-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Partagez
 

 Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Lou J. Stanhope

Forte comme un loup, douce comme un agneau. + MODO
Lou J. Stanhope


personal informations

► date d'inscription : 06/11/2013
► parchemins : 879


Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty
MessageSujet: Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)   Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) EmptyDim 10 Nov - 22:37



Violence inside is chasing us


E. Pálina MacLeod


La nuit était tombée sur Londres depuis quelques heures déjà. Petit à petit, les habitants avaient déserté les ruelles dissipant l’agitation nocturne des fins de soirées bien arrosées. On pouvait malheureusement parfois trouver une jeunesse décadente non loin des bars qui avaient causé leur perdre, une âme sans espoir qui tentait de survivre parmi les abimes abritée sous un pont et un abri de fortune. On y voyait la misère de ce monde se dessiner sous les ponts, on y voyait le désespoir se peindre sur les murs tagués, on y voyait la détresse sur leur visage. Chaque heure, chaque minute, chaque seconde était un combat contre lequel ils se devaient de gagner. Un combat quotidien qui n’aurait nulle pitié d’eux si abandon il devait y avoir. C’était le soir que Londres révélait son plus mauvais visage. Loin de l’euphorie des soirées étudiantes, loin des lumières rassurantes des boulevards Londoniens, loin de la chaleur et la sécurité d’un chez soi. Londres était, comme toutes les grandes villes, une jungle à elle toute seule. Au cours de la soirée, un voile brumeux et glacial s’était répandu sur la capitale, englobant le moindre relief qui se dressait sur son passage, s’engouffrant dans chaque réseau de ruelles. En moins de deux heures, la visibilité fut réduite de quatre-vingt pourcents. La grande dame avait revêtu ses habits d’apparat car ce soir, comme au début de chaque baisse de température importante, quelques personnes allaient rendre les armes. Isolées, solitaires, abandonnées. Elles allaient s’endormir pour ne plus jamais se réveiller. Lentement, très lentement, le froid allait prendre possession de leur corps jusqu’à leur dernier souffle.

Les vitres du bar dans lequel travaillait Lou s’étaient embuées à cause des nombreuses arrivées de client, de l’alcool, de la chaleur des corps entassés dans une même pièce. Il y régnait une ambiance humide et empli de vapeurs d’alcool, une ambiance que Lou détestait au plus haut point. Le bar venait de fermer depuis dix minutes environ et tandis que son patron rangeait le comptoir et l’arrière du bar, Lou s’occupait de nettoyer les tables et de ranger la salle. Ce soir, comme beaucoup de soirs, les gens avaient trop bu. Beaucoup trop. Des mains s’étaient égarées sur son arrière-train, des ma chérie et des ma jolie avaient tranché l’air à la manière d’un katana, détruisant le peu d’estime que la jeune femme pouvait encore avoir d’elle. Ce soir encore elle rentrerait avec le moral bien au fond des chaussettes. Ce soir encore elle rentrerait se consoler seule, repeindre ce sourire qui lui allait si bien sur son joli visage. Ce qui ne te tue pas te rend plus forte, Lou. Il viendra un temps où tu seras récompensée de tes efforts, un temps ou l’avenir t’acceptera dans son cercle d’amis, un temps où ce sourire ne sera pas qu’une façade et une protection. Fatiguée, énervée, elle n’avait qu’une seule envie : se réfugier chez elle et s’abandonner à Morphée. Malheureusement pour elle, ce n’était pas ce que le destin lui avait réservé. Encore une fois.


    « Merde… »


Lou venait de terminer de ranger la salle du bar. Elle avait, comme à son habitude, rangé les chaises sur les tables, passé la serpillère, éteint la télé et s’était dirigée vers la réserve où se trouvaient ses affaires. Ce soir fut une soirée assez mouvementée. Elle avait récolté de nombreux pourboires mais elle n’avait pas eu un seul moment pour se reposer et aller prendre son traitement. En fouillant dans son sac, elle n’avait pas trouvé la boite. Elle avait pourtant bien cherché… Mais cette fichue boite se trouvait bien à l’abri sur la petite commode près du miroir brisé dans l’entrée de son appartement. Soupir. Il fallait qu’elle rentre. Et rapidement.

Sans plus attendre, elle enfila son manteau à grande vitesse, ramassa son sac et se précipita dehors en saluant son patron. A pas pressés, elle remonta la ruelle comme si sa vie en dépendait. Lorsqu’elle passa dans la ruelle qu’elle préférait toujours éviter, un homme lui attrapa le bras en lui demandant pourquoi elle était si pressée. Affolée, elle se débâtit et partit en courant sous les rires de l’homme. Elle n’y voyait rien, elle n’y voyait strictement rien. Sa vue était brouillée par le blanc de la brume. C’était à peine si elle distinguait les arrêtes des bâtiments qui se dressaient devant elle. Mais elle courait. Toujours. Son souffle se fit rapidement court et l’air glacé qui s’était engouffré dans ses poumons lors de ses mouvements inspiratoires lui brulait la gorge et lui piquait le nez. Hors d’haleine, elle se résigna à ralentir la cadence et s’arrêter. La demoiselle trouva appuie sur le mur qui se trouvait près d’elle et tenta de reprendre son souffle. Elle n’aimait vraiment pas les nuits Londoniennes, seule, sans traitement. C’était angoissant. Vraiment trop angoissant.

Après quelques secondes, Lou reprit son courage à deux mains et se remis à courir pour rejoindre son chez soi. Elle espérait fortement que les paroles de son médecin étaient vraies et que les crises ne se redéclencheraient pas en un claquement de doigt. Il avait dit énervement, il avait dit colère, il avait dit situation propice, stressante. L’intervention de l’homme n’avait certainement pas dû être assez stressante pour déclencher ses crises. Elle se mit à sourire. Du plus profond d’elle-même, elle s’encourageait pour courir un peu plus chaque seconde, accélérer la cadence, augmenter son allure. Il fallait qu’elle prenne ses foutus médicaments. Et vite ! Elle avait déjà été dans cette situation, si elle ne trainait pas, tout allait bien se passer. Tout allait très bien se passer.

La jeune rousse resserra son emprise sur son sac tout en refermant les pans ballants de son manteau. Elle courait aussi vite qu’elle pouvait, à l’aveuglette parmi ce ciel cotonneux qui avait décidé de pleurer sur la capitale. Lou s’arrêta quelques secondes et leva son visage vers le ciel. Tendant lentement sa main devant elle, elle sentit les gouttes froides venir s’échouer sur la peau. Il ne manquait plus que ca. En moins de temps qu’il ne fallut pour le dire, la pluie se densifia jusqu’à devenir violente et abondante. La demoiselle se remit à courir. Si elle n’attrapait pas froid, cela relèverait du miracle. Tournant à droite, à gauche, encore à gauche, puis à droite, Lou défila dans les ruelles. A vrai dire, elle aurait presque eu envie de rire de sa situation. Lorsqu’elle tourna une nouvelle fois sur sa droite, Lou fut violemment arrêtée dans sa course. Aveuglée par le brouillard et la pluie, elle n’avait pas remarqué qu’un obstacle s’était dressé devant elle lors de sa course, que cet obstacle se dirigeait dans sa direction et qu’il ne la voyait pas non plus. Le choc fut violent, très violent, et la petite rousse se retrouva projetée contre le mur en pierre de l’immeuble avant de s’échouer au sol. Désorientée, confuse, elle posa doucement sa main sur son front pour tenter de calmer la douleur. Elle ne voyait strictement rien. Avait-elle percuté une personne ? Un objet ? Un mur ? Hésitante, elle se hasarda à prononcer quelques mots. Au risque de parler à un objet… De toute manière ce ne serait pas une première.


    « Je… je suis désolée… Je ne vous ai pas vu avec ce brouillard et cette pluie… Vous allez bien ? Je suis vraiment désolée, vraiment… »


A bout de souffle, Lou resta à terre, encore secouée par le choc. La pluie ruisselant sur son visage, elle essaya de s’habituer à la noirceur et la brume pour distinguer ce qu’elle venait de percuter.

Revenir en haut Aller en bas

Invité

Invité
Anonymous


personal informations



Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)   Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) EmptyLun 11 Nov - 0:52

violence inside is chasing us, lou


La voix de leur entraîneur s’éleva dans les airs, luttant contre le bruit de vent. Un coup de sifflet strident parvint aux oreilles de la rousse qui plissa les yeux avant de faire virer son balai et de se diriger vers la terre ferme. La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà mais leur entraîneur avait décidé qu’ils devaient rester plus longtemps aujourd’hui, malgré la pluie et les bourrasques de vent qui manquaient de faire tomber l’un des joueurs à n’importe quelle minute. Posant un pied sur le sol, la jeune fille descendit de son balai qu’elle enferma dans sa main droite, ses yeux cherchant son entraîneur. Sa robe de Quidditch aux couleurs de son équipe était trempée et elle avait l’impression que ses os étaient devenus de glace, que son être tout entier n’était plus qu’un glaçon dur et glacé. Frissonnant sous la pluie fine et glaciale, la jeune fille écouta d’un air absent les paroles de son coach, son regard se perdant sur la chevelure brune qui se tenait à quelques mètres d’elle, et une vague de colère s’empara d’elle. En plus d’être obligée de jouer dans des conditions horribles, elle avait eu la surprise de retrouver Edelwiess lors du premier entraînement. Comme si la verte faisait tout pour lui pourrir la vie, même en ayant quitté Poudlard. Détournant le regard, la jeune femme se mordilla la lèvre inférieure tout en commençant à s’impatienter et ce fut avec un plaisir non dissimulée qu’elle entendit leur coach leur donner congé. Se dirigeant vers les vestiaires, ses pieds s’enfonçant dans la terre boueuse du stade, la jeune fille baissa la tête pour se protéger du vent et de la pluie avant d’arriver finalement dans le vestiaire. Ses muscles se détendirent légèrement lorsqu’elle sentit la chaleur de la pièce et elle releva le visage, observant ses partenaires de jeu, qui avaient tous la même dégaine qu’elle. Trempés jusqu’aux os, certaines se dépêchaient d’ôter leur vêtements, d’autres s’enroulaient autour d’une grande serviette en grelottant. Un bâillement arracha la mâchoire de la rousse qui mit sa main devant la bouche avant de laisser tomber son balai sur le sol. Une journée entière sur un balai, avec un temps pareil,  ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler du repos. Surtout que depuis qu’elle avait quitté l’école de sorcellerie, la vie avec Shane n’était pas de tout repos. Cohabiter avait été une excellente idée mais la rousse manquait parfois d’heures de sommeil qui se répercutaient sur sa bonne humeur et sur ses performances au Quidditch. Mais bon, elle n’allait pas se plaindre, elle qui avait toujours eu une envie pressante de quitter Poudlard afin de vivre enfin une vie d’adulte pleinement assumée. Aujourd’hui, elle touchait son objectif et elle n’avait pas le droit de se plaindre. Elle entreprit ensuite de se déshabiller tout en entendant la voix d’Ariel dans son dos, discuter avec Merlin sait qui. L’écossaise ne pût s’empêcher de rouler des yeux et d’imiter avec une grimace l’ancienne verte et argent. Leur relation n’avait jamais été bonne, et il faut dire que le facteur Shane n’avait en rien arrangé l’équation. La rousse ne comprenait pas comme le jaune et noir pouvait s’entendre avec une telle fille, et c’était un sujet qui menait parfois à de longues disputes entre les deux amants. D’ailleurs, ce matin n’avait pas échappé à la règle et la jeune fille était partie en trombe de leur appartement. Tout allait de travers aujourd’hui, Pálina semblait être maudite pour une raison qui lui échappait complètement. Sa prise de tête avec Shane, son entraînement qui avait duré plus longtemps que prévu dans des conditions météorologiques insupportables et enfin la vipère qui lui servait de collègue. Un long soupir d’agacement s’échappa de ses lèvres tandis qu’elle enfilait un pull épais par-dessus son tee-shirt, ses cheveux séchés grâce à sa baguette étant relevés en une haute queue de cheval. Puis elle s’empressa d’enfiler un jean avant d’aller poser son balai à côté de ceux des autres membres de l’équipe, croisant le regard mesquin d’Ariel qui lui lança un sourire moqueur que la rousse ne lui rendit pas, préférant hausser les sourcils avant de tourner les talons. Puis elle retourna vers sa place, rangea à la va-vite sa tenue de Quidditch dans son sac et sa baguette dans la poche intérieure de sa veste puis, après avoir salué les membres de l’équipe qui se trouvaient encore dans la pièce, elle transplana.

Ses pieds retrouvèrent la sensation agréable de la terre ferme quelques secondes plus tard et elle reprit sa marche le plus naturellement du monde, ses mains s’agrippant fermement à sa veste pour éviter que ses pans ne s’envolent. Plissant les yeux, elle rentra sa tête dans ses épaules et baissa le visage. Elle venait de transplaner dans une petite rue du côté moldue et elle avait encore quelques minutes de marches à faire pour se rendre chez elle. Mais passer par le Chaudron Baveur semblait être une évidence puisque Shane avait de forces chances de s’y trouver, et qu’elle avait envie d’avoir une discussion avec lui, histoire de ne pas se dire que cette journée était complètement fichue. Marchant d’un pas rapide, la rousse émit une flopée d’injures tandis qu’elle luttait contre le vent, manquait parfois de se prendre des morceaux de branches d’arbre qui volaient dans les rues. La brume était épaisse ici, bien plus épaisse que lors de son entraînement de Quidditch et, dès qu’elle osait lever les yeux, elle ne discernait rien à plus d’un mètre d’elle. Quel pays délicieux. Son sac se balançait lamentablement sur le côté, cognant sa cuisse à chaque fois qu’elle faisait un pas. Sa capuche ne couvrait même pas la moitié de son crâne et elle pouvait sentir les gouttes de pluie ruisseler le long de ses tempes et retomber sur ses épaules. Elle devait avoir l’air vraiment magnifique comme ça. Jetant un regard à sa montre, elle eut du mal à distinguer la place des aiguilles mais finit par se rendre compte qu’il était vraiment beaucoup plus tard qu’elle ne le pensait. Shane avait peut-être déjà terminé son service et était rentré dans leur appartement. Lui au moins n’était pas fou, il n’allait pas traîner dans les rues aux allures apocalyptiques. Accélérant le pas, la jeune fille tourna à un coin de rue et continua sa marche en direction du bar qui faisait la liaison avec la rue sorcière lorsque quelque chose la frappa de plein fouet, lui arrachant une injure qui fut masquée par les bourrasques de vent. Se retrouvant bientôt à terre, la jeune fille sentit une douleur au niveau de son coccyx et de son ventre, là où le choc avait eu lieu. Quelle journée de merde. La fatigue, la colère, et maintenant ça, elle menaçait d’exploser d’une minute à l’autre. Portant sa main à son crâne, la jeune femme releva les yeux difficilement pour voir ce qu’elle avait heurté et elle aperçut une chevelure aussi rousse que la sienne se distinguer de la noirceur de la nuit. Une grimace déchira son visage tandis qu’elle essayait de se relever difficilement et, une fois qu’elle y fut parvenue, elle rattrapa son sac qui gisait sur le sol. « Je… je suis désolée… Je ne vous ai pas vu avec ce brouillard et cette pluie… Vous allez bien ? Je suis vraiment désolée, vraiment… » La voix lui parvint aux oreilles déformée par le bruit du vent et l’ancienne lionne ne pût s’empêcher de rouler des yeux avant de tourner le dos à la jeune femme, le son de sa voix indiquant clairement qu’il s’agissait d’une femme, et fouilla dans son sac pour en sortir son paquet. Idée idiote que de vouloir allumer une cigarette sous ce temps mais la demoiselle était tellement sur les nerfs qu’elle ne réfléchissait plus vraiment. En sortant une, elle se tourna de manière à s’abriter du vent et appuya à plusieurs reprises sur le briquet qui produisait de légères étincelles avant de s’éteindre. Jurant dans sa barbe, elle finit par réussir à l’allumer et la fumée pénétra dans ses poumons rapidement. « Ouais ouais, c’est ça vous pouvez pas faire gaffe où vous mettez les pieds ? » Pálina se retourna en direction de la jeune femme, ses yeux s’habituant à la noirceur et elle s’avança d’un pas, tirant sur sa cigarette désormais trempée. « Sérieusement, j’ai l’air d’aller bien ? » Ses yeux scrutèrent le visage de la rouquine qui lui disait vaguement quelque chose, mais elle ne savait pas vraiment quoi. Ôtant cette idée de son esprit, elle tira sur sa cigarette mais cette dernière, trempée au possible, ne se consuma pas. La jetant sur le sol d’un geste rageur, la jeune fille se pinça l’arête du nez avant de respirer longuement. « Par Merlin, qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cette journée de merde » marmonna-t-elle avant de relever le visage vers la fille qui l’avait percuté. « La prochaine fois, regardez où vous marchez putain » C’était de la mauvaise foi pure, elle non plus ne regardait pas où elle marchait avec le temps qu’il y avait, mais son sens de raison avait disparu en même temps que sa bonne humeur.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Lou J. Stanhope

Forte comme un loup, douce comme un agneau. + MODO
Lou J. Stanhope


personal informations

► date d'inscription : 06/11/2013
► parchemins : 879


Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)   Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) EmptySam 18 Jan - 9:17

« Désolée ». C’était le seul et unique mot qu’elle avait trouvé sur le moment, le seul et unique mot qu’elle trouvait le plus approprié à la situation. A vrai dire, y’avait-il un mot vraiment approprié pour un tel contexte ? Certainement pas. Il pleuvait. Il pleuvait comme si le ciel venait de perdre son magnifique soleil. Il pleuvait comme si tous les nuages avaient décidés de déverser toute leur eau au même moment. Le déluge. L’apocalypse. Peut-être une tempête se préparait-elle secrètement dans les abysses des océans. Il flottait en ces lieux un doux parfum d’écume et de violence. Le présage d’un événement qui ferait certainement mieux tracer sa route. Malheureusement, le futur n’est pas toujours comme on l’imaginerait. Tailladé d’événements incertains, traversé par la fureur, la peur et l’amour… Il n’y avait plus que dans « futur », l’arrière-gout d’une roue qui tourne, une vieille roue usée qui, parfois, ne choisit pas forcément la bonne voie. L’impasse ou l’autoroute. La ruine ou la victoire. Deux chemins horriblement proches. Peut-être aussi proches que l’étaient les deux jeunes femmes en ce moment même.

Lou, qui n’avait pas trouvé la force de se relever, gisait encore au sol comme une vieille chemise délaissée. Elle écoutait attentivement les moindres mots que pouvait déverser la demoiselle en face d’elle. En fait, non. Elle tendait l’oreille pour tenter de comprendre ne serait-ce qu’un simple mot que son interlocutrice pouvait dire. Le bruit de la pluie était horriblement fort et chaque impact de goutte semblait vouloir prendre des airs de gong asiatique. Pendant un instant, Lou s’imagina dans une magnifique forêt verdoyante jonchée de fleurs sauvages et de magnifiques animaux. La pluie, en tombant sur les grandes feuilles de ces immenses arbres, produisait une magnifique mélodie dont elle aurait aimé ne jamais oublier l’air. Elle s’imaginait un monde scintillant d’innocence, arborant des couleurs si chaudes et joyeuse, vivant comme ces gens ne savaient plus le faire maintenant.

« La prochaine fois, regardez où vous marchez putain »

Lou secoua vivement la tête.

« Je… vraiment… désolée »

On va finir par le savoir Lou.

La forêt venait de disparaitre autour d’elle et elle se retrouva seule dans cet immense vide urbain. C’était un mauvais signe. Vraiment mauvais. Depuis quand cela ne lui était-il pas arrivé ? Depuis quand n’avait-elle pas autant cru à un de ses mirages ? Trop longtemps. Beaucoup trop. Encore assise sur le sol, Lou soupira. D’une main tremblante et gelée, elle dégagea son visage de ses mèches rousses qui lui barraient la vue. Lentement, elle ramassa son sac sans faire attention à la demoiselle qui se tenait toujours en face d’elle. Elle n’avait pas fait attention à sa cigarette, pas fait attention à son humeur massacrante, pas fait attention à ses gestes. Rien. Elle avait eu une absence. Une fichue mauvaise absence. D’un geste incertain, elle remit son sac sur son épaule, chercha le mur du bout des doigts et déplia sa carcasse pâle. Trempée jusqu’aux os, elle pouvait désormais pleinement sentir la douce morsure d’une soirée hivernale.

« Je… Enfin… pardon. Je dois partir… J’ai… J’ai… »

Déconcertée. Déconcertante. Déboussolée. Abandonnée. Lou venait de perdre tous ses mots. Elle savait. Elle savait qu’elle devait rentrer, s’éloigner, étouffer la rage qui grandissait en elle. Comment osait-elle lui dire de faire attention alors qu’elle n’avait même pas fait ne serait-ce qu’un pas sur le côté pour l’éviter ? Pourquoi était-ce toujours de sa faute à elle ? Elle devait partir. Elle devait s’en aller. Loin. Vite. Briser ce rideau humide qui s’abattait sur elle, affronter la nuit. Seule. Elle ne savait pas l’heure, elle n’avait plus aucune notion du temps.

« Va-t-en ! »

Lou sursauta. Etait-ce elle qui venait de dire ca ? Elle ? Elle qui était si gentille ?

« Je.. non ! Pardon, je voulais pas dire ca. Restez. Si tu veux. Moi je dois partir. Enfin.. tu comprends. Vous »

Non. On comprend pas Lou. On comprend rien. La jeune rousse plaqua ses mains sur son visage, déconcertée. Déconcertante. Elle fut sur le point de faire demi-tour lorsque son regard fut attiré par un objet dans le sac de son interlocutrice. Curieuse, elle élança sa main à son encontre dans le but de l’identifier.

Une baguette. C’était une baguette magique.

Lou sursauta une nouvelle fois et fit un bon en arrière. Elle plissa le nez et son regard s’assombrit instantanément. Elle faisait partie de ces abrutis qui avaient ruiné son enfance. Elle faisait partie de ces démons dont l’utilisation de la magie relevait plus d’un privilège que du mérite. Parce qu’ils étaient les « privilégiés » voyez-vous. Du sang magique, pur ou non, coulait dans leurs veines, voyez-vous. Alors que Lou, elle, n’était faite que d’hématies ferreuses, de plasma, d’eau et d’espoir. Elle faisait certainement partie du ministère. Que lui voulait-il encore ? Elle avait déjà assez payé ses origines ! Furieuse, la jeune femme fit un pas en avant, menaçante.

« Il manquait le petit bouc émissaire à Poudlard alors on est venu le chercher ? »

Elle avait prononcé ce nom haut et fort avec une amertume à couper le souffle. Elle savait qu’elle ne devait pas parler de magie, elle savait qu’on allait encore lui tomber dessus pour ca. Mais ce n’était pas elle qui parlait, non. Lou, la petite fille adorable, le petit ange, l’espoir, la flamme, s’était éteinte bien lentement. Et tant pis si cette jeune femme en face d’elle ne comprenait strictement rien à la situation. Si elle n’était pas trop bête, elle serait déjà loin d’ici. Elle aurait laissé Lou dans sa noirceur. Comme beaucoup d’autres avaient fait de trop nombreuses fois.

Il était trop tard pour s’enfuir. Trop tard pour faire demi-tour. Le vent venait de se lever.

« Bah vas-y, qu’est ce que t’attends. Comme au bon vieux temps. Vas-y. Lâche toi. J’t’attends. »

Sauf que cette fois ci, elle ne se laisserait pas faire.

« Bah alors. J’ai pas de magie moi. T’as peur de perdre ? »

Ce soir, monts et tempête s’affronteraient. Ce soir, les deux jeunes femmes n’avaient certainement plus aucune volonté concernant la rétention. Ce soir, le vent se levait. Ce soir, il faisait atrocement et froid. Ce soir, Lou n’était pas Lou.




Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Invité
Anonymous


personal informations



Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)   Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) EmptyLun 3 Fév - 2:52

violence inside is chasing us, lou


La pluie tombait à grosses gouttes sur les deux jeunes femmes, immobilisées en pleine rue sans pouvoir s'abriter des assauts du temps, jetant sa rage à travers des rafales de vent et de l'eau salée qui dégoulinait le long de la chevelure ardente de l'ancienne lionne. Cette dernière n'avait qu'une envie, rentrer chez elle et se faufiler sous sa couette afin d'oublier les péripéties affreuses de sa journée. « Je… vraiment… désolée » Un soupir s'échappa des yeux de la rousse qui leva les yeux au ciel, amorçant un geste pour s'éloigner de la jeune femme qui ne cessait de s'excuser. Le mal étant déjà fait et l'écossaise n'ayant pas l'humeur adéquate aux circonstances, elle n'avait que faire des balbutiements émis par son interlocutrice qui tentait vainement de s'excuser sans pour autant que cela parvienne à adoucir les nerfs de l'ancienne rouge et or. L'autre rousse, toujours étendue sur le sol, complètement trempée par le déluge qui se déversait sur les rues de Londres, finit enfin par déplier ses membres glacés et se leva au niveau de Pálina qui plongea son regard émeraude dans celui de la jeune femme. « Je… Enfin… pardon. Je dois partir… J’ai… J’ai… » Très bien, comme ça elle était deux. Les mains de la jeune fille allèrent chercher le col de sa veste qui n'était plus qu'un morceau de tissu complètement imbibé d'eau, et elle ramena les deux pans de sa veste le plus près possible de son cou pour se protéger des rafales de vent avant qu'elle ne puisse reprendre sa route. Ses membres gelés s'agitèrent enfin et elle parvint à faire un pas en avant, ravie que cette histoire soit enfin terminée et qu'elle ai pût laissé échapper un peu de sa rage sur une pauvre victime innocente qui était juste apparue au mauvais moment. « Va-t-en ! » La voix de la rousse éclaira les pensées de l'islandaise comme l'aurait fait un éclair dans les ténèbres et elle s'immobilisa instantanément, son visage tournant vivement vers la jeune femme, ses sourcils se fronçant tandis que sa bouche s'ouvrait sous la surprise. Comme cette fille osait-elle lui cracher un ordre aussi méchamment alors qu'elle venait tout juste de lui indiquer qu'elle-même était sur le point de partir. Pourquoi changeait-elle aussi subtilement et subitement de comportement. Les yeux verts de la jeune femme se posèrent sur le visage de son interlocutrice et tentèrent de déceler des indices pouvant lui indiquer quelles étaient les motivations de cette femme, mais tout ce qu'elle y vu fut de l'incompréhension, du doute et du mal-être. Ses doigts s'accrochèrent à la sangle de son sac, faisant ressortir ses jointures blanches sous sa peau pâle et trempée. « J'te demande pardon ? » Sa voix était rauque et lasse et ses mots furent presque masqués par les torrents d'eau qui tombaient sur l'asphalte des rues de Londres dans un bruit régulier. « Je.. non ! Pardon, je voulais pas dire ca. Restez. Si tu veux. Moi je dois partir. Enfin.. tu comprends. Vous… » Les sourcils de la rousse ne firent que se froncer davantage tandis qu'elle se redressait de toute sa hauteur, son pied tapotant le bitume pour marquer son impatience et sa lassitude. Elle était tombée sur la folle de service, le jour où elle en avait le moins besoin.

« Écoute moi bien, on a chacune envie de rentrer chez nous alors laisse tomber les discours flippants et laisse moi partir » Mais l'autre rousse ne l'écoutait déjà plus, son regard semblant être absorbé par la contemplation d'un objet qu'elle craignait tout autant qu'elle détestait. Suivant la trajectoire des yeux de la jeune femme, l'ancienne lionne baissa les yeux vers son sac et son cœur loupa un battement lorsqu'elle vit une tige de bois sortir de la fermeture éclair. Sa main tremblante s'abattit avec force sur son sac pour faire rentrer sa baguette et la faire disparaître du champ de vision de la rousse mais c'était déjà trop tard. Le cœur battant et le souffle coupé, l'écossaise leva les yeux vers la jeune femme qui avait reculé d'un pas et la regardait désormais avec un regard que la rousse n'aurait jamais voulu voir de la part de quelqu'un. Un mélange de haine et de dégoût, de rage et de vengeance. Elle ouvrit alors la bouche, tentant de s'expliquer, de dire à cette moldue que tout ceci n'était qu'une mascarade stupide, mais elle fut prise de court par l'autre rousse. Se baffant mentalement pour avoir fait preuve d'autant de stupidité en laissant traîner aux yeux de tous les marques flagrantes de on appartenance à un groupe que les moldus ne voyaient que dans les livres de conte et leur imaginaire, la jeune fille recula cependant d'un pas lorsque l'autre s'avança d'elle, l'air bien trop menaçant à son goût. « Il manquait le petit bouc émissaire à Poudlard alors on est venu le chercher ? » Son cœur loupa un second battement et elle ouvrit la bouche, sans rien parvenir à en faire sortir, trop hébétée devant cette jeune femme qui avait prononcé le nom d'une école de sorcellerie pourtant réservée aux sorciers. Reculant d'un nouveau pas, les muscles de la jeune femme se tendirent et son visage se crispa, la mâchoire serrée. Comment connaissait-elle l'existence de Poudlard ? A vue de nez, la jeune femme devait avoir plus ou moins l'âge de Pálina, et pourtant cette dernière était incapable de remettre un nom sur ce visage, certaine de n'avoir jamais rencontré ce regard lors de ses années passées à Poudlard. Et le ton qu'elle venait d'employer, ce ton acerbe et acide, ce ton teinté d'une méchanceté à peine voilée. Un frisson parcouru l'échine de la jeune femme qui serra davantage les poignées de son sac à main, déglutissant avec difficulté. « Bah vas-y, qu’est ce que t’attends. Comme au bon vieux temps. Vas-y. Lâche toi. J’t’attends. »  La rage suintait de toutes les parcelles de l'être de cette femme qui déversait sans gêne sa haine sur la lionne sans que cette dernière ne fasse rien pour se défendre des allégations dont elle était la victime et qu'elle ne comprenait même pas. L'incompréhension et la surprise envahirent peu à peu son être et elle fut incapable d'émettre un seul son, de faire un seul geste, prise au dépourvue par cette attaque frontale et inattendue. Ses paupières se fermèrent tandis que la voix accusatrice de son homologue se levait de nouveau à travers la tempête londonienne, portant ses coups au visage de la rousse comme des lames acérées. Elle déversait une colère enfouit et avait trouvé le bouc-émissaire sur lequel elle pouvait vomir tout ses ressentiments. « Bah alors. J’ai pas de magie moi. T’as peur de perdre ? » Les paupières de la rousse se rouvrirent subitement et son regard se plongea dans les yeux de son attaquante qui l'accusait sans raison. Les doigts de la rousse relâchèrent la pression qu'ils exerçaient autour du morceau de cuir et son sac tomba sur le sol humide dans un bruit sourd. La surprise venait de laisser place à la colère et la rousse sentit son cœur s’accélérer dans sa poitrine tandis qu'elle faisait un pas en direction de la jeune femme, ses chaussures s'enfonçant dans l'eau, éclaboussant le bas de son pantalon. La main de la jeune femme se leva sans même qu'elle ne puisse l'arrêter, son cerveau déconnecté de ses membres qui agissaient désormais sous l'impulsion seule de sa colère, de sa rage, de son dégoût d'être accusée sans même l'avoir mérité. Cette fille savait-elle seulement ce qu'elle avait enduré ? Savait-elle seulement qui elle était ? La rage qu'elle éprouvait, la haine qu'elle avait contre les sorciers, n'avait aucune raison d'être tournée vers la lionne qui n'avait pas un meilleur statut que n'importe quel autre né-moldu. Sa simple chance avait été d'être officiellement de sang-mêlé, mais les insultes n'avaient pas été taries, par aucun sorcier.

La main de la jeune femme s'abattit violemment sur la joue de son accusatrice, la chair s'enfonçant dans la chair dans un claquement sonore qui retentit à ses oreilles comme le coup de tambour qui annonçait la mort de l'un des gladiateurs. Parce que son geste marquait le début d'une confrontation au sommet, entre deux femmes qui avaient tout autant de haine à déverser l'une que l'autre, entre deux femmes qui n'avaient rien à perdre ce soir, entre deux égos et entre deux personnes qui souffraient d'accusations arbitraires et injustifiés. Tandis que les doigts de la rousse retombaient le long de son corps et que la marque de sa main teintait en rouge la joue de son interlocutrice, son cerveau fit le lien entre les dires de la demoiselle et la situation actuelle qui régissait le monde sorcier. Cette femme, ce résidu humain qui luttait dans un monde qui ne l'acceptait pas, devait avoir du sang moldu dans les veines, un sang moldu qui lui avait tout de même conféré des pouvoirs accordés aux sorciers. Cette femme, cette née-moldu de toute évidence, devait être parquée dans Londres, sans possibilité de faire éclater ses capacités magiques aux yeux de tous. Car la rousse n'était pas stupide et savait ce qu'il se passait : interdiction de porter une baguette, interdiction de fréquenter les lieux sorciers. Les nés-moldu étaient encore plus asservis qu'un simple moldu. Mais Pálina n'y était pour rien, et elle n'acceptait pas d'être le punching-ball de la détresse de cette femme, même si toute son empathie était tournée vers elle. « Tu te prends pour quoi ? Et surtout, tu me prends pour qui ? Garde ta salive pour ceux qui la mérite. » Sa voix était cinglante et ses membres tremblaient sous l'impulsion de ses émotions, déferlant comme une vague dans son corps. « C'est trop facile de s'en prendre au premier sorcier venu, mais moi j'ai rien à voir avec toi, alors épargne moi tes putains de préjugés et nous met pas tous dans le même panier » Le souffle haletant, ses mots sortaient comme des balles de fusils de sa bouche déformée par la colère. Passant sa main tremblante dans sa chevelure trempée, elle laissa échapper un soupir avant de reprendre. « Si tu veux laisser ta haine sortir, vas-y, je t'attend. Mais j'ai pas besoin de baguette pour te faire ravaler tes clichés. Alors viens, vas-y, t'as peur de quoi ? Vas jusqu'au bout, j'ai pas plus de choses à me reprocher que toi » Le sang battait dans ses veines comme des coups de tambours assourdissant, qui venaient résonner dans ses oreilles, comme si la rousse avait la tête sous l'eau. « ALLER VIENS » Son dernier cri déchira le ciel au même moment que le tonnerre qui gronda pour la première fois dans les ténèbres du firmament. Comme si le ciel accompagnait les deux jeunes femmes dans leur lutte, comme si le décor planté s'alliait parfaitement avec les orages qui naissaient dans le corps des deux jeunes femmes.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Lou J. Stanhope

Forte comme un loup, douce comme un agneau. + MODO
Lou J. Stanhope


personal informations

► date d'inscription : 06/11/2013
► parchemins : 879


Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)   Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) EmptyMer 19 Mar - 2:47

Une rage incompréhensible s’emparait en ce moment même du corps de la petite Anglaise. Lentement, sournoisement, elle s’immisçait dans ses entrailles et chassait à coup de hache la moindre gentillesse et la moindre compassion qui tentaient de faire de la résistance. Doucement, surement, les doigts acides de l’amertume écorchaient les parois délicates du corps de la demoiselle, griffant, brûlant, détruisant la moindre bonté qu’elle cultivait depuis tant d’années. Cette hargne déferlait en elle telle une immensité d’eau ayant vaincu un imposant barrage. Heureusement d’avoir gagné, heureuse d’avoir dominé, elle s’élançait à toute vitesse dans le couloir que formait son lit et plus elle descendait, plus elle prenait de la vitesse et plus elle promettait un choc mortel à l’arrivée. Lou la sentait en elle, elle sentait ce désir de destruction, elle sentait cette violence chaude et amère envahir le moindre de ses muscles, couler dans ses veines et imprégner son cerveau qui disjonctait sérieusement. Ses doigts sombres couraient le long de sa peau blême et glacée et bientôt, elle attacherait de multiples petites ficelles invisibles aux membres de sa victime. Ficelles dont elle se fera le malin plaisir de contrôler. C’était un sentiment que Lou n’avait jamais compris, une sorte d’instinct animal qui refaisait surface et balayait tout sur son passage, une auto-manipulation interne inconsciente et involontaire, un court-circuit électrique assourdissant qui avait décidé de passer du neurone A au neurone E sans passer par les autres intermédiaires ou neurone qui n’avait strictement rien à voir. Une erreur de parcours. Multipliée, coefficientée par quelques centaines voire milliers d’autres moutons qui avaient subitement décidés de copier le voisin.

Lou tentait vainement de contrôler ce monstre qui naissait en elle et qui tentait de prendre la gouverne. Elle se perdait de temps en temps mais la pluie lourde et abondante qui s’abattait sur son visage la rappelait à l’ordre. Elle ne devait pas craquer, elle ne devait pas s’effacer, ne devait pas lâcher prise, ne devait pas s’agenouiller. Au plus profond d’elle-même, elle était terrifiée, complétement effrayée par ce qu’elle était en train de devenir. Elle ne voulait pas, non, elle ne voulait pas agresser l’inconnue, elle ne l’avait jamais voulu. Oui mais voilà, elle était à cran, il était tard, elle n’avait pas de quoi la calmer. Tant de petites choses qui, mises bout à bout, formaient une spirale infernale plongeant vers les profondeurs de la violence. Elle savait pertinemment qu’elle ne pourrait pas s’en sortir. Elle allait devoir attendre que la crise passe, attendre que l’ordre revienne après le chaos, attendre que son hôte s’affaiblisse pour qu’elle puisse reprendre le contrôle avec ses petits bras frêles. Elle avait horreur de ca. Cette situation n’était pas arrivée depuis un bon moment et elle s’était jurée que ca ne se reproduirait plus. Malheureusement, nos attentes ne sont pas toujours satisfaites et le hasard en décide souvent autrement. Le pire dans cette histoire était certainement le fait que Lou ne soit pas encore enterrée au plus profond d’elle-même et qu’elle soit parfaitement consciente de ce qu’elle était en train de faire. Elle se voyait faire des étincelles à travers ses yeux. D’infimes étincelles qui allaient prendre feu malgré ce rideau humide qui s’abattait sur la ville.

La violence que contenait la gifle de la jeune femme en face ramena Lou à elle. Un court instant, elle reprit ses esprits et porta sa main à sa joue endolorie où le feu avait élu domicile. Elle était déconcertée de la situation dans laquelle elle s’était mise et dans l’état dans lequel elle se trouvait. Malgré tout, ca n’allait pas se terminer ainsi. Une gifle n’allait pas calmer une bête. Certainement pas. Lou profita de la situation pour reprendre un peu le contrôle sur elle-même mais c’était difficile, horriblement difficile et elle menaçait de craquer d’un moment à un autre. Difficilement, elle prêta l’oreille aux paroles de l’inconnue, elle tentait de comprendre ces mots qui sortaient de sa bouche, elle tentait de mettre un sens sur ces syllabes mais elles semblaient désormais si lointaines. Un épais brouillard, une soupe de lettres incompréhensible qui aurait pourtant pu beaucoup lui servir. Hermétique aux sons qu’émanait la demoiselle, Lou tenta de se concentrer sur les expressions qu’elle pouvait dégager malgré le martèlement qui naissait dans son crâne. Elle distinguait de la colère, presque autant de colère qu’elle-même pouvait bien refermer. Malgré ce qu’elle pouvait bien dire, Lou aurait parié qu’elle avait tout envie qu’elle de se déchaîner. La petite rousse porta sa main à son crâne en fronçant les sourcils. Il ne fallait pas bon sang ! Garde le contrôle .

« ALLER VIENS »

A cet instant précis, c’était comme si tout s’était arrêté. Elle ne sentait plus la moindre goutte d’eau harceler son visage, elle ne sentait plus se fichu vent lui glacer le sang, elle ne sentait plus cette chaleur sur sa joue, elle ne sentait plus ses membres crispés, ses muscles qui en devenaient douloureux. Lentement, elle ouvrit les yeux et sa main retomba le long de son corps. Ces deux simples mots venaient d’avoir l’effet d’une bombe à retardement dans l’esprit de la demoiselle. Ce hurlement nocturne avait sonné comme un appel, une provocation vicieuse à la destruction, à l’auto-destruction mutuelle. Lou criait au fond d’elle-même mais ses muscles ne lui appartenaient déjà plus. Les ficelles invisibles s’étaient installées peu de temps avant, avaient resserrés leurs nœuds et se trouvaient désormais entre les mains d’une autre personne. Elle se sentait pantin au plus profond d’elle-même, incontrôlable, inarrêtable. Et en moins de temps qu’il ne l’eut fallu pour le dire, défiant le temps et la vitesse de la lumière, la jeune femme sauta sur l’inconnue. Ses deux mains s’abattirent sur ses fines épaules et lorsque ses genoux arrivent à leur hauteur, la force fut telle que l’autre rousse bascula et se retrouva à terre.

« DEFENDS-TOI ! ALLEZ ! »

Lou plaqua ses deux mains sur le cou de sa victime, mettant le poids de son corps le plus possible sur ses deux genoux pour la maintenir plaquée au sol. Ses ongles s’enfonçaient certainement douloureusement dans la chair de sa victime, oppressant ses carotides et asphyxiant doucement son cerveau. Le visage déformé par la haine, elle la fixait avec des yeux différents et indifférents. Ces yeux qui n’étaient pas les siens, ces yeux sans lumière qu’elle détestait tant. Elle grognait, elle rageait, bouche entre-ouverte, les dents sorties à la manière d’un animal sauvage. Ses longs cheveux roux retombaient sur son visage, créant de multiples toboggans pour les gouttelettes qui s’échouaient sur elle. Elle luttait pour tenir sur le corps de la demoiselle, elle luttait pour ne pas flancher. Mais malgré tout, elle lutait surtout inconsciemment pour ne pas asphyxier totalement l’inconnue. Animée d’une rage incohérente, elle finit par se relever rapidement, agrippant fermement sa chevelure pour ne pas la lâcher.. Brutalement, elle l’attrapa par l’épaule l’obligeant à se relever et avant qu’elle ne puisse faire le moindre mouvement, elle la projeta contre le poteau d’éclairage qui se trouvait juste à côté. Un bruit sourd retentit avant le grognement de l’orage, ce bruit sourd qui signifiait que sa victime avait échoué contre le monstre de fer sans la moindre tendresse. La petite rousse la fusilla du regard en s’agenouilla pour attraper le sac de l’inconnue. Ses doigts s’aventurèrent à l’intérieur à la recherche de cette fichue baguette. Lorsqu’elle l’eut, elle la jeta de toutes ses forces à de l’autre côté de la ruelle, à l’opposé, et laissa retomber le sac à ses pieds. Lou ne disait rien, elle n’avait rien à dire.



Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Invité

Invité
Anonymous


personal informations



Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)   Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) EmptyMer 26 Mar - 10:32

violence inside is chasing us, lou


La rousse ne sentait plus aucune parcelle de son corps lui répondre tant la colère venait de s'immiscer dans ses fibres jusqu'au plus profond de son cœur. Sa raison venait de se déconnecter, comme si quelqu'un avait coupé le fil qui reliait son sens commun à sa parole, et des mots acides et puissants sortaient de ses lèvres déformés par la rage. Parce qu'elle n'était pas la première sorcière venue, parce que ses gènes ressortaient face à tant d'injustice dont la jeune inconnue l’accablait. Elle qui ne connaissait ni son nom ni son histoire lui sortaient des préceptes tout faits, des mots qui avaient blessés l'islandaise jusqu'aux plus profondes parcelles de son être. La douleur, elle la connaissait. L'exclusion, elle en avait été l'une des victimes, ayant goûté elle aussi au fort parfum de la nature humaine qui relègue au second rang les êtres impurs, ces marginaux dont on ne doit pas parler et à qui on ne doit pas adresser la parole. Elle aussi avait été la victime de ces idées bien pensantes selon lesquelles seuls quelques élus ont le droit de respirer l'air qui caresse leurs visages tandis que les autres, ces impurs dont le sang est pourtant tout aussi rouge et coagulable que le leur, doivent baisser l'échine devant leur supériorité. Elle aussi connaissait cette sensation qui avait meurtri son cœur d'enfant encore insouciante, inconsciente de la nature humaine et tous ses défauts si profondément ancrés dans la société. Elle aussi savait ce que c'était que d'être mise à l'écart, de subir les affronts des autres, les sourires en coin, les moqueries, les coups parfois. L'exclusion, cette plaie qui s'était ouverte alors qu'elle débarquait juste à l'école, cette plaie qui s'était gangrenée jusqu’à ce qu'elle s'infecte et devienne purulente, cette plaie qui avait encore aujourd'hui du mal à cicatriser. Elle vivait avec. Avec ce goût amer et nauséabond qui emplissait sa bouche dès qu'elle voyait les nouveaux décrets placardés sur les murs de sa ville, de son école. Dès qu'elle voyait la plupart des autres individus acquiescer en silence, sans rien dire. La seule différence, c'est qu'elle avait eu la chance d'être officiellement sang-mêlée. Mais à quoi cela servait-il au fond ? Montrer son arbre généalogique n'aurait avancé à rien tant les idées étaient ancrées dans les esprits de ces gens qui se croient supérieurs tout cela parce que leurs parents ont eut la chance de naître dans une famille dont la lignée était purement sorcière. Elle connaissait tout cela, et elle n'acceptait pas d'être reléguée au même titre que les autres. Parce qu'elle n'était pas comme les autres. Et que, dans son martyr, la rousse qui lui faisait face adoptait la même logique que ceux qui l'avaient parqué dans les taudis londonien. Pour cette rousse dont les traits balayés par la pluie et le vent apparaissaient désormais plus clairement aux yeux de la poursuiveuse, tous les sorciers étaient les mêmes. Et elle entrait dans le jeu de ceux qui pensaient la même chose mais qui avaient le pouvoir d'influer la vie sorcière. C'était à vomir. Si la jeune femme n'était pas en proie à une colère aussi énorme, elle aurait presque put sentir le goût de la bile qui envahissait lentement son palais. Mais c'était trop tard, les mots ne servaient plus à rien, pas maintenant, pas dans cette situation. Alors la rousse serrait les dents, contractait sa mâchoire, prête à recevoir les coups et à les renvoyer. Parce que tout se résumait finalement à cela, un combat à mains nues, un combat où la partie humaine des deux femmes aurait complètement disparu pour laisser le champ libre à la bestialité qui les habitaient. Et c'était peut-être mieux ainsi. Peut-être valait-il mieux qu'elles se frappent jusqu'à ce que leurs muscles ne leur fassent même plus mal tant ils seraient endoloris, qu'elles se frappent jusqu'à ce que leur esprit soit complètement évadé de leurs corps meurtris, qu'elles se frappent pour trouver un substitut de justice, une sorte d'épuration sauvage personnelle.

Le regard émeraude de la jeune femme se leva sur les traits défigurés par la colère de son double roux. Et avant même qu'elle n'ait eu le temps d'esquisser un seul geste, de défense, de recul, déjà l'inconnue se précipitait sur elle. Le choc fut violent et elle sentit deux mains à la poigne forte s'emparer de ses épaules trempées. Les genoux de la rousse s'enfoncèrent dans le corps de Pálina qui bascula en arrière sous le choc et se retrouva par terre. Son dos heurta l'asphalte avec force et elle sentit ses poumons se vider de l'air qu'ils contenaient sous l'effet de la collision. Une grimace déforma ses traits et elle laissa échapper un hoquet de douleur avant de lâcher quelques jurons qui s'embrouillèrent dans sa bouche et ne restèrent finalement qu'un tas de syllabes incompréhensibles. « DEFENDS-TOI ! ALLEZ ! » Les mains de la rousse s'agrippèrent autour du cou de l'islandaise qui sentit les ongles de la jeune femme s'enfoncer dans ses chairs, arrachant la peau qui recouvrait ses nerfs. Mais la douleur de ces griffes s'enfonçant dans son être n'étaient rien face au vide de l'air dont ses poumons étaient victimes. Elle avait inspiré assez d'air juste après le choc pour tenir le temps de quelques secondes, mais la rousse maintenait désormais une pression forte sur ses voies respiratoires, empêchant tout filet d'air de venir s'infiltrer dans ses poumons, la laissant démunie face à tant de manque. La poursuiveuse battit des jambes et tenta de frapper l'inconnue à plusieurs reprises, mais la poigne de cette rouquine était trop forte, et son corps tout entier bloquait le moindre mouvement que l'ancienne lionne pouvait être tentée de faire. Elle était bloquée, entièrement à la merci de la rage furieuse dont l'inconnue était la proie, ne pouvant que plonger son regard dans les yeux azur de sa meurtrière, des yeux emplis de haine, de colère, de rage animal, de bestialité. Mais elle soutint le regard tant bien que mal, malgré ses lèvres qui s'ouvraient et se fermaient dans des bruits silencieux, malgré son corps convulsé par le manque d'oxygène, malgré ses vaines tentatives d'évasion. Lorsque ses yeux dérivaient quelques secondes, elle essayait toujours de revenir sur ce regard à la couleur si apaisante mais à l'intérieur duquel brûlait une flamme de démence.

Finalement, après quelques secondes qui semblèrent être les plus longues de la vie de la rouge et or, elle sentit la poigne de l'inconnue se desserrer. L'air se fraya de nouveau un chemin à travers les voies respiratoires de la jeune femme qui ne pût retenir une toux sèche et douloureuse tant cette arrivée d'air pur lui brûlait les poumons. Crachant presque sur le bitume qui était désormais recouvert d'une épaisse couche d'eau boueuse, la jeune femme n'eut même pas le temps de reprendre ses esprits que déjà elle se sentait soulevée. La force de la jeune femme semblait avoir été décuplée par la colère puisqu'elle parvint à soulever Pálina avec une facilité déconcertante. Les ongles de la rousse s'enfoncèrent dans le manteau de la poursuiveuse, et la jeune femme n'eut pas moyen de s'échapper que, déjà, elle était envoyée au loin. Le manque d'équilibre que lui avait causé la quasi asphyxie, liée à la surprise ainsi qu'à la force de l'inconnue empêchèrent Pálina de lutter contre la force centrifuge. Heureusement pour elle, ou plutôt de manière intentionnelle de la part de l'autre rouquine, quelque chose stoppa sa trajectoire et elle ne se retrouva pas au beau milieu de la rue. Son dos rencontra le lampadaire qui laissait échapper une lumière macabre voilée par la nuit, la brume et la pluie. Le choc fut violent et le fer trembla tout autant que la colonne vertébrale de la jeune femme sous l'impact. Laissant échapper un hoquet de douleur une nouvelle fois, la jeune femme sentit ses jambes trembler sous la douleur mais elle serra les dents et se retint de glisser sur le sol. Cette fois-ci, l'autre rousse semblait en avoir fini pour le moment, et la poursuiveuse eut juste le temps d'apercevoir son adversaire fouiller dans son sac et envoyer quelque chose valser au loin. Sa mâchoire se contracta en même temps que ses tripes, et ses doigts se refermèrent dans une poigne terrible, ses ongles s'enfonçant dans la chair de sa paume, ses jointures sortant sous sa peau blafarde. La colère, la douleur, la fierté, tout se mélangeait désormais dans l'esprit de la rousse qui, finalement, ne réfléchit plus. Sa seule préoccupation était de frapper, de frapper fort, de frapper là où ça fait mal, de frapper jusqu'à avoir les jointures sanglantes. Comment avait-elle osée. Une toux arracha la gorge de la rousse qui se redressa difficilement avant de faire face à la jeune femme, son dos toujours collé contre le poteau. « T''aurais pas dû faire ça » Un murmure qui s'échappa de ses lèvres, kidnappé par le vent qui battait plus fort depuis quelques minutes sans qu'aucune des deux rousses ne s'en aperçoive. Elle n'était même pas sûre que son adversaire ai eut le loisir d'entendre sa vaine menace, de toute manière ce n'était pas le plus important.

Muée par une colère dont elle ne se souvenait pas l'avoir déjà éprouvée, la rousse se jeta à son tour à l'assaut, décollant son dos de sa prison de fer. Sa main se leva avec une grande vélocité et s’enfouit à travers la chevelure trempée de la rousse, ses ongles frottant contre le cuir chevelu de cette dernière, l'obligeant à plier l'échine. Avec rage, elle tira sur ces cheveux flamboyants et obligea la rousse à se plier sur ses jambes tandis que le genou de Pálina allait à l'encontre du visage de l'inconnu. Le coup ne fut pas bruyant mais la poursuiveuse sentit qu'elle avait touché quelque chose. Tirant davantage sur la chevelure de la rousse, elle l'obligea à pencher la tête en arrière de sorte à laisser la lumière de la nuit illuminer ses traits. Un liquide poisseux coulait des narines de la jeune femme, mais Pálina était sûre que rien n'était cassé. Les doigts de la lionne lâchèrent la chevelure de la jeune femme et, avec un geste rapide, ils attrapèrent le haut du tee-shirt de la jeune femme, tirant le corps à moitié à terre contre le sol. Le buste de la jeune femme heurta avec brutalité l'asphalte mais Pálina ne lui donna aucun moment de répit, comme elle l'avait fait avec elle. Attrapant de nouveau la chevelure de la jeune femme, elle retourna le corps de la demoiselle afin de plonger son regard dans le sien, la mâchoire contractée. Ses doigts se fermèrent en un bloc et elle leva le poing avant de l'envoyer contre la tempe de la jeune femme. Une douleur vive s'empara des jointures de la jeune femme qui n'y fait pas attention, de toute manière la douleur était mince par rapport à l'adrénaline qui courait dans ses veines abruptes. Puis, enfonçant son genoux dans le ventre de la jeune femme, elle se pencha au-dessus de son visage, crachant presque ses paroles folles et emmêlées au visage de son ennemie toute fraîche. « Tu vaux pas mieux que moi. Et j'ai pas besoin de ma magie pour te faire bouffer la poussière, j'te l'ai dis. Moi aussi je sais me battre à la moldue » Puis la jeune femme se redressa, tout en prenant soin d'envoyer son talon en plein dans un des genoux de l'autre rousse. Reculant de quelques pas, elle laissa échapper une grimace, son dos lui faisant mal. Elle sentait aussi une vive douleur au niveau de ses côtes et porta une main tremblante de douleur et de nervosité au dessus de sa veste, au niveau de sa cage thoracique. Les divers impacts avaient dût sensibiliser ses os, et elle espérait ne rien avoir de cassé. Normalement, les coups n'avaient pas été trop violents, mais un mauvais coup pouvait toujours briser un os. Relevant ses yeux devenus noirs de colère, la jeune femme attendit patiemment une réaction de l'autre rousse, se rendant compte que ni l'une ni l'autre n'allait abandonner la partie aussi facilement.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Lou J. Stanhope

Forte comme un loup, douce comme un agneau. + MODO
Lou J. Stanhope


personal informations

► date d'inscription : 06/11/2013
► parchemins : 879


Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)   Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) EmptyVen 28 Mar - 2:54

Elle était plantée là, debout, les bras ballants sous cette pluie battante. L’eau ruisselait doucement sur les fins traits de son visage. Elle prenait le temps d’épouser les moindres reliefs que pouvait former sa peau, elle prenait le temps d’attendre sagement à la face inférieure de son menton, d’attendre que d’autres gouttes ruissèlent jusqu’à elle pour pouvoir faire le grand saut ensembles. Elle prenait son temps, tout simplement. Une situation qui contrastait énormément avec les événements qui se déroulaient actuellement dans la ruelle sombre de Londres. Lou, elle, n’avait pas pris son temps. La haine et la maladie l’avaient poussé à agir rapidement, maladroitement, fermement. Elle n’avait pas réfléchi, s’était jetée de toutes ses forces sur l’inconnue laissant son apparat humain pour revêtir celui d’un animal sauvage. Son visage pourtant si réconfortant était désormais strié de rides colériques et déformé par la hargne qu’elle tentait vainement de maîtriser. Sa bouche était entre-ouverte à cause du flux d’air important que consommaient ses poumons et quoi qu’elle fasse, elle n’arrivait pas à les décrisper. Sa lèvre supérieure était relevée, retroussée à la manière de babines animales et pourtant ses dents, elles, étaient bien fermement pressées les unes sur les autres. La mâchoire crispée, elle jouait maladroitement avec ses doigts. Il fallait qu’elle détende ses articulations qui ne demandaient qu’à se désarticuler. Elle aurait pu partir, elle aurait même certainement dû partir. Chose qu’elle ne fit pas. Les pieds vissés sur le sol, elle attendait la riposte. Sa cage thoracique se soulevait rapidement, aisément, ce qui n’était pas le cas de la personne en face d’elle. Elle allait venir, elle le sentait, elle le voyait dans ses yeux. Ce n’était certainement pas du genre de la rousse de partir. Elle était probablement aussi bornée que Lou. Là se trouvait le problème.

L’anglaise inspira profondément. Il fallait qu’elle se prépare et elle n’avait pas beaucoup de temps. La colère lui dictait quoi faire, elle suivait méthodiquement le plan que son esprit lui imposait. Teinté de paranoïa, de psychose débutante et de violence, elle nouait des fils stratégiques, tissait vivement une toile écarlate qui finirait par se refermer sur l’une des deux combattantes. Ou peut-être sur les deux. Pendant ce court lapse de temps, elle inspira et expira plus amplement, gonfla ses alvéoles, stocka l’oxygène, gavant ses hématies de la fameuse molécule vitale, les yeux fixés sur l’ennemie. Elle la vit se relever difficilement, là-bas, contre ce poteau dont la lumière avait vacillé. Et Lou ne fit rien. La tête haute, elle la laissa venir à sa rencontre. Elle sentit les ongles de la jeune femme s’enfoncer dans son crâne, gratter, léser son cuir chevelu. Sous sa force, elle se retrouva vite genoux à terre. Malgré elle, elle sourit, totalement commandée par ce sentiment puissant qui l’habitait. En moins de temps qu’il ne l’eut fallu pour le dire, le genou de la rousse heurta violemment son visage. Heureusement, Lou eu le réflexe de tourner et de baisser un peu le visage quitte à s’arracher quelques cheveux. Elle sentit le genou s’enfoncer dans sa chair, repousser sa boite crânienne, percuter son arrête nasale, son front et son arcade sourcilière qui, aimante, protégea du mieux qu’elle put son œil en encaissant la plus grande partie du choc. Surprise par le choc, Lou paniqua et tenta de se débattre malgré la poigne de son adversaire, malgré le fait que ca ne serve à rien. Au fond, ce n’était encore qu’une enfant. Une enfant malade qui n’avait pas pris ses médicaments. Lou n’était pas sur-humaine, loin de là. Bien trop rapidement pour son corps, la rousse l’obligea à penser la tête en arrière. Elle gémit sous la douleur que ce changement provoqua en elle, dans son crâne, dans sa chair. Haletante, elle planta ses yeux dans les siens. Son œil droit voyait horriblement trouble et elle ne saurait dire si le sang qui coulait de son arcade était le responsable ou si son œil avait été touché. Difficilement, elle déglutit. Un gout ferreux envahit sa bouche et elle comprit immédiatement que son nez n’avait pas tenu le choc non plus. Elle sentait le sang chaud et visqueux couler lentement dans sa gorge. Tant que ce n’était que le nez, ca allait. Certainement.

Lou fut libérer quelques secondes. Pas assez pour qu’elle puisse répliquer. Les doigts de la rousse attrapèrent violemment son t-shirt et elle se retrouva à terre. Elle eut le réflexe de placer ses mains devant elle pour se protéger de la chute. Son bras droit ripa sur le pavé glissant et elle s’étala de tout son long sur le sol glacé. Malheureusement pour l’anglaise, la rousse ne lâcha pas l’affaire et sa main agrippa une nouvelle fois sa chevelure de feu. Douloureuse, Lou ne put s’empêcher de lâcher un grognement rauque. Instinctivement, elle attrapa le fin poignet de son adversaire pour diminuer la traction qu’elle exerçait sur son crâne. Coincée dans cette position, Lou ne put pas contrer le poing qu’elle lui lança, ni même les coups qui suivirent. Elle n’avait pas le temps de se défendre, n’avait pas le temps de lever le moindre de ses membres. Subissant la violence adverse, elle se contenta de se protéger, elle, du mieux qu’elle pouvait encore faire. Elle toussa, cracha ses poumons, sa bouche en sang, le visage tâché de rouge. Elle avait mal, horriblement mal et elle n’aurait su donner une localisation précise de cette douleur. Son corps ne savait plus où donner de la tête. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, ses poumons pompaient l’air malgré la brûlure que chaque respiration provoquait, le sang battait contre ses tempes et son cerveau, lui, se demandait encore s’il devait partir en vacances.

La rousse gisait étendue sur le macadam dans une position anatomiquement inconfortable, les paroles haineuses de la demoiselle raisonnant chaotiquement dans son crâne. Ses yeux ouverts détaillaient le sol sombre où fourmillaient désormais de nombreuses fourmis rouges. Le sol s’était mis à danser étrangement rendant cette position horizontale insupportable. Pourtant, elle ne bougea pas. Assommée, elle ferma les yeux quelques secondes. Lorsqu’elle les rouvrit, les petites fourmis étaient parties pour laisser place à d’élégantes araignées. Ses yeux vacillèrent et se refermèrent. Un klaxonne impatient, au loin, la sortit de sa torpeur. Cette fois-ci, il n’y avait plus rien. Lou chercha son adversaire du regard. Elle était là, quelques mètres devant, en train de récupérer. Elles avaient besoin de temps. De quelques secondes de répit. Et Lou n’allait pas lui faire cette faveur. Entêtée, l’anglaise se remit debout péniblement, tremblante, tanguante. Sa main se porta machinalement à son crâne comme si cette simple pression qu’elle allait exercer pouvait anesthésier sa douleur. Elle cracha contre son gré pour évacuer le sang qui avait pu stagner dans sa bouche. Elle détestait ce coup. Au plus haut point.

Non satisfaite, Lou voulut s’élancer vers l’inconnue et, forcément, ses jambes et son cerveau ne furent pas d’accord. Elle sera le poing pour supporter cette céphalée qui lui donnait la nausée. Encouragée par son rythme cardiaque et soulagée par l’adrénaline que son cerveau venait de décharger, la jeune femme repartit au front. Sa rage n’était plus la même, petit à petit, elle se faisait la malle. Une fois à la hauteur de son adversaire, Lou fut totalement déconcertée. Etonnée par ce qu’elle voyait, elle se stoppa net, luttant de toutes ses forces pour se maintenir debout. Ses lèvres étaient entre-ouvertes par la surprise et malgré son œil gonflé et quasiment non fonctionnel, elle arrivait parfaitement à voir les multiples araignées qui s’échappaient du visage de la demoiselle. Lou plissa les yeux. Elle ne les distinguait pas nettement mais elle était formelle sur la nomination. Ce n’était pas le moment de flancher ! Maladroitement, elle leva son poing et l’abattit sur ce qu’elle croyait être humain. Totalement déboussolée, elle manqua sa cible et sa force entraina son corps entier contre la façade de l’immeuble. Le souffle court, Lou vit volte-face.

« Tes… Tes mains putain ! »

Elles étaient désarticulées, flottant dans l’air, accrochées par un fil invisible. Qu’était-elle en train de faire ? Lou comprit rapidement ce qu’il passait en voyant la chevelure de la rousse. Des fins serpents. Les araignées, les fourmis, les mains. Elle comprenait. Elle délirait. Totalement. En proie à une violente douleur, elle porta ses mains à son crâne, jurant du plus profond de son être. Malheureusement pour l’autre rousse, cet éclair de lucidité s’échappa bien vite de son esprit et elle se jeta sur elle de plus belle. Oubliant la douleur, oubliant qu’elle ne pouvait pas se mouvoir comme elle le pouvait. Maladroite, elle trébucha et entraina la rousse dans sa chute. Elles tombèrent toutes les deux sur la route qui traversait cette étroite ruelle. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, les fourmis étaient réapparues.

L’anglaise tenta de bredouiller quelque chose qui était plus incompréhensible qu’autre chose. C’était officiel, sa rage venait de se faire la malle la laissant là, seule et démunie. Totalement désarmée. Lou subit atrocement la pesanteur. Elle avait l’impression que son corps entier tentait de s’enfoncer dans le macadam. Elle se sentait lourde, horriblement lourde. En tomba, elle s’était réceptionnée sur son coude puis son épaule. Sa tête avait lourdement cogné le sol et elle avait détaillé pendant quelques secondes le fin filet de sang qui s’en était évadé jusqu’à ce que ses yeux vrillent. A moitié conscience, assommée par les coups et par cette chute, elle n’arrivait plus à ouvrir les yeux. Tout son corps était douloureux et, lâchement, elle ne tenta même pas de bouger le petit doigt. Elle concentrait le peu d’attention qu’elle avait encore pour soulever difficilement son thorax. Sa respiration normalement automatique ne semblait plus l’être. Elle avait l’impression que si elle cessait de penser à respirer ne serait-ce qu’une seconde, elle allait mourir asphyxiée. Et pourtant, le moindre mouvement respiratoire lui arrachait une grimace. Paradoxe humain.

Au loin, déformé par son esprit, un klaxonne déchira le bourdonnement qui régnait dans son crâne. Etait-elle chez elle ? Allait-il venir ? Certainement. Ils finissaient toujours par se revoir. Il lui avait promis d’être là. Il lui avait promis en la regardant droit dans les yeux devant son appartement. Et alors qu’elle sombrait, la dernière chose qu’elle entendit furent des crissements de pneus…

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



personal informations



Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)   Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Violence inside is chasing us • E. Pálina MacLeod (terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [terminé] don't get too close, it's dark inside ∞ nara
» Interrogatoire ► Pálina & April
» WΔTER ϟ Pàlina & Hermès
» « Par la barbe de Merlin, mais d'où provient cette odeur ? » # Pálina
»  [PV : Ariel] TERMINE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
D i s s e n d i u m :: DRAGEES SURPRISES DE BERTIE CROCHUE :: RP-