvelles. Il y avait toujours quelques mots dans leurs lettres sur Anjelica. Les yeux embués, Nara fixa les prunelles de son aînée, cherchant le moindre signe, une réaction, un électrochoc, quelque chose. La peine, la douleur, la tristesse, une émotion. Lire autre chose dans ses yeux que la haine, la jalousie, la répulsion, l'aversion qu'elle y voyait d'habitude. Mais était-ce possible ? Nara l'ignorait. Cela faisait des mois, peut-être même des années qu'elles n'avaient pas eu une réelle conversation toutes les deux. Entre cris, bagarres et duels, il était d'ordinaire plutôt difficile d'en placer une. Mais la situation avait changé. Rien ne serait plus jamais comme avant après cette échange, et Nara le savait. La question était de savoir si cela allait être pire encore.

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Anjelica M. d'Alvarez


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MessageSujet: Re: Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé )   Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé ) EmptyMar 1 Oct - 5:36


La porte d'une salle vide s'ouvrit brusquement tandis qu'une belle brune tentait de s'en échapper. Tentative vaine alors que des bras masculins encerclèrent sa taille et que la porte se referma laissant derrière elle les échos de ses rires dans le couloir. Anjelica était ce que toutes les filles communes, banales et moches appelaient une garce, une trainée. Ce qu'en pensait la vert et argent ? Qu'elles étaient toutes jalouses. Elle petite sang-mêlée s'était hissée parmi les meilleurs, l'élite. Elle appartenait à la catégorie des filles qu'on haïssait parce qu'on l'enviait, voilà tout. Surtout lorsqu'on la voyait sortir de ces pièces suivie d'un jeune homme, légèrement décoiffée et la jupe froissée. Elle avait une réputation de fille facile, de merlin-couche-toi-là. Si ce n'était pas totalement faux, autant dire tout de suite que la plupart qui disait avoir couché avec elle mentait. Certes, elle était loin d'être puritaine, elle était l'une de ses fêtardes qui terminait souvent mal, mais ses amants étaient souvent les mêmes et pas si nombreux. Nombreux cependant, étaient ceux qu'elle avait allumé, chauffé à blanc et auxquels elle avait tourné le dos s'en amusant grandement.

Néanmoins, à en croire les bruits de bureaux grinçants qui traversaient les pierres de cette fameuse salle vide, les amants éphémères ne semblaient pas jouer à un jeu d'échec sorcier... Au bout d'un moment, ils sortirent et allèrent chacun de leur côté. Replaçant ses cheveux, elle décida de se diriger vers les toilettes pour se rafraichir. Si elle passa non loin de sa soeur dans un premier temps, elle ne s'en rendit même pas compte. Devant le miroir des toilettes, elle observa son temps halé ainsi que les petites rougeurs sur ses joues qui témoignaient encore de ses aventures sulfureuses. Elle se passa de l'eau fraiche sur le visage, puis mis en place sa longue chevelure brune avant de se regarder une dernière fois. Parfaite, comme toujours, se disait-elle. Elle retroussa légèrement sa jupe au niveau de sa taille pour que cette dernière paraisse plus courte puis se détourna de son reflet afin de sortir de la pièce. L'allure fière, gracile, le visage froid et débordante d'assurance, la belle Espagnole était prête à déambuler dans les couloirs de Poudlard.

C'était sans compter sur « Ca »... Elle tourna à gauche pour retourner vers les escaliers qui menaient aux cachots et elle s'entrechoqua avec un corps aussi frêle que le sien. Si son dos heurta violemment un murt qui lui laissa échapper un juron en espagnol ainsi qu'une grimace, ce n'était rien comparé à la lueur sombre qui traversa ses yeux alors qu'elle reconnu sa... sœur. « ¡ Puta! ¡ Puedes no mirar dónde vas idiota! » Allez savoir pourquoi, avec sa sœur, c'était toujours leur langue maternelle qui reprenait le dessus. Les yeux furibonds d'Anjelica fixaient sa sœur qui restait à terre. Croyez-vous réellement qu'elle lui tendrait la main pour l'aider ? «¡ Levanta cretina ! Tss Qu'est-ce que tu peux m'agacer ! Ne me regarde pas comme ça, on dirait que tu as vu un fantôme ! » Anjelica plissa soigneusement les plis de sa jupe tout en continuant de dire des mots « doux » à sa benjamine. Cette dernière s'était relevée et coupa net Anjelica dans sa tirade.« Lara est morte ». Un silence pesant envahit alors le couloir. L'ainée ne cessait de fixer sa petite sœur. Lui faisait-elle une blague ? Car, toute Anjelica qu'elle était, elle était loin de trouver ça drôle. « Qu'est-ce que tu racontes ? Lara, morte ? » Anjelica leva les yeux ciel. Quelle était cette absurdité ? Elle n'était pas malade. C'était n'importe quoi. Et pourquoi, Naranja insistait. Elle la bassinait de mots bateau que tout le monde sort dans ce genre de situation. Certes, Anjelica avait toujours été éloignée de sa famille. Elle ne que rarement des nouvelles et en prenait quasiment jamais. Elle n'aimait pas ses frères et sœurs. Ce n'était pas bien compliqué. Mais de là, à souhaiter la mort de l'un d'entre eux... L'Espagnole resta un instant appuyée contre le mur sur lequel elle s'était cognée fixant le sol. Lara... C'était peut-être la plus gentille de la fratrie. Anjelica avait toujours eu une préférence pour elle sans jamais le montrer. Pourquoi ? Car elle la trouvait belle. Et plus le temps passait, plus elles se ressemblaient, au plus grand plaisir d'Anjelica.

Celle qui portait dignement les couleurs vertes et argentées releva la tête vers sa soeur. Son regard était vide d'expressions, de sentiments. Ils ne trahissaient rien de ce qu'elle pouvait ressentir. Elle pourtant, il y en avait des choses qui traversaient son esprit à l'instant même. Seul Benjamin aurait su comprendre ce regard. Naranja en était-elle capable ?  Pourtant Anjelica se posait beaucoup de questions. Pourquoi ? Comment ? Pourquoi elle ? Elle avait du mal à se l'avouer, mais c'était étrange de savoir qu'elle ne verrait plus jamais sa soeur ainée. Non pas parce qu'elle l'avait décidé, mais parce que la mort l'avait emporté. Parce que le destin avait décidé que la famille d'Alvarez devait être moins nombreuse... Rares étaient les fois où Anjelica ne trouvait plus ses mots. « Comment est-ce arrivé ?» Pas un geste vers Naranja, pas la moindre intonation de tristesse. Une question comme si elle lui avait demandé où elle avait trouvé sa robe. Anjelica fixait le regard de sa benjamine. Ses yeux étaient embués tandis que ceux d'Anjelica restait parfaitement de marbre. Elle n'allait tout de même pas pleurer. Montrer un signe de faiblesse ? Pourtant quelque chose clochait. Quel était ce étrange sentiment qui envahissait son corps ? Son coeur ? Pourquoi des frissons parcouraient son échine ? Pourquoi craignait-elle la réponse de Naranja ? Quelle était cette sensation de creux, de vide qui prenait place dans ses entrailles ? Des picotements envahissaient ses doigts. Une sensation amer s’était installée dans sa bouche. La nausée. C’était cela qui la prenait soudainement. Elle inspira profondément. Ne jamais perdre le contrôle. Non, ne jamais le perdre. Ses paupières papillonnèrent un instant, puis ses yeux charbonneux continuèrent de fixer Naranja tout en attendant sa réponse. Depuis n’avaient-elles pas parlé toutes les deux. Vraiment parler pas, s’échanger quelques insultes et coups bas. « Bon, tu accouches ? »
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Naranja L. d'Alvarez

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MessageSujet: Re: Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé )   Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé ) EmptySam 26 Oct - 22:33



❝ “I DON'T CARE! I'VE HAD ENOUGH, I'VE SEEN ENOUGH, I WANT OUT, I WANT IT TO END, I DON'T CARE ANYMORE!" "You do care, you care so much you feel as though you will bleed to death with the pain of it.” D'ALVAREZ FAMILY


« Qu'est-ce que tu racontes ? Lara, morte ? » Bien sûr qu'elle ne la croyait pas. La jeune fille pouvait entendre le ton sarcastique de ses propos. Et puis de toute manière, Anjelica n'avait jamais du faire confiance à Naranja une seule fois dans toute sa vie, c'était certain. Elle avait au fur à mesure développer un tel sentiment d'aversion envers sa cadette. Nara n'arrivait pas à se souvenir d'un seul moment où elle avait bien pu être agréable avec elle. Si peut-être devant les autres, devant la famille, pour faire bonne figure. Et peut-être même pas. Anjelica avait été une enfant difficile, même si elle avait très bien sur cacher son jeu face aux autres. Rarement un mot plus haut que l'autre, pas de disputes, pas de bagarre. Pas en public du moins. Parce que lorsqu'elles étaient seules dans la chambre de la cadette, sur la plage, sur la place du village dans lequel elle avaient grandi, c'était une tout autre personnalité qui s'offrait à la petite Nara, Anjelica montrant son véritable visage. Mais il n'y avait rien à faire contre cela. Naranja avait longtemps cru qu'elle n'était pas assez bien, pas assez jolie, pas assez grande, pas assez intelligente, pas assez drôle pour que sa sœur daigne lui adresser la parole. Alors elle avait voulu changer, copier Anjelica pour lui montrer qu'elles avaient des points communs, qu'elles n'étaient au final pas si différentes que cela. Elle avait débuté la pratique de la danse rien que pour elle d'ailleurs. Quand elle y pensait, c'était sans doute aussi pour cela que la Serpentarde avait arrêté de danser. Peut-être.

Nara regarda son aînée. Elle ressemblait tellement à Lara que c'en était douloureux. De longs cheveux bruns, comme elle, la même démarche gracieuse, comme elle, les mêmes yeux brillants, comme elle, le même nez, comme elle. Un sentiment honteux s’immisça dans l'esprit de la jeune espagnole. Pourquoi elle ne lui ressemblait-elle pas ? C'était injuste. Mais Lara avait toujours été la plus belle des trois de toute manière, qu'importe ce qu'on puisse en dire, c'était vrai. Des dizaines de souvenirs avec Lara resurgirent à son esprit, et de nouveau, ses yeux brillèrent sous la peine. Elle sentit des perles argentées naître au coin de ses yeux, mais elle les retient en serrant les poings. Il le fallait.  Anjelica leva les yeux au ciel, comme si sa cadette était devenue folle. Personnellement, la jeune espagnole aurait dix milles fois préférée l'être plutôt que de perdre Lara, et pire, devoir l'annoncer elle-même à la Serpentard. Lara, pour elle, ça avait toujours été son mentor, son modèle, celle à qui elle avait confié ses joies et ses peines, ses moments de bonheur comme de malheur. Véritablement, depuis l'enfance, Nara avait toujours entretenu une relation plutôt particulière et fusionnelle avec son aînée. Cela n'avait absolument rien à voir avec ce qu'elle avait pu vivre au cours des années avec Anjelica. Rien à voir.

Soudainement, Anjelica leva les yeux vers elle et le regard des deux jeunes filles se croisèrent. Durant un court instant, Nara crut y lire la même douleur et la même peine que celles qu'elle portait en ce moment-même. Existait-il bien encore un peu d'humanité et d'amour chez elle ? Elle ne pouvait pas y rester insensible, c'était impossible, invraisemblable, impensable. La mort de sa sœur n'éveillait chez elle donc aucun sentiment ?  « Comment est-ce arrivé ? » Bouche baie, Nara garda le silence. C'est tout ce que cela lui faisait ? On aurait dit qu'elle demandait la météo, ou si elle avait lu le journal ce matin. Elle venait tout de même de lui dire que leur aînée était décédée et elle ne pleurait pas ? Nara avait pleuré toutes les larmes de son corps tout contre son beau frère, Seth en apprenant la nouvelle. Et elle, sa chère et tendre sœur, ne la prenait même pas dans ses bras ? Ne tentait pas de la réconforter ? De lui dire quelques mots rassurants, lui dire que tout irait bien, qu'elle était sans doute mieux là où elle était, les trucs stupides et complètement bateau qu'on sortait à une famille endeuillée. Mais il en était rien. Peut-être parce qu'elle s'en fichait. Oui, cela semblait évident. Elle s'en foutait. Anjelica avait rayé toute sa famille de sa vie, elle avait en quelque sorte aussi renié ses origines, et le sort de su familia lui était égal. C'était la seule chose qui pouvait expliquer. Personnellement, Nara avait envie de mourir elle aussi à cet instant. Mais elle pensait à tout ce qui la retenait ici. Et puis de toute manière, sa mort ne lui rendrait pas sa sœur. Et puis, elle avait encore tant de chose à vivre... Même si ce monde était corrompu et pourri jusqu'à la moelle. On avait peut-être encore moyen d'en faire quelque chose... On pouvait peut-être encore le sauver ? Et puis, elle voulait voir Lola, la voir grandir, lui parler de sa mère, lui dire à quel point elle lui ressemble, à quel point c'était quelqu'un de bien, à quel point elle était merveilleuse. Elle devait, en mémoire à Lara. C'était son rôle. Sa nièce, oui, elle s'en occuperait elle-même en sortant de Poudlard puisque Seth n'en avait pas le courage. Elle était peut-être encore jeune, mais elle avait de l'expérience. Avec Esmeralda notamment, mais aussi avec tous les enfants de son village, et ceux de ses frères aussi. Ils grandissaient vite. Bientôt ils seraient à Poudlard, mais elle n'y serait sans doute plus. Il était hors de question qu'elle passe encore un an de plus dans cette école remplie de cinglés, de profs tueurs de sang-mêlés, de moldus et de sang-de-bourbe. De toute manière, elle voulait même convaincre ses frères de ne plus envoyer leurs enfants au collège, les conditions de vie se dégradaient de jours en jours, et Poudlard n'était plus vraiment l'endroit paisible et plutôt calme qu'elle avait cru connaître lorsqu'elle était arrivée. Et puis, la gentillesse d'Anjelica durant sa première année l'avait aussi pas mal dégoûté. Quoi qu'il en soit, encore une fois, Naranja fut déçue par sa sœur. Encore une fois, elle eut envie de la frapper, de la faire réagir, de lui faire mal, comme elle lui avait fait mal quand elles étaient enfants. Mais elle, elle ne le pouvait pas. Elle n'était pas comme ça. Mais cela allait peut-être changer. Car il n'y avait pas la moindre tristesse dans ses yeux, ni la moindre compassion. Cela ne pouvait pas lui être égal, c'était inconcevable.

Les yeux vagues et embués de Nara se perdirent quelques instants dans la contemplation du mur se situant derrière elle. Elle ne trouvait pas les mots, et elle avait bien peur de ne jamais les trouver. Et puis, que pouvait-elle bien dire de toute manière ? Elle était morte, et savoir comment s'était arrivé ne la ferait pas revenir.  « Bon, tu accouches ? » Nara explosa. Poussant brutalement sa sœur, elle commença à crier dans leur langue maternelle : « PUTAIN, MAIS C'EST TOUT CE QUE CA TE FAIT ? LARA EST MORTE BORDEL ! » Elle en avait marre de passer pour la petite fille gentille. « Et toi, t'en as rien à foutre, tu restes là à me regarder sans rien faire, t'as aucun sentiment ! » Et finalement, Nara lui déclara ce qu'elle pensait depuis toujours, enfin, depuis quelques années, depuis qu'elle avait ouvert les yeux sur la véritable personnalité de son aînée. Il en était assez des double-jeux et des faux-semblants. Les larmes coulaient désormais sans retenue sur ses joues. Peu importe de laisser paraître ses sentiments. « En fait, t'es un monstre. » Il fallait couper les ponts, tout de suite, définitivement. Elle n'avait pas besoin d'elle de toute manière. Elle s'était passée d'elle pendant toute son enfance, et même la moitié de son adolescence, et cela allait continuer. C'était fini le temps où elle ne comprenait pourquoi sa sœur lui en voulait. Elle n'avait rien fait de mal, jamais. Mais sa naissance pour Anjelica avait signé la fin des cajoleries de ses parents, peut-être était-ce la raison de son comportement ? « T'as vraiment aucun respect pour nous, ne viens plus jamais me parler, pour moi, je n'ai plus de sœur. Lara est morte, et désormais, tu l'es aussi à mes yeux. » Elle enfonça le couteau dans la plaie : « Façon, t'as jamais vraiment fait partie de la famille, t'étais trop occupée à me faire du mal. Et même encore aujourd'hui, tu ne fais rien, et tu me fais mal. Tu es un fléau dans nos vies, et je regrette de t'avoir comme sœur. » Vider son sac, voilà, c'était désormais chose faite. Bizarrement, ça ne faisait pas vraiment du bien. En fait, c'en était même plutôt douloureux. Pourquoi cela l'était ? Elle n'avait peut-être plus de sœurs, mais il lui restait ses frères. Et ceux-là lui étaient plus chers que n'importe qui d'autres. Eux, au moins, ils lui écrivaient. Peut-être pas aussi souvent que Lara le faisait, mais elle avait tout de même des nouvelles très régulièrement. Étrangement, elle savait qu'elle connaissait mieux ses frères qui vivaient à des milliers de kilomètres d'ici, qu'Anjelica qui vivait sous le même toit qu'elle. Jamais elles n'auraient une relation normale. C'était ridicule de prétendre le contraire.
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Anjelica M. d'Alvarez


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MessageSujet: Re: Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé )   Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé ) EmptySam 9 Nov - 5:21



Mais par Merlin parle ! Anjelica avait envie de la secouer, de lui faire cracher la vérité, que des paroles sortent de sa bouche plutôt que de voir des larmes couler le long de son visage. Une rage envahissait l'Espagnole. Comment pouvait-on être aussi faible, aussi crédule ? Elle restait silencieuse au lieu de lui dire ce qui était arrivé à leur... à Lara. Devait-elle lui sortir la langue de sa bouche avec sa propre main pour en obtenir quelque chose ? Pourquoi lui annoncer soudainement qu'Elle était morte sans en évoquer aucune raison ? Etait-ce encore une idée idiote pour attirer l'attention ? Il fallait toujours qu'elle soit au centre des conversations. Peut-être que s'inventer une sœur morte ferait encore plus parler d'elle. Anjelica restait plantée devant ce mur de silence. Elle allait partir. Pourquoi lui accorder une importance qu'elle n'avait pas ? La Serpentard secoua légèrement la tête d'un air dédaigneux. Elle mentait.

Anjelica allait lui tourner le dos et reprendre son chemin quand elle se retrouva propulsée en arrière. Surprise par cet excès de rage, Anjelica percuta le mur derrière elle et ne pu retenir une grimace quand la douleur envahit son dos. Elle n'avait pas osé ? Anjelica resta la tête baissée, ses longs cheveux bruns camouflants son visage. Ses mains s'étaient crispées tandis qu'elle les fixait tentant de calmer sa respiration. Son coeur battait à lui en faire mal. Elle sentait les pulsations dans sa poitrine. Ce fut encore pire alors que Naranja se mit à hurler en Espagnol. Aucun sentiment ? L'espagnole ne pu retenir un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. Bien sûr qu'elle avait des sentiments. Ne serait-ce que la colère qu'elle éprouvait en ce moment même ! La cadette des d'Alvarez était en train de vider son sac. Pleine d'amertume. Monstre, morte, regret ! Mais n'avait-elle pas compris qu'elle se fichait complètement d'elle ? Que cette famille était ridicule ? Leur père avait souillé le don de sorcier qu'il avait avec une moldue qu'il n'avait même été fichu d'aimer pour la vie ! Ils avait conçu une ribambelle de gamins qu'ils n'avaient même pas été capable de protéger ! Et maintenant, cette idiote venait lui remettre la faute sur son dos ? Anjelica trop aveuglée par la colère se redressa soudainement. Son regard était sombre. Elle s'approcha avec vélocité de sa cadette et sa main partie rejoindre sa joue. Le bruit de ses doigts claquant sur sa peau raisonna dans le couloir où elles se  trouvaient. Elle resta silencieuse, ses iris accrochant solidement celle de sa soeur. Anjelica voulait rester imperméable à toutes ces remarques. Elle avait toujours voulu montrer au reste de la famille qu'elle était forte. Si forte qu'on l'avait délaissé pour la fragile et mignonne Naranja. Le pire c'est qu'elle se souvenait tellement de l'arrivée de sa soeur. De ce bébé si petit qu'elle prenait pour sa poupée. Dire qu'elle l'avait toujours détesté serait un mensonge et ce qu'elle ressentait à l'heure actuelle était indescriptible. Naranja profitait de la mort de leur soeur pour déballer ses ressentiments à son égard. Ca n'avait aucune allure. Elle peinait toujours à la croire. Pourquoi leurs parents ne leur avaient pas écrit ? C'était complètement illogique !

Anjelica attrapa alors sa soeur par le poignet. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait. La colère était partie de son regard. Ce qui s'affichait à présent ressemblait à de l'incompréhension. Sentir sa peau sous ses doigts était un sentiment étrange. Elle avait ressenti comme une décharge électrique. Nombre de fois, elle avait attrapé Naranja pour l'entrainer dans un coin pour lui faire peur ou lui faire mal. Sa poigne se desserra lorsqu'elle retrouva la même expression au fond de ses yeux. Ce mélange de peur, de tristesse, de résignation. Dire pourquoi elle comprit en cet instant que Naranja ne mentait pas serait inexplicable. Tout autant que l'attirer vers elle pour la prendre dans ses bras.

Par Merlin, s'était-elle cognée la tête en percutant ce mur ? La scène semblait complètement invraisemblable. N'importe qui passant par là aurait pensé à une hallucination. Etre si proche de Naranja semblait impossible. Elle s'imprégna un instant de son odeur qui lui rappela leur maison en Espagne. Sa main caressa doucement les cheveux soyeux de la Poufsouffle dans un mouvement lancinant. Anjelica s'arrêta dans son geste et se crispa sur la nuque de soeur. Elle avait la respiration coupée puis sembla soudainement revenir à la réalité. Elle susurra alors à l'oreille de Naranja : « C'est comme ça que tu aurais voulu que je réagisse, hermanita ? » Son ton était presque perfide. Elle repoussa à son tour violemment sa cadette. Elle se recula tout en remettant de l'ordre dans ses vêtements. Ce n'était donc que ça la famille ? Une faiblesse ? Le bout des doigts de l'Espagnole continuaient de palpiter à cause de la pression du sang. Elle entendait presque les coups sourds des battements de son coeur dans ses oreilles. Elle ferma les yeux quelques secondes comme pour se reprendre. Elle s'attendait à un nouveau déferlement de la part de Naranja mais elle même était trop en colère pour la laisser parler. « Maintenant tu vas me dire ce qui s'est passé. » Pas de cris. Un ton sourd, un ordre. Elle planta alors son regard charbonneux dans ceux de sa sœur. « Tu vas m'éviter tout tes états d'âmes qui n'ont rien à voir avec ce qui tu oses me balancer à la figure de but en blanc comme si c'était de ma faute d'accord ! Tu es toujours la même petite égoïste. Tu me dis que Lara est morte et tu oses encore tirer la couverture sur toi ! C'est un jeu ? Tu veux être la pauvre petite malheureuse qui a perdu sa soeur ? Perte tragique qui te rappelle tous les mauvais souvenirs de ton enfance ? Tu veux que j'incarne le monstre de ta vie ? Tes regrets ? Tu souhaites ma mort ? » Ca bouillait en elle, ça remontait lentement mais insidieusement.  Elle se tourna vers Naranja et ses deux mains la plaquèrent contre un mur. Anjelica resserra l'espace entre elles. « Ben vas-y. Sors ta baguette. Tue-moi. Fais en sorte que je rejoigne Lara. » Tout était hargneux. Une pure provocation. La colère habitait complètement Anjelica et parlait à sa place. Ses doigts fins et délicats remirent en place une mèche de cheveux de Naranja derrière son oreille. « As-tu un message à lui passer ? »

A vrai dire, l'Espagnole se fichait complètement du sort qui l'attendait. Mourir dans la minute ou dans dix ans, après tout ? La colère empêchait Anjelica de penser, de ressentir. Elle montait devant elle une barrière, une protection derrière laquelle elle était inébranlable. A l'instant même, elle ne voulait qu'une chose, que sa soeur oubli cet instant de faiblesse qu'elle avait dissimulé derrière une énième agression. La colère n'était qu'un artefact de ses réels sentiments. Peu de gens le comprenait. Ceux qui avaient creusé beaucoup plus loin que la surface. Aux yeux d'Anjelica, eux-seuls avaient droit à sa compassion. Naranja n'y avait plus droit depuis longtemps. Depuis qu'elle s'était montrée faible. C'est en tout cas ce que la Serpentard se martelait dans sa tête.
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MessageSujet: Re: Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé )   Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé ) EmptyJeu 21 Nov - 13:09

Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid.
D'Alvarez family

À cet instant précis, Naranja détestait sa sœur plus qu'elle ne l'avait jamais haï. Elle s'était toujours évertuée à lui chercher des excuses, dire qu'elle se cachait derrière un masque pour que personne ne puisse l'atteindre. Mais le ton qu'elle avait employé lorsque la petite Poufsouffle lui avait appris le décès de Lara montrait à quel point elle était insensible. Impitoyable, elle semblait ne rien ressentir pour les autres que du dégoût. Quant à Nara, qui était totalement brisée, qui avait le cœur en vrac, qui avait sans arrêt envie de pleurer, comme si faire couler les larmes allait alléger sa peine, elle n'avait envie que d'une seule chose : se confier à quelqu'un qui la comprendrait vraiment. Mais ce quelqu'un ne serait jamais Anjelica. Il fallait l'avouer. Mais pourquoi Anjelica ne pouvait être comme toute la famille ? Pourquoi ne pouvait-elle pas être comme tous les d'Alvarez ? Peut-être parce qu'elle en avait toujours fait qu'à sa tête. Et qu'elle n'avait jamais vraiment essayé de s'intégrer au sein de la famille. C'était pourtant pas faute d'avoir tenté par tous les moyens de se faire aimer par elle. Nara l'avait admiré quand elle était gamine, avant de comprendre qu'elle n'était pas comme elle, et qu'elle avait mauvais fond en réalité. Bref. Nara ne s'était jamais sentie aussi mal de toute sa petite existence. Et Anjelica continuait de lui parler comme si elle n'avait aucun sentiment, comme si la terrible nouvelle que sa cadette venait de lui avouer lui importait guère, comme si la mort de Lara n'avait aucune importance pour elle. Nara n'avait pu rester impassible devant tant de mépris, d'insensibilité, et d'apathie. Il lui était impossible de rester de marbre. Alors elle avait crié, elle avait juré, elle avait frappé. C'était pourtant tellement rare qu'elle sorte de ses gonds face à sa sœur, parce qu'elle l'avait toujours dominé, et de loin. Naranja se sentait faible face à elle, parce que sa sœur était forte. Beaucoup plus forte qu'elle. Elle avait même eu la force de se détacher de toute la famille et de vivre sa vie de son côté. Même si Nara n'approuvait en rien cette décision, elle se demandait où elle avait bien pu trouver le courage de le faire. Sans ses frères, sans sa mère et son père, Nara se sentait totalement perdue. Maintenant que Lara n'était plus de ce monde, c'était pire. Anjelica était la seule sœur qui lui restait, et pourtant, jamais elle ne pourrait lui pardonner son indifférence, son dédain et sa suffisance. Et la jeune fille ne s'était pas gênée pour le lui dire. Que oui, elle était un monstre pour elle. Combien de fois l'avait-elle brutalisé quand elles étaient jeunes ? Entre deux cours, coincées derrière deux statues ? Combien de fois l'avait-elle effrayé, lui faisant tellement peur qu'elle en tremblait parfois pendant des jours ? Si Nara tremblait, c'était aussi parce qu'elle savait de quoi son aînée était capable au fond. Elle était mauvaise. Bref, elle avait déballé son sac, et même si ça faisait mal, au moins, elle s'était sentie libérée d'un poids.

Elle allait partir. Elles n'avaient rien de plus à se dire de toute manière. Alors qu'elle allait tourner les talons, Nara reconnut le regard sombre et ténébreux des mauvais jours. Tétanisée, elle n'arriva pas à bouger. Elle allait la tuer sur place. Un élan de culpabilité envahit Nara. Pourquoi avait-elle fait ça ? Que lui avait-il pris de l'asticoter de la sorte ? Elle allait lui faire payer, elle allait lui faire regretter. Deux secondes plus tard, la main d'Anjelica claqua avec force et douleur sur la joue de la petite brune. Les doigts de Nara vinrent aussitôt tenter d'adoucir la morsure créé par la gifle que venait de lui assigner sa sœur. Elle ne tenta pas de se justifier : elle méritait cette claque. La manière dont elle lui avait parlé était intolérable. Pourtant, c'était ainsi qu'Anjelica s'adressait à elle la plupart du temps... Mais Nara regrettait ses mots. Elle ne voulait pas finir comme elle. Jamais. Nara sentit le regard meurtrier de sa sœur sur elle, alors elle releva les yeux. La dureté avec laquelle elle la fixait fit du mal à Nara, mais elle tint bon, et ne se déroba pas. Pas cette fois. Pas encore. Sans crier garde, Anjelica attrapa le poignet de sa sœur, et Nara prit peur. Elle chercha à se détacher de son étreinte, mais sans qu'elle ne comprenne comment, elle se retrouva dans ses bras. Que lui prenait-il ? La poufsouffle ne chercha pas à comprendre le pourquoi du comment, ni midi à quatorze heures. Elle se serra contre sa sœur et s'accrocha à elle comme à une bouée de secours. Aussi loin qu'elle se souvenait, jamais elles n'avaient eu un contact 'positif' aussi intime de toute leur vie. C'était comme si le gouffre qui les séparait s'était soudainement rebouché. La scène semblait irréaliste. Nara ne comprenait rien. Et elle ne comprendrait sans doute jamais en réalité, parce que cela lui semblait tout bonnement impossible qu'Anjelica agisse ainsi. Cela devait être un rêve. Ou pire, une hallucination. Bref. Ce n'était pas réel. Mais même si cela ne l'était pas, cela faisait du bien à Naranja. Alors il fallait en profiter, car il ne fallait pas se leurrer, cela n'allait pas durer. La Serpentard allait se rendre compte de ce qu'elle faisait, et elle allait remettre le masque derrière lequel elle se dissimulait depuis des années. Mais pour le moment, elle ne pensait à rien. Elle sentait seulement la main d'Anjelica lui carressait doucement les cheveux. Nara la sentit se crisper, et elle sut qu'enfin, elle avait retrouvé son bon sens. Elle lui murmura à l'oreille :  « C'est comme ça que tu aurais voulu que je réagisse, hermanita ? » Serrant les dents, cherchant à dissimuler son envie de la frapper, Nara ne pouvait pas bouger. Alors Anjelica le fit pour elle en la poussant violemment. Ne s'y attendant pas, la dernière des d'Alvarez faillit tomber en perdant l'équilibre. Gardant le silence, Nara baissa les yeux. Que pouvait-elle rajouter d'autre de toute manière ? Elle avait tout dit tout à l'heure.  « Maintenant tu vas me dire ce qui s'est passé. » Que lui répondre ? Elle ne le savait même pas elle-même. « Tu vas m'éviter tout tes états d'âmes qui n'ont rien à voir avec ce qui tu oses me balancer à la figure de but en blanc comme si c'était de ma faute d'accord ! Tu es toujours la même petite égoïste. Tu me dis que Lara est morte et tu oses encore tirer la couverture sur toi ! C'est un jeu ? Tu veux être la pauvre petite malheureuse qui a perdu sa soeur ? Perte tragique qui te rappelle tous les mauvais souvenirs de ton enfance ? Tu veux que j'incarne le monstre de ta vie ? Tes regrets ? Tu souhaites ma mort ? » Haussant les sourcils, Nara ricana. Quelle conne. C'était déjà fini les bons sentiments ? « Ben vas-y. Sors ta baguette. Tue-moi. Fais en sorte que je rejoigne Lara. As-tu un message à lui passer ? » Histoire de faire du zèle, Nara la sortit et la pointa contre le cou de son aînée avant qu'elle n'ait le temps de réagir. « C'est pas l'envie qui m'en manque. Le fait est que je ne veux pas être comme toi. » Elle soupira, mais gardait toujours sa baguette tendue. Cela changeait la donne. Pour une fois, c'était elle qui menait la danse. « Et je serais jamais comme toi Anje. Le pire, c'est que t'en es arrivée à cacher tes propres sentiments et tout ce que tu ressens à tout le monde, même à moi, même à Esmeralda. Bah vas-y continue, ça te rend encore plus détestable que tu ne l'es déjà. Des fois, je me demande vraiment si on est sœur. J'sais pas pourquoi tu me détestes autant, parce que t'as jamais autant détesté les autres. Par les autres, je veux dire Juan, Lara, Ernesto, Alejandro, Marco, non, ça a toujours été moi. Et j'ai jamais compris pourquoi. » Nara baissa sa baguette. « Et je me fiche d'avoir des états d'âmes. Ça montre au moins que moi j'ai un cœur. Ouais, j'ai des sentiments, et j'ai pas peur de les montrer, contrairement à toi. Mais vas-y, dissimule-toi dans ta carapace, cache-toi de tout et de tout le monde. Tu finiras avec un cœur de pierre, si c'est pas déjà fait. »  Secouant la tête brusquement, elle répondit tout de même à sa question de base, celle qui était à l'origine de la colère de Nara. Comment était morte Lara ? La réponse allait être simple. Elle n'en savait rien. « Et sinon, je ne sais pas. Je ne sais pas. Seth ne m'a rien dit. Il a juste dit qu'elle était morte. » Et puis, ça changeait à quoi de le savoir ? À rien. Cela ne leur ramènerait pas leur sœur, cela ne ramènerait pas à Seth sa femme, ça ne ramènerait par à Lola sa mère. « Et ouais, j'aurais voulu que tu réagisses à ça comme ma soeur. C'est ce que j'aurais voulu. Mais t'en es pas capable Anj'. T'en es pas capable. » Nara croisa les bras sur sa poitrine, puis décida de partir. Que pouvait-elle ajouter de plus de toute manière ? « Amuse-toi bien avec tes potes obscurs. Ils sont probablement plus ta famille que je ne le serais jamais. »

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MessageSujet: Re: Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé )   Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé ) EmptySam 23 Nov - 6:30



Anjelica avait toujours trouvé que sa soeur Naranja était trop douce, trop naïve. Elle avait passé du temps, elle avait cherché à comprendre cet état d’esprit, cette bonté apparente qui ressemblait aux yeux de la brune à une faiblesse ridicule. En cet instant, alors que Naranja déversait sa haine, montrait toute sa colère et que ses nerfs semblaient à bout d’usure, Anjelica aurait presque été fière d’elle. De voir qu’elle n’était pas qu’un pantin mièvre et désuet. Etait-ce si mal de ne pas toujours sourire, de ne pas être hypocrite ? Anjelica avait horreur de cette fausse condescendance que les gens usaient sans faille lorsqu’ils n’osait pas dire ce qui planait aux creux de leurs esprits. De tous les d’Alvarez, Naranja était la plus lisse. Ses frères avaient tous un caractère fort et savaient quand en découdre. Si au début, Anjelica l’avait trouvé mignonne, si elle s’était dit comme tous les autres qu’il fallait la protéger bien plus qu’une autre, cela ennuya rapidement l’avant dernière de cette famille étrange. Surtout lorsqu’elles commencèrent à grandir. Ces frères, sa soeur ainée partaient les uns après les autres à Poudlard. Jusqu’au jour où il n’y eu plus qu’elles deux. Ce petit machin, à l’époque c’est ainsi qu’elle l’avait surnommé, commençait à trop vouloir lui ressembler. Déjà que toute la maisonnée n’avait plus d’yeux que pour elle, il fallait qu’elle trouve le moyen de la suivre partout et de trouver intéressant tout ce qui passionnait de près ou de loin Anjelica. Plus sa cadette tentait de se rapprocher d’elle, plus Anjelica s’en éloignait, agacée par ce qu’elle considérait comme un manque de personnalité flagrant. Lorsqu’elle était avec ses frères, elle avait toujours adoré la simplicité apparente qui émanait d’eux. Ils disaient les choses, de manière parfois crue, mais c’est ce qui plaisait à Anjelica. Lara et Naranja se rapprochaient dans leur douceur et délicatesse. Il fallait l’avouer, la Vipère s’ennuyait en leur compagnie… A bien y penser, c’est peut-être parce qu’elle avait toujours préféré la compagnie de ses frères qu’Anjelica s’entendait mieux avec les garçons de Poudlard. Enfin, tout cela pour dire qu’un jour, Anjelica repoussa Naranja. Ce fut le début de cette incompréhension totale entre elles. Si Anjelica était trop fermée, Naranja était trop sensible. C’est peut-être à cause de leurs extrêmes personnalités que leur relation avait tourné ainsi. L’ainée avait commencé ces petits jeux malsains, profitant de cette faiblesse sentimentale. Cela avait duré longtemps. En réalité, cela avait duré jusqu’à aujourd’hui… Les yeux de la Serpentard fixait la jaune et or qui se tenait devant elle et trouva que quelque chose avait changé. Mais où était donc passé cette gamine qui pleurait en la regardant, n’arrivant pas à se faire à l’idée qu’elle n’allait plus voir le reste de sa famille pendant sept voir huit ans ? Lors de sa première année à Poudlard, Anjelica avait été complètement perdue les premières semaines. Arriver d’un monde moldu pour passer à ce château n’avait pas été évident. Mais elle n’avait pas pleuré, elle ne s’était pas plainte par hiboux à ses parents. Elle avait trouvé des soutiens autour d’elle. Des soutiens qui resteraient selon elle, des piliers tout le long de sa vie. Et ces piliers n’étaient pas sa famille. Elle avait laissé Naranja se débrouiller toute seule. Après tout, elle personne ne l’avait aidé, non ?

Combien fois, durant ses premières années, Anjelica avait attrapé sa soeur par le poignet afin de la détourner de son chemin ? De l’effrayée d’avantage, comme elle avait voulu le faire une fois de plus à l’instant ? Elle avait reconnu ce regard entre mille. Pourquoi aujourd’hui lui avait-il fait ressentir une once de pitié ? Pourquoi avait-elle ce sentiment étrange qui refaisait surface ? Le même que lorsqu’elle était gamine et qu’elle avait vu cette petite chose grandir. Elle avait enfoui tout cela il y bien longtemps. Le départ de Lara était un trouble. Il avait ouvert une faille dans cette carapace si bien forgée. Elle avait toujours eu horreur de se montrer faible. De se montrer telles ses soeurs. Telle une jeune femme. Une jeune femme faible. Une jeune femme triste. Non ! Elle était Anjelica, ce petit bout de femme qui renfermait la personnalité d’un mec. Voila, ce qu’elle lui rapportait cette famille. De la tristesse, de la faiblesse. Et puis cela partit. Elle ne s’était pas contrôler. Sa rage l’avait emporté une fois de plus. Sa main avait meurtri la joue de Naranja. Le pire c’est qu’elle vit dans le regard de sa soeur qu’elle se soumettait. Elle connaissait toutes les expressions qu’elle pouvait exprimées à travers ses deux prunelles. Et pourtant, elle tint bon. En temps normal, elle aurait pleuré, elle aurait tenté de fuir. Lorsque Anjelica lui avait saisi le poignet et qu’elle avait vu ce nouveau courage s’emparer de sa cadette, elle fut troublée. Depuis quand était-elle ainsi ? Le petit machin avait grandi… Oh, elle avait tenté de se dérober un instant, mais la faiblesse qui s’était faufilée chez la Vipère avait été plus fort que la colère. De mémoire, elle n’avait jamais enlacé Naranja. Pour être honnête, elle n’avait quasiment jamais eu de gestes affectifs pour elle. Elle en avait toujours très peu pour qui que se soit à vrai dire. Lorsque Naranja s’accrocha à elle profitant de cette nouvelle proximité qui leur était inconnu, Anjelica cru perdre pied. Elle n’avait jamais vraiment su pourquoi elle se refusait de donner son amour aux gens. Son amitié était certaine et d’une fidélité sans faille. Evidemment, ses amis savaient qu’elle n’était pas du genre à leur envoyer des hiboux pour leur déclarer son attachement éternel, mais il savait qu’ils pouvait compter sur elle. L’amour, c’était un autre facteur, une donnée qui était presque étrangère. Elle n’avait jamais eu de relation avec un garçon de Poudlard. Certes elle s’amusait avec certains, mais personne ne pouvait dire qu’il était concrètement sorti avec elle. Anjelica était bien trop indépendante pour ça. Ce que Naranja n’avait jamais compris… Lorsqu’elle lui avait susurré ces mots exécrables à l’oreille, Anjelica avait espéré l’énerver encore plus, la blesser. Qu’elle ne s’attarde pas sur cette vulnérabilité qui l’avait assailli sans prévenir. C’était peine perdue. Elle lui avait alors à son tour déversée toute sa colère. Elle la provoquait pour détourner son attention mais elle avait oublié un détail. C’était sa soeur. Et ce lien indéfectible les unissait quoi qu’elle fasse. Ce lien aussi discret et effacé qu’il était faisait qu’elles se connaissaient très bien. Assez pour se plaire, assez pour se blesser. « C'est pas l'envie qui m'en manque. Le fait est que je ne veux pas être comme toi. » Deux soeurs oui, mais tous les opposaient. Anjelica, elle, aurait pris un malin plaisir à la menacer de sa baguette. Peut-être même lui aurait-elle jeté un sort bénin pour l’effrayer. Mais sa petite soeur n’était pas une idiote. Elle avait gardé sa baguette tendue vers Anjelica sans défaillir. « Et je serais jamais comme toi Anje. Le pire, c'est que t'en es arrivée à cacher tes propres sentiments et tout ce que tu ressens à tout le monde, même à moi, même à Esmeralda. Bah vas-y continue, ça te rend encore plus détestable que tu ne l'es déjà. Des fois, je me demande vraiment si on est sœur. J'sais pas pourquoi tu me détestes autant, parce que t'as jamais autant détesté les autres. Par les autres, je veux dire Juan, Lara, Ernesto, Alejandro, Marco, non, ça a toujours été moi. Et j'ai jamais compris pourquoi. » Un sourire en coin s’était dessiné sur les lèvres de la Vipère. Elle l’observa baisser sa baguette tandis qu’elle continuait sa tirade. « Et je me fiche d'avoir des états d'âmes. Ça montre au moins que moi j'ai un cœur. Ouais, j'ai des sentiments, et j'ai pas peur de les montrer, contrairement à toi. Mais vas-y, dissimule-toi dans ta carapace, cache-toi de tout et de tout le monde. Tu finiras avec un cœur de pierre, si c'est pas déjà fait. » La colère n’avait pas quitté Anjelica depuis le début de cette entrevue. Elle s’était insinuée de manière malsaine dans ses entrailles sans jamais la quitter. « Je ne me cache pas de tout le monde, simplement de ceux qui sont comme toi. Insignifiante et petite Naranja… Ce ne sont pas tes quatre vérités qui vont me troubler. J’aime ce que je suis, j’aime contrôler ce que je montre. Tu n’es clairement pas destinée à voir mes sentiments comme tu dis. » Anjelica l’avait laissé ensuite parler. Le silence pinçait ses lèvres? Elle n’avait rien écouté à partir du moment où elle avait dit qu’elle ignorait comment Lara était morte. Pourquoi ? Qu’avait-elle eu ? Ce n’était pas normal. Leurs parents n’avaient rien dit. C’était leur beau-frère qui l’annonçait mais personne ne s’était inquiété de ce qui lui était arrivé ? Perdue dans ses pensée, elle remarqua alors que Naranja s’éloignait. Elle ne l'avait écouté que d'une oreille.« Comment peux-tu te foutre de ce qui lui est arrivé ? Tu trouves ça normal toi !» lui cria-t-elle à travers le couloir. Ses propos montrait clairement son inquiétude. Seul le constat avait attristé Naranja, mais la cause ! Quelle était-elle ? Lara n’était pas malade. Pas qu’elle ne le sache du moins… Est-ce que ce Seth était honnête ? Après tout, c’était un mangemort et Lara n’avait pas tout à fait les mêmes ambitions. Que lui avait-il fait ? Car doucement, mais sérieusement, l’idée qu’il soit à l’origine de sa disparition s’insinuait en elle. Anjelica observa la silhouette de Naranja qui s’estompait lentement. Elle avait besoin de parler à quelqu’un qui la comprendrait. Il fallait qu’elle trouve Benjamin et vite…
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MessageSujet: Re: Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé )   Sans famille, seul au monde, on tremble dans le froid ✖ ( terminé ) EmptyDim 12 Jan - 13:28

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D'Alvarez family

Cela n'avait jamais collé entre les deux sœurs d'Alvarez. Aussi loin que la jeune Poufsouffle s'en souvenait en tout cas. Peut-être parce que Anjelica n'avait jamais cherché à faire des efforts avec elle. Pourtant, la petite cadette de la famille avait quant à elle toujours fait pour qu'elle l'aime, essayant même de changer pour elle. Changer de personnalité, changer de coiffure, changer de robes, changer de loisirs. Elle avait cherché à lui ressembler, d'être une petite fille à son image, mais rien n'avait jamais marché parce que pour la Serpentard, Nara lui avait volé sa vie, sa place dans la famille, l'amour et l'attention de ses parents. Quand la jeune fille était née, Anjelica n'était plus la petite dernière dont on s'occupe toute la journée. Elle n'était plus le centre d'attention de la famille, et c'était cela qu'elle n'avait pu supporter. Enfin, tout cela, Naranja l'avait supposé au fil du temps. Parce qu'elle n'avait jamais eu la moindre explication de la part de son aînée concernant son comportement inhabituel, limite malsain envers elle. Jamais elle ne comprendrait ce qui l'avait vraiment motivé à la haïr, à la persécuter de la sorte, et à la détester à un point qu'au bout d'un moment, Nara avait fini par avoir peur d'elle. Craindre sa sœur ne devrait pas être permis, et pourtant, oui, pendant de longues années, durant toute son enfance et même la moitié de son adolescence, la jeune fille avait appréhendé chacune de leurs rencontres, de leurs conversations, et redouté avec une angoisse déconcertante de se retrouver seule à seule avec elle. Mais aujourd'hui, elle était plus forte qu'elle ne l'avait sans doute jamais été, et elle avait enfin le courage de l'affronter de nouveau. Comme lorsqu'elle s'était moquée d'Albus après du Code Phenix. La claque qu'Anjelica avait reçu était le prémisse d'une nouvelle guerre fratricide qui n'était encore qu'en état de veille. C'était fini le temps où elle se laissait marcher sur les pieds, car de toute manière, trop de choses avait changé dans sa vie pour qu'elle reste celle qu'elle avait toujours été : souriante, aimable, un brin naïve, à croire que tout le monde mérite sa seconde chance. Mais à Anjelica, Nara lui avait donné de biens nombreuses secondes chances qu'elle n'avait jamais su saisir. Et maintenant, c'était trop tard de toute manière. Elle venait de lui sortir ses quatre vérités, et même si cela lui faisait mal au cœur de l'admettre, cela ne l'avait pas soulagé comme elle l'aurait voulu. C'était une journée qui débutait bien mal, et qui se finirait dans les larmes. Car la seule chose dont Nara aurait besoin à cet instant, c'était des bras réconfortants d'un des membres de sa famille. Anjelica aurait été son premier choix si elle n'avait pas réagi de la sorte. Étrangement, la jeune Poufsouffle avait pensé que même si sa sœur s'était éloignée d'elle, elle avait gardé contact avec Lara. Parce que tout le monde aimait Lara. C'était tout bonnement impossible d'être en froid avec elle, d'être fâché contre elle, d'être son ennemi. Lara n'avait pas d'ennemis, parce que c'était le genre de fille qu'on rêvait tous d'être : simple, franche, belle, intelligente, naturelle, drôle et serviable, peut-être aussi un peu capricieuse et têtue à ses heures. Mais en tout cas, Nara avait toujours imaginé que son avenir ressemblerait à celui de son aînée, qu'elle admirait tant pour sa réussite, son mariage, et sa famille. Alors oui, elle avait toujours pensé qu'Anje garderait au moins contact avec elle, et que sa mort la chagrinerait tout autant qu'elle. Seulement... seulement, la serpentarde n'était pas quelqu'un qui montrait ses sentiments facilement, et Nara aurait pu le savoir si elle la connaissait vraiment. Mais c'était un fait, ces deux filles étaient de totales étrangères l'une pour l'autre. Et pour Nara, Madelyn et Maddison étaient davantage des sœurs qu'Anjelica ne l'avait jamais été. Pour Anjelica, ce garçon, Benjamin, était sans doute ce qui se rapprochait le plus d'une véritable famille.

« Je ne me cache pas de tout le monde, simplement de ceux qui sont comme toi. Insignifiante et petite Naranja… Ce ne sont pas tes quatre vérités qui vont me troubler. » Bien sûr que cela ne changeait rien pour elle. Bien entendu. Elle n'avait jamais su l'écouter, elle n'avait jamais su la comprendre. Mais elle n'était pas insignifiante, elle n'était pas petite. C'était faux. Elle n'était pas rien. Le monde survivait aisément sans elle, certes, mais elle avait des gens qui l'entouraient et qui l'aimaient, des gens en qui elle avait pleinement confiance et qui seraient toujours là pour elle. Et même si Anjelica avait de soi-disant amis, elle aussi, Nara doutait sérieusement que ces amis-là soient présents dans les moments difficiles. Après tout, Anjelica traînait de manière générale qu'avec des obscurs qui n'avaient aucun état d'âme... Peut-être qu'elle était persuadée que fréquenter des sang-purs allait purifier son sang. « J’aime ce que je suis, j’aime contrôler ce que je montre. Tu n’es clairement pas destinée à voir mes sentiments comme tu dis. » Nara secoua la tête. C'était pas possible. « Et t'aimes ça ? T'aimes avoir l'air de ne rien ressentir ? De faire comme si la mort de Lara ne te faisait rien ? Mais peut-être que c'est ça, au final, ça ne te fait absolument rien. J'aurais jamais cru que ce soit possible. » Nara s'éloigna. Il fallait qu'elle trouve Ken. Tout de suite. Lui seul saurait un peu la consoler parce qu'il ne demandait rien. Si elle se rendait dans la salle commune des Poufsouffle, les deux Maddie verraient ses larmes et lui demanderaient la cause de son chagrin. Ken ne demanderait rien, parce qu'il savait comment Nara fonctionnait, et il l'acceptait. Alors c'était de lui dont elle avait besoin. Elle avait besoin de son meilleur ami. « Comment peux-tu te foutre de ce qui lui est arrivé ? Tu trouves ça normal toi ! » Nara se retourna au bout du couloir. N'avait-elle pas entendu un soupçon d'inquiétude dans la voix de son aînée ? Était-ce seulement possible ? Alors elle hurla tout à coup : « CRISE CARDIAQUE. » De la manière dont elle l'avait craché, il y avait trois solutions possibles. Soit Anjelica n'avait pas compris, parce qu'elle était trop loin et Nara était trop en colère et trop triste pour articuler correctement. Soit elle la croirait sur parole. Et sinon, elle estimera que Nara avait lancé ça seulement pour qu'elle la laisse tranquille. Comment pouvait-on mourir d'une crise cardiaque si jeune... C'était pour la vérité et rien d'autre. Lara était morte d'une crise cardiaque. Son cœur avait tout simplement cessé de battre. Et on avait rien pu y faire. Rien.

Nara commença à courir. Sans attendre, les larmes coulèrent de nouveau sur ses joues. La douleur la traversa avec une rapidité fulgurante qui lui glaça le sang et les os, jamais de toute sa vie elle n'avait ressenti autant de peine. Elle déambula dans les couloirs, et soudainement, elle le vit au loin, marchant tranquillement. Attrapant la manche de son meilleur ami, elle le tira à elle et se réfugia dans la chaleur de ses bras. Comme elle s'y attendait, il ne prononça aucun mot, se contenta de la serrer contre lui, lui murmurant des mots simples et rassurants. Lui, il était là pour elle. Pas comme elle. Pas comme Anjelica. Pourquoi n'avaient-elles jamais réussi à se parler toutes les deux ? Elle était l'unique sœur qui lui restait, et elle la haïssait. Cette pensée lui arracha un nouveau sanglot. Dans un murmure, elle prononça ses quelques mots, les derniers avant longtemps : « Lara est morte. »

TERMINÉ

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