« La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN
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Sujet: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Lun 25 Oct - 8:34
LOVE IS OUR RESISTANCE « Mieux vaut être indifférent et digne que malheureux et pathétique. »
Il arrive que parfois, même la plus parfaite des apparences se brise et que votre monde vole en éclats comme des milliers de bouts de verre. C'était à peu près ce que ressentait Roxanne Weasley en ce moment. Sa vie n'était pas toute rose ces derniers temps, et elle ressentait un effroyable besoin d'air. Comme si elle avait besoin de quelque chose. « Reprends toi ma grande ». Voilà ce que lui disait la petite voix dans sa tête à longueur de journées. Oui, elle devait se reprendre. Après tout elle était Roxanne Weasley, elle n'avait besoin de rien ni de personne. Sa vie était presque parfaite. Elle, la grande Serpentarde que tout le monde redoutait, qui dominait les plus faibles et tenait tête aux plus forts. Non, elle devait se reprendre. Mais après tout, malgré tout ses efforts pour sembler parfaite et redoutable, comme une de ces divinités qui vous donnent la chair de poule mais qui vous fascinent en même temps. Ce matin là, la belle verte s'était levée de bon,ne heure pour n'avoir à parler à personne. Elle s'était dirigée dans la salle de bain et s'était fait passer de l'eau sur le visage avant de retourner vers son lit. Là, la blonde avait ouvert sa malle et en avait retiré son uniforme. Puis elle s'était attachée les cheveux avec un de ses rubans, le vert, et était descendue dans la salle commune. Des vestiges d'un feu trônaient dans la grande cheminées et Roxanne frissonna dans l'air froid du matin. Puis elle passa par le trou qui menait dehors et enfin se retrouva seule, sans personne pour la surprendre. Il devait être très tôt, puisqu'il n'y avait pas un bruit dans les couloirs. Rien qu'elle et ses pensées, elle et ses souvenirs, elle et ses problèmes. Bref, la belle se retrouvait face à ce qu'elle fuyait. La verte monta les quelques marches qui la séparait du rez-de-chaussée et remarqua avec joie que la Grande Salle était entrouverte. Un délicat sourire apparu sur ses lèvres et elle se dirigea d'un pas aérien vers la salle. Là, elle s'attabla à la table des serpents, posa sa tête dans ses mains et ferma les yeux. Rien. Le silence lui emplit alors les oreilles et son cerveau tourna à vive allure. Les images se mélangeaient. Pourquoi dont était-elle si mal ? Question difficile. Dans sa tête, les visages de ses ennemis, de ses amis, de ses victimes se mélangeaient. Parmi elles, la blonde voyait la tête souriante de Louise Londubat, la mine désemparée de ses cousins, les lèvres de Lysandre Owens. Roxanne ouvrit brusquement les yeux et secoua sa tête. Ses longs cheveux, blonds à présent, suivirent le mouvement. En réalité, elle était fatiguée. Fatiguée de devoir lutter et se battre contre tous ces idiots qui peuplaient Poudlard. Pourquoi donc les gens pensaient-ils qu'elle devait changer elle ? Parce qu'elle portait le nom répugnant de Weasley ? Après tout personne ne décide d'où il nait. Certains sont heureux de leur place, d'autre pas. Et c'était le cas de Roxanne. Depuis son arrivées dans l'enceinte de l'école elle avait du se battre contre les gens qui pensaient qu'elle ne faisait que jouer un rôle. Non, elle ne jouait aucun rôle, elle était elle-même, n'en déplaise aux autres. Les minutes s'étaient écoulées aussi vite que si elles avaient été des secondes car déjà Roxanne entendit du mouvement. Elle se tourna vers le porte de la Grande Salle et quelques élèves apparurent dans son champ de vision. La blonde reconnut quelques têtes, lança quelques regards noirs à certains, quelques sourires ou de légers signes de main à d'autres, puis regarda de nouveau sa table qui était cette fois ci couverte de mets. Elle se servit une pomme et attrapa une tranche de pain grillé qu'elle grignota en continuant d'observer les nouveaux arrivants. La table des verts se peupla assez vite tandis que celle des jaunes était encore presque vide. Mais bientôt, toutes les tables furent remplies au même niveau et le bruit commença à donner un mal de tête à la blonde qui grimaça. Une tête brune vint s'assoir à côté d'elle. La jeune fille se retourna et reconnut une des camamrades de chambre. Une fille insupportable qui parlait d'elle sans cesse comme si le monde tournait atour de sa petite personne. Croquant dans sa tranche de pain, la blonde leva les yeux au ciel lorsque que l'autre commença à parler. « Roxaaaaaaaaane. Je te cherchais ce matin. Tu sais qui j'ai croisé ce matin ? Mon ex ! Non mais je te jure. » « Ah. Change de trajet. » La brune haussa un sourcil parfaitement épilé qui disparut sous sa frange et attrapa un morceau de bacon. « Haha, tu es si drôôôôle. Non mais sans rire, je te jure, je ne peux plus le voir. » Mais faîtes la taire, pitié. Roxanne mit ses mains dans ses poches et sentit tout au fond de l'une d'entre elle une petit bille. Elle la sortit, intriguée, et découvrit un des bonbons somnifères qu'elle avait réussit à … « emprunter » à un idiot de chez les piafs. Un rictus mauvais apparut sur les lèvres de la blonde lorsqu'elle tendit le petit bonbon à sa camarade. « Tiens, avale ça, ça va te faire du bien » Ni une ni deux, l'idiote goba littéralement la pastille. « Merci Roxanne. Donc je disais que … ouah, je disais … ouaaaaah. Han mais, j'arrête pas de baîll... » Le rictus de la blonde redoubla d'intensité lorsque la fille ferma les paupières et tomba tête la première sans son assiette. « Bonne nuit » Roxanne se leva, heurta un de ses camarades qui s'excusa vite avant de prendre place à la table, puis elle se dirigea vers la porte. Là, elle reconnut quelques têtes, et détourna le regard avant d'emprunter le grand escalier principal. Aujourd'hui elle fuyait le monde. Que le monde se repose. Arrivée au troisième étage, elle se rendit compte que son cours de sortilèges ne commencerait pas avant bien longtemps puisque tous les élèves n'étaient pas encore tous descendus dans la Grande Salle. Aussi décida-t-elle de faire un tour et se dirigea vers la galerie des armures. La pièce était encore plus silencieuse que d'habitude. Peut être était-ce dû au fait qu'elle avait la tête aussi grosse qu'une pastèque et que le moindre bruit se répétait en écho dans son crâne. La verte serra sa pomme dans sa main droite et la lança en l'air avant de la rattraper. Puis elle recommença ce petit jeu une bonne dizaine de fois avant de croquer à pleines dents dans le fruit juteux. Le petit goût acide du fruit la fit frissonner et elle se retourna une nouvelle fois. Des bruits de pas se firent entendre. La blonde s'arrêter d'un coup et fronça les sourcils. Au loin, une silhouette se dessina. Roxanne ne fit pas un geste avant d'avoir put reconnaître – ou non – la personne à qui elle avait affaire. Un sourire apparut de nouveau sur ses lèvres lorsqu'elle reconnut la chevelure blonde et les traits d'Holden MacBeth, un Serdaigle de sixième année avec qui elle s'entendait … assez bien pour tout vous dire. Sans savoir si il l'avait vu ou non, Roxanne lui lança un « Hey Holden, qu'est ce que tu fabriques ici ? »
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Ven 29 Oct - 4:35
La simplicité du monde ne peut s’expliquer, elle se vit. Les gens prétendent à tort que dans la vie, rien n’est acquis et tout est dû. Bien sûr, ils ont torts. La vie, ce n’est pas un long roman. Ce n’est pas une histoire banale relaté par un écrivain de mauvais goût. Ce que beaucoup de gens nomment vie, d’autres l’appellent existence. Et contrairement à ce que l’ont pourrait croire, ces deux termes n’ont rien de semblable. La vie, comme on se plaît à le dire, c’est subir l’histoire que le destin veut nous offrir. Se faire engrosser par un alcoolique fumeur de joint et essayer d’élever un gosse. Ça, c’est la vie. Subir. Alors que l’existence, c’est quelque chose de tout autre. Quelque chose de mille fois plus plaisant, mille fois plus vivant, mille fois plus enviable. L’existence veut dire qu’on existe. Exister, cela veut dire quoi au juste ? La définition du terme ose prétendre qu’il s’agit d’un verbe aux multiples définitions. L’une prétendra qu’il s’agit du phénomène d’ « être en réalité », une autre encore qui voudra dire : durer, vivre. Mais la plus importante, et celle que beaucoup de gens semblent ignorer, celle qui veut justement dire : avoir de l’importance. Compter. On devrait tous compter. Avoir une place dans cet univers qui n’a ni foi, ni loi. On gagnerait tous à vouloir exister, pourtant on se contente de vivre. Holden, c’était ce petit gars qui avait décidé d’ignorer la vie. Il ne l’aimait pas. La vie, le destin, le pseudo-truc qu’on vous sert quand vous êtes petit et que vous devez trimballés des années durant. Ce truc là, il n’en voulait pas. Il y avait goûté et s’était fait une idée sur le sujet : c’était immangeable, imbuvable, tout simplement en contraste avec ses goûts…
Il avait grandi à côté des autres, à côté du monde. Holden était un personnage unique en son genre et quelque part, il devait inquiéter ou, dans le meilleur des cas, intrigués quelques jeunes sorciers. Cela, il ne s’en souciait guère. A vrai dire, il n’avait jamais cherché à plaire à qui que ce soit et ne demandait aucune attention. Il était facile pour lui de s’imaginer des tas d’êtres imaginaires vivant dans un monde féerique invisible au commun des mortels si ce manque d’intérêt venait à se produire. Mais ce qu’il y avait de plus étrange encore avec lui, c’est qu’il détestait les gens. Peut-être en avait-il peur ? La réponse, il n’était pas sûr de la connaître et finalement, elle ne lui apprendrait rien de neuf. Il avait cette facilité de rester lui-même aux yeux de n’importe qui. Cette faculté de se planter dans un décor qui ne lui correspondait pas sans pourtant détoner totalement. Holden, c’était une sorte d’illusion à l’oasis au beau milieu du désert. Il fait rêver, peut donner envie… Mais il ne correspond pas vraiment à l’image qu’il projette. Certes, sa carrure pourrait le faire passer pour un dur de dur, un tombeur, un sex-symbol. Evidemment, il était loin d’en être un. Maintes fois, il avait bien songé à jouer ce rôle une journée, juste pour voir ce que cela pourrait donner. Mais jamais il n’avait eu le courage d’aller au-delà de lui-même. Jouer sur les apparences lui semblait bien trop compliqué… Pourtant, un défi est un défi et il faut parfois parvenir à le franchir si l’on veut exister. Si l’on veut parler d’existence et non de vie. Et ce matin là, Holden avait décidé d’exister, d’avoir de l’importance. C’était cette raison qui l’avait poussé à sortir du lit plus que celle d’aller en cours.
Contrairement à ses habitudes, il avait passé plus de temps dans la salle de bain. Tentant de se donner cette allure de playboy. Il ne s’était sans doute jamais rendu compte qu’il l’avait naturellement… Mais jouant avec une noix de gel, il tâcha pour l’une des rares fois de sa vie – non, de son existence ! – de donner une forme à cette tignasse blonde et rebelle. Au bout d’un long combat acharné, il s’estima heureux du résultat et quitta enfin la salle de bain. Il rejoignit sa chambre et enfila une de ces tenues de moldu. Jean, chemise à carreaux et baskets montantes : une classe folle, n’est-ce pas ? Il finit par quitter le dortoir et traversa la salle commune la tête dans les nuages. Il ne remarqua pas l’intérêt que le peu d’élèves présents lui portaient. Et même si cela fut le cas, il n’en n’aurait rien laissé paraître. La devise du beau gosse n’était-elle pas de feinter l’indifférence ? A vrai dire, il n’en avait pas la moindre idée mais puisque l’indifférence au monde était son domaine, il n’était pas totalement prêt à s’abandonner complètement à autre chose. Il descendit les étages un à un mais encore une fois, ses pensées voguait sur la frivolité du mot VIE. Quelle connerie. Si seulement tout le monde pouvait penser comme lui, tout serait tellement plus simple. Comme chacun se plaisait à lui répéter : c’est bien beau de rêver, MacBeth. Imaginons trente secondes un univers constitué de milliers de Peter Pan aux rêves vastes… En fait, tout serait complètement déséquilibré ! Cette pensée fit sourire le jeune homme. Malgré son envie évidente de réussir ce but qu’il s’était fixé à lui-même, il lui était impossible de ne pas être aussi… Aussi quoi au juste ? Comment les autres le voyaient-ils ? Cette question prit pleinement possession de son esprit. Tant et si bien qu’il marchait dans le couloir des armures avec une tête d’ahuri en profonde réflexion. Tête baissé, admirant ses Convers avec désinvolture, il marchait droit devant sans se soucier du reste.
Rien n’avait d’importance. C’était le principe même de l’existence. Avoir de l’importance, mais tout autour devait rester vide de sens. Assez complexe comme envie et très étrange lubie. Une fois de plus, la question fatale s’imposa à lui : mais que peuvent bien penser les jeunes gens du château à propos de son attitude, de sa façon d’être, de sa tête d’ahuri profondément perdu dans ses pensées sans intérêt ? Au moment même il s’apprêtait à se fournir une réponse – sans doute bien fausse – il entendit une voix l’interpeller. « Hey Holden, qu'est ce que tu fabriques ici ? » Il releva la tête et aperçu Roxanne. Une demoiselle qu’il appréciait beaucoup malgré les quelques problèmes rencontrés au début de leur relation. Il accéléra le pas et vient se planter devant elle un sourire béat aux lèvres. Une vague idée lui traversa l’esprit et il se demandait s’il se sentait capable d’aller jusque là… Pourquoi pas, après tout, il n’avait rien à perdre. Il gagnerait peut-être une gifle, mais rien de bien méchant. Il s’approcha alors de la jeune fille et planta son regard bleu d’innocence dans le sien. « Salut, toi. Je ne fais pas grand-chose, comme tu peux le voir… » Un, ce n’était pas sa façon de parler habituelle. Deux, il se trouvait profondément stupide et trois… Mais pourquoi sa main vint-elle caresser la joue blanche de la jolie Serpentard ? Se rendant compte de la stupidité de son initiative, il fit retomber sa main le long de son corps et ferma les yeux avant de laisser un échapper un rire cristallin d’entre ses lèvres. « Je te demande pardon. Tu vois, je me suis levé avec une idée stupide en tête. Je voulais… Je sais pas trop je dois dire. J’ai parfois du mal à me suivre moi-même. Bref, tout ça pour dire que… J’étais entrain de me demander ce que pouvait penser les gens de moi… Et je dois dire que j’appréhende un peu la réponse que mon pauvre esprit est entrain de se préparer. Je suis trop franc pour me mentir ; mais le truc c’est que je suis peut-être pas assez fort pour l’entendre, tu vois..? » Voir quoi ? Mais que pouvait-elle voir ?! Il n’y avait rien à voir. C’était un imbécile heureux aux idées grotesques se faisant passer pour le pire des crétins devant une fille qu’il avait longtemps craint… Absurde. Holden et cette manie d’être lui… Cette manie de ne pas tenir ses propres promesses et tenir son rôle jusqu’au bout. « En fait, c’est pas plus mal que tu sois habituée à mes frasques. Je me sens un peu moins con que d’ordinaire. Bien que ma foi, j’avoue m’être comporté comme le plus parfait des crétins. Je voulais jouer le rôle d’un tombeur… Juste pour voir, pour m’amuser… Mais je me rends compte que c’est pas drôle du tout et qu’en plus, j’agis sur la mauvaise personne… Ne le prends pas mal hein ! Mais je veux dire que voilà, toi c’est toi. Ma petite Roxanne ! Ah. Tu sais quoi ? Je t’autorise à me gifler. Ouais, faut que tu me fasses taire que je sors autant d’ânerie d’un coup, sinon, comme tu peux t’en rendre compte, j’ai du mal à m’arrêter. Et le pire, c’est que là, je suis bien sur Terre. Enfin, pas dans mes rêves quoi. Tu vois ce que je veux dire ou…? » Il la ferma soudain. Offrit un sourire gêné à la jeune fille et se gratta la nuque avec une soudaine intimidation.
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Sam 30 Oct - 5:57
Dès qu'Holden s'approcha de la verte, cette dernière haussa un sourcil. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait qu'il allait faire quelque chose d'inhabituel. Après tout, on parlait bien d'Holden MacBeth, et Roxanne le connaissait assez bien à présent pour connaître ses idées un peu farfelues parfois. Il lui arrivait de se lever et de vouloir faire des choses … étranges. Le genre de choses qui n'arrivait jamais à Roxanne, trop fière pour changer ne serait-ce qu'une seule journée la personne qu'elle était. La blonde était en effet parvenue à se forger une réputation dont elle était bien assez fière, et risquer de tout détruire à cause d'une envie matinale, très peu pour elle. Roxanne était le genre de personne qui ne voulait pas briser le fragile équilibre de sa vie. Elle était bien trop attachée à cela pour devoir prendre des risques. C'était l'une des seules choses qu'elle ne voulait pas risquer, elle qui aimait le danger et les risques. Après tout, elle avait atterri chez les verts, ceux qui sauvent leur vie avant celle des autres, et la vie de Roxanne, c'était sa réputation. Superficielle ? Non pas vraiment, juste un peu trop orgueilleuse. C'est son orgueil qui prend toute cette place dans sa vie. Elle est bien trop à cheval sur ce défaut, elle aime ça plus que tout, c'est dans sa nature. C'est son péché capital par excellence, celui qui lui vaudra d'aller tout droit en enfer. Enfin, si tant est que l'enfer existe bel et bien, et ça c'est une tout autre histoire. Bref, superficialité ou orgueil, appelez ça comme vous voulez, le fait est là. « Salut, toi. Je ne fais pas grand-chose, comme tu peux le voir… » Rien de bien étrange. A ceci près, que le blond – tout en parlant – leva sa main et vint caresser la joue de Roxanne qui se stoppa net. A quoi jouait-il ? Roxanne pouvait nettement distinguer les traits de son ami, et il ne semblait pas être sous l'emprise d'un sortilège ou quelque chose dans le genre. Alors pourquoi diable s'amusait-il à venir lui caresser la joue, comme si elle était un vulgaire objet ? Comme si il avait réussi à lire dans ses pensées, le blond arrêta tout de suite la caresse et son bras retomba mollement le long de son corps, tandis qu'il semblait se réveiller d'un long sommeil. Il avait sans doute dû se rendre compte de l'absurdité de la situation, et Roxanne haussa encore plus son sourcil, sa bouche légèrement entrouverte, tant elle était encore abasourdie par un tel comportement. « Je te demande pardon. Tu vois, je me suis levé avec une idée stupide en tête. Je voulais… Je sais pas trop je dois dire. J’ai parfois du mal à me suivre moi-même. Bref, tout ça pour dire que… J’étais entrain de me demander ce que pouvait penser les gens de moi… Et je dois dire que j’appréhende un peu la réponse que mon pauvre esprit est entrain de se préparer. Je suis trop franc pour me mentir ; mais le truc c’est que je suis peut-être pas assez fort pour l’entendre, tu vois..? » Oui, Holden et Roxanne n'était pas du tout pareils. Enfin si, mais leur situation n'était pas la même. Roxanne pouvait très bien comprendre que la vérité était parfois dure à entendre. L'homme en tant que tel ne souhaite jamais entendre les choses qui lui font mal par pur plaisir. Il craint tout le temps de décevoir les autres. L'importance des autres sans la vie d'un homme est flagrante : même si certains vous diront qu'ils se foutent du regard de ceux qui les entourent, tout le monde a au fond de lui cette sensation perpétuelle d'être épiée d'un œil mauvais, cette sensation que des gens peuvent parler de lui d'une façon peu valorisante. Alors oui, Holden était une homme comme les autres, voilà tout. On ne pouvait pas l'en blâmer, ce serait être inhumain. Mais au contraire d'Holden, Roxanne savait ce que les gens pensaient d'elle. Et même si cela la blessait plus qu'elle ne le laissait paraître de se faire traiter de garce ou d'autre petits surnoms mignons, elle savait rétorquer et trouver les faiblesses des autres pour cacher les siennes. Et c'était là sa force. Sans doute sa seule force d'ailleurs. Elle savait retourner les failles des autres pour son propre bien, et cela l'avait sauvé d'une longue et amère dépression, qu'auraient causé toutes les brimades qu'elle a subit depuis son arrivée à Poudlard. Après tout, elle l'avait bien cherché. Essayer de se différencier de sa famille, et se comporter comme si le monde tourner autour de sa petite personne ne vous apporte pas que des amis, loin de là. Mais bon, Roxanne était comme ça, Holden comme ci. C'était là le fond du problème. Après, qu'Holden commence à la caresser pour cette raison, c'était déjà plus obscur. « Je te comprends. Mais merde quoi, je vois pas le rapport entre ça. Et ça. » Elle pointa alors sa joue, celle qu'il avait caressé quelques secondes plus tôt. Puis elle haussa les épaules et enfonça ses mains dans les poches de sa veste, attendant une réponse qui – elle l'espérait – pourrait éclairer un peu la situation. « En fait, c’est pas plus mal que tu sois habituée à mes frasques. Je me sens un peu moins con que d’ordinaire. Bien que ma foi, j’avoue m’être comporté comme le plus parfait des crétins. Je voulais jouer le rôle d’un tombeur… Juste pour voir, pour m’amuser… Mais je me rends compte que c’est pas drôle du tout et qu’en plus, j’agis sur la mauvaise personne… Ne le prends pas mal hein ! Mais je veux dire que voilà, toi c’est toi. Ma petite Roxanne ! Ah. Tu sais quoi ? Je t’autorise à me gifler. Ouais, faut que tu me fasses taire que je sors autant d’ânerie d’un coup, sinon, comme tu peux t’en rendre compte, j’ai du mal à m’arrêter. Et le pire, c’est que là, je suis bien sur Terre. Enfin, pas dans mes rêves quoi. Tu vois ce que je veux dire ou…? » Alors là, autant vous dire que Roxanne hésitait entre le giflait, exploser de rire, tourner les talons, crier comme une démente, ou encore sauter sur lui. Bref, elle resta muette quelques instants, tandis que son cerveau marchait à toute allure, essayant de comprendre un peu ce qu'il avait voulu lui dire. Le rôle d'un tombeur ? Ça c'est la partie qui faisait rire. Parce que c'est vrai quoi, Holden était un tombeur naturellement. Il était canon, on ne pouvait vraiment pas le nier, et essayer de venir caresser les filles comme ça, ça cassait un peu le mythe qui tournait autour du blond quoi. Donc « essayer d'être un tombeur » n'était pas vraiment fait pour lui. Ensuite, c'est sûr que c'était pas drôle, et ce qui l'était encore moins, c'est de le faire sur elle. C'est vrai quoi, Roxanne c'est le genre de fille qui peut vous envoyer à l'infirmerie si vous la bousculez un peu trop. Heureusement qu'Holden peut se vanter d'être dans les petits papiers de la blonde, sinon il en aurait vu passer. Mais bon, après, elle restait une fille comme une autre - enfin elle espérait en tout cas – et ne pouvait pas vraiment se sentir vexée par ça, ou même attaquée. C'est juste que c'était … inhabituel. Finalement, Roxanne décida de laisser la violence de côté et éclata d'un rire cristallin. Le silence de la salle fut brisée par les éclats de rire de la blonde, qui prit quelques instants pour se calmer. Puis elle leva les yeux vers le blond qui la regardait en se grattant la nuque. « Holden, franchement, tu m'en fera voir de toutes les couleurs toi. Enfin quoi, tu te lève le matin, t'as une idée complètement loufoque qui te viens à l'esprit, puis t'arrive là pour jouer au tombeur avec moi. Bon ok, je suis une fille parmi tant d'autres, mais bon, en plus c'est pas comme si t'avait vraiment besoin de ça pour faire tomber les filles à tes pieds. T'es plutôt pas mal, vas pas me dire le contraire. Et pour en revenir à ce que les gens pensent de toi. Franchement Hol' tu crois vraiment que la réponse vas être aussi mauvaise ? Même moi certaines personnes m'apprécient – et faut du courage quand même – alors franchement toi, je vois pas ce qu'on pourrait dire sur toi. Après c'est sur, y a des cons partout, mais bon. » Roxanne mit la main dans ses cheveux et fit passer quelques mèches du côté droit de son crâne, avant de donner un léger coup sur le bras d'Holden. Elle ne savait pas vraiment quoi lui dire. La blonde avait toujours était une très mauvaise épaule à qui confier ses problèmes. Ce n'est pas qu'elle n'était pas compatissante, seulement elle n'arrivait pas à trouver les mots justes pour rassurer celui qui se trouvait en face d'elle. Elle était comme ça Roxie. Une garce sans réconfort. Et après c'est Holden qui avait peur d'avoir des avis négatifs sur lui. Ce qui faut pas entendre. « Tu sais quoi Holden, je vais te dire moi ce que je penses de toi. Franchement, sans rien te cacher. » La verte s'aventurait dans des sentiers dangereux. Elle ne savait que trop bien que souvent ce genre de discussions finissaient très mal, mais après tout elle n'avait rien de méchant à dire sur Holden. Si elle s'était retrouvée en face de son frère, là ça se serait vite terminé en bain de sang par exemple. Mais Holden était sans doute l'un des garçons les plus adorables que Roxanne connaissait – et Dieu sait si elle en connaissait. En tout cas, subsistait tout de même le risque que l'instinct humain dépasse la raison. Cela rejoint ce qui a été dit plus haut : les hommes ne supportent pas d'entendre ce qui leur déplait. Ils se cachent derrière des masques, fuient la vérité comme si il s'agissait de la peste, et préfère se voiler la face plutôt que de devoir entendre leurs défauts. La nature humaine est horrible. L'humanité dépérit à cause des humains, de leur mentalité, de leur faculté à manier le mensonge comme un art. Les hommes sont vils et menteurs. On ment pour faire plaisir aux autres, on ment pour cacher nos erreurs, on ment pour se cacher soi-même. C'est dans l'ordre des choses, et c'est écœurant. Abominable, écœurant, inutile, sordide, mesquin, horrible, douloureux. Nous sommes tous un peu masochistes au fond, car tous nos mensonges nous retombent dessus un jour ou l'autre, et ce jour là, on en souffre beaucoup plus que lorsque la vérité éclate. C'est dur de se dire que notre vie n'est qu'un cercle vicieux : mensonge, douleur, mensonge, douleur. Inlassablement, la même chose qui se répète. « Tu es sans doute le garçon le plus loufoque qu'il m'est été donné de rencontrer à ce jour Hol'. T'as toujours des idées bizarres, des trucs déments à dire. Mais malgré ça, t'es sans doute le mec le plus adorable et le plus sympa que je connaisse. Ok, des fois tu peux me sortir des trucs qui sont pas … top top. Mais après ça, je te le dis, moi je t'adore. Et je dis merde à ceux qui en font pas autant, ok ? » Sur ces mots très …. philosophiques, la blonde tourna la tête afin de voir si quelqu'un approchait. L'heure devait tourner, mais il restait sans doute suffisamment de temps aux deux compères pour se lancer dans des débats plus loufoques les uns que les autres, à grands coups d'idées du bleu et de réponses de la verte. Ce n'est pas quelque chose d'intéressant, pas quelque chose de très instructif. Mais pour ne rien vous cacher, Roxanne aimait ça, ces petites discussions avec son bleu préféré. Et c'est sans doute l'une des rares personnes avec laquelle elle se comportait comme ça, aussi librement, aussi gentiment. Une autre Roxanne en quelque sorte.
Spoiler:
C'est nul à ch*er, je suis partie dans des délires philosophiques *sort*
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Sam 30 Oct - 9:09
le ridicule. Mais qui a inventé une chose pareille ? Le ridicule… Mot absurde, illusoire et malsain. On considère tous le ridicule comme une chose à l’importance absolue, il régit notre vie sans même que nous nous en rendions compte, il fait partie intégrante de nous et n’hésite jamais à fourrer son nez partout où il ne faut pas. Le ridicule, c’est une épine dans chaque pied. Il peut blesser par le résultat qu’il provoque, parce que s’il est vrai que l’on n’en meurt pas, il n’est pas certain que l’on en revienne indemne. Le ridicule, ça nous bouffe. De l’intérieur, petit à petit, millimètre par millimètre. Il prend son temps mais s’insinue comme le venin d’une vipère. Il s’incruste et se bâtit le logis de toutes nos peurs. Ce truc dément qui ne nous tue pas et qui, pernicieusement était sensé nous rendre plus fort, nous anéantit avec un plaisir évident. Si cela n’avait pas été le cas, le ridicule ne ferait pas partie toutes les vies et tous les êtres vivants de cette planète. Or, comme chacun le sait, c’est un sentiment invariable qui, une fois installé, n'éprouve plus l’envie de nous abandonner. Ce qui n’est pas le cas de tous les sentiments et c’est bien cela le plus triste. Le ridicule s’immisce là où le bonheur fuit. Le bonheur, un autre mot mais celui-ci reflète mille splendeurs encore inconnues. Dans ce mot, il y a le « bon » qui veut dire tellement de chose et qui trouve sa place n’importe où à condition de le vouloir. Le ridicule s’immisce, le bonheur fuit. On fuit le ridicule, et on court après le bonheur. La vie, l’existence, peu importait le mot finalement. Après tout, l’ultime but de chacun était de croiser la route de monsieur Bonheur. Un homme tout sourire à l’allure forte et aux bonnes joues qui donnent envie d’être pincées. On cherche tous Charlie sans jamais parvenir à mettre la main dessus… Le problème était précisément là. Holden flirtait avec le ridicule. Il l’invitait au petit déjeuner, au diner, en cours, dans le parc, dans un couloir… Partout. Fidèle comme une ombre, ce petit bonhomme le suivait dans ses moindres faits et gestes alors que le bonheur… Il n’en avait entrevu que les couleurs, et encore, il n’était pas vraiment certain qu’il s’agissait de cela. Mais l’histoire ne parlait pas de monsieur Bonheur et de sa capacité à se rendre introuvable (sans doute était-il invisible à l’œil nu et que seul quelques chanceux avait la joie immense de l’aborder) mais bel et bien de l’ennemi numéro un : RIDICULE.
En se levant avec cette idée absurde en tête, Holden était certain qu’aujourd’hui encore il aurait l’air con, débile, ahuri et bien pire encore. On ne joue pas un rôle qui ne nous correspond pas sans en supporter les conséquences. Et c’était ce qu’il allait faire. Face à Roxanne, une jolie petite blonde incendiaire, il allait prendre ses responsabilités ! Enfin, une fois l’intimidation envolé et le charabia incompréhensible terminé. Holden, Holden, Holden… Dans ce nom résonnait comme un petit goût de ridicule, lui-même. « Tu vois ce que je veux dire ou..? » Question tout à fait pertinente. Il venait de débiter tout un tas d’incohérence que personne ne devait comprendre si ce n’est lui-même et encore, il n’était même pas sûr du but même dans son initiative. Y avait-il seulement un but ? Se poser des questions… Tout un art ! Mais la vraie beauté de tout ceci réside dans les réponses que l’on peut trouver, à savoir : jamais celle d’Holden. Il tombait toujours à côté de la plaque. Ce n’était pas de sa faute, il vivait dans un monde à part. Un monde fait de barba-papa immangeable. Il se demandait cependant si Roxanne avait suivi son long raisonnement ou si, comme la plupart des gens, avait abandonné aux trois premiers mots. Le mutisme qu’elle lui offrait le faisait douter sur cette dite compréhension qu’il espérait tant. Cependant, il ne pouvait pas lui en vouloir, c’était entièrement sa faute. Elle n’avait pas demandé d’entre dans un quelconque débat, la pauvre. Mais au bout d’un temps qui semblait interminable au jeune homme, la jeune fille finit par réagir. Et à dire vrai, il s’attendait à toutes les réactions possibles et imaginable sauf celle-là. Elle riait ! D’un rire profondément bon et… Il en était subjugué. « Holden, franchement, tu m'en fera voir de toutes les couleurs toi. Enfin quoi, tu te lève le matin, t'as une idée complètement loufoque qui te viens à l'esprit, puis t'arrive là pour jouer au tombeur avec moi. Bon ok, je suis une fille parmi tant d'autres, mais bon, en plus c'est pas comme si t'avait vraiment besoin de ça pour faire tomber les filles à tes pieds. T'es plutôt pas mal, vas pas me dire le contraire. Et pour en revenir à ce que les gens pensent de toi. Franchement Hol' tu crois vraiment que la réponse vas être aussi mauvaise ? Même moi certaines personnes m'apprécient – et faut du courage quand même – alors franchement toi, je vois pas ce qu'on pourrait dire sur toi. Après c'est sur, y a des cons partout, mais bon. » Holden se concentra sur chaque mot que la demoiselle prononçait et les analysait un à un aussi vite que son cerveau le lui permettait. Idée loufoque ? Non, une idée tout simplement… Bon, ok, on dira que celle-ci devait être totalement différente de celle que ses camarades pouvaient avoir. Mais ce n’était pas grave, c’était plutôt une bonne chose. Cela prouvait qu’il était unique ! Ou fou, mais là n’était pas la question. Joueur au tombeur. Il aimait l’expression. Tant et si bien qu’il se la répéta plusieurs fois mentalement afin de ne pas l’oublier. Ensuite, elle n’était pas une fille parmi tant autre comme elle l’avait évoqué. Pour lui, chaque personne était différente et remarquable alors il ne pouvait pas comprendre qu’elle puisse dire quelque chose de pareil. Il se fit d’ailleurs la promesse de remettre les pendules à l’heure une fois le discours de la demoiselle achevé. Plutôt pas mal, certes, mais cela suffisait-il ? Là, c’était une très bonne question dont ils devaient également se souvenir ! Et puis, contrairement à ce qu’elle pouvait croire ; il était certain que la réponse serait mauvaise, terrible, insoutenable. Des cons partout… Un jour, il tuerait tous les cons de la planète et ferait un référencement de ceux-ci. Il créerait un répertoire de définition du con. Ou plutôt des cons, parce qu’il y en a beaucoup et dans beaucoup de genre différent !
Le jeune homme s’apprêtait à ouvrir la bouche pour enfin libérer toutes les pensées qui s’étaient accumulées dans son esprit mais lorsque la demoiselle replaça une mèche de ses cheveux, tout s’envola. Pourquoi et comment, il n’en savait rien mais il était intrigué par ces cheveux. Autrefois, il était d’un roux couleur flammes et voilà qu’ils étaient d’un blond déconcertant. Depuis quand avaient-ils vécu cette transformation ? Et pourquoi se faisait-il la remarque seulement aujourd’hui ? Lorsqu’il sentit la petite tapa sur son épaule, il redescendit sur terre et son regard quitta la belle chevelure à regret. « Tu sais quoi Holden, je vais te dire moi ce que je pense de toi. Franchement, sans rien te cacher. » Sans rien cacher ? Aïe. Étrangement, Holden éprouvait une certaine appréhension. La vérité, ce n’est pas toujours bon à entendre. C’est même parfois très douloureux. Et même s’il savait que Roxanne et lui était en de très bons termes, on ne peut jamais être sûr de ce qu’il se passe dans la tête d’autrui. Et c’était bien de cela dont il avait peur. Penser quelque chose pour finalement se rendre compte qu’il était, une fois de plus, à côté de la plaque. Triste existence ! « Tu es sans doute le garçon le plus loufoque qu'il m'est été donné de rencontrer à ce jour Hol'. T'as toujours des idées bizarres, des trucs déments à dire. Mais malgré ça, t'es sans doute le mec le plus adorable et le plus sympa que je connaisse. Ok, des fois tu peux me sortir des trucs qui sont pas … top top. Mais après ça, je te le dis, moi je t'adore. Et je dis merde à ceux qui en font pas autant, ok ? » Encore une fois, chaque mot entra dans la tête du jeune homme pour ne plus jamais en sortir. Une fois de plus, il allait tout analyser avant de rétorquer une quelconque réponse. Loufoque ? C’était bon ou mauvais ça ? Ca voulait dire quoi au juste ? Qu’il était fou, trop fantasque, burlesque, à la limite de la bouffonnerie ? Il fronça les sourcils à cette idée. Ça ne lui plaisait pas beaucoup tout ça. Adorable et sympa ! Mon dieu, mais on a jamais entendu pareil compliment pour un gars âgé de seize ans, c’est pour lui foutre la honte de tels mots ! Pourtant, Holden en était ravie. Il aimait se dire qu’il était adorable et non détestable. Même si ce qu’il pouvait dire n’étais pas… « top top ». Ca aussi, ça avait une définition qu’il devait ignorer. Top top, c’était bien quelque chose qu’il n’avait jamais dit. Mais il retint surtout le plus important : elle l’adorait. N’était-ce pas beau ce mot, adorer ?
Un sourire béat se figea sur les lèvres d’Holden. Roxanne venait de lui ôter de la tête cette envie de « jouer les tombeurs ». Il voulait simplement passer un bon moment en compagnie de quelqu’un qui l’adorait malgré ses attitudes loufoques et ses conversations pas top top. Il suivit le regard de la jeune fille lorsque celle-ci se retourna et ne vit personne. Il se demanda soudain si elle aurait eu honte qu’on le croise avec lui et si c’était pour cette raison qu’elle guettait le couloir. Il fronça à nouveau les sourcils et claque des doigts pour ramener son attention à lui. « Premièrement, je voulais te remercier pour toutes ces choses gentilles que tu viens de dire. C’est profondément… gentil. Tu excuseras le terme, je n’en ai pas trouvé de meilleur. En tout cas, je trouve ça vraiment très mignon et j’suis très flatté. Mais si tu m’adores et que tu emmerdes les autres… pourquoi guettes-tu le couloir avec cette envie d’éviter les autres ? Tu as honte de moi, c’est ça ? Non parce que si c’est le cas, je peux m’en accommoder mais je préfèrerais le savoir, tu vois… » Les mots étaient sortis simplement et sans aucune honte. Si elle avait honte de lui, il pourrait s’effacer. Pour elle, pour lui faire plaisir. Mais une fois, de plus, comme à son accoutumer, Holden ne pouvait rester très longtemps sur le même sujet et aussi se replongea-t-il dans la chevelure de la belle. Il s’approcha de la jeune fille et captura une mèche blonde entre ses doigts. Il la caressa avec douceur alors que son regard azur analysait le tout sous toutes ces coutures. « Qu’est-ce qui n’allait pas avec tes cheveux roux ? Ils te plaisaient plus ? Moi, je les aimais bien, tu sais. Je te trouvais vraiment très belle… Bon, tu l’es toujours. D’ailleurs, j’comprends pas que tu puisses être encore célibataire. Et malgré tout ce que tu peux prétendre : Tu n’es pas aussi invivable que tu le prétends, Roxie. Tu l’as dit toi-même, certaines personnes t’apprécient et je crois que tu ne rends pas compte à quel point elles sont nombreuses. » Dans sa voix, la sincérité était plus que présente. Bien sûr qu’il pensait tout ce qu’il venait de dire et il ne pouvait le dire autrement qu’avec toute la simplicité du monde. Il finit par déposer son regard dans celui de la jeune fille et fit naître de la commissure de ses lèvres un sourire amical. « Je voulais aussi te signaler que tu n’es pas une fille parmi tant d’autres. Tu es différente. Tu es toi. Je veux dire, c’est comme tout le monde. Bien sûr, il y a toujours des saloperies de stéréotypes pour gâcher la pureté et l’originalité des autres, mais toi… Tu sors de lot. Et ne crois pas que ce n’est que pour ton caractère de teigne ! » Il attrapa son menton entre ses doigts et se mit à rigoler. A cet instant précis, on pouvait presque dire qu’il la considérait comme une enfant. Et les enfants… On les dorlote. « Je peux te serrer dans mes bras ? Je sais, la question est absurde est gênante mais j’ai comme ce besoin étrange de pouvoir humer l’odeur de tes cheveux et euh… Enfin voilà quoi, le blond ça me perturbe. Fallait pas changer de couleur aussi, j’aurais pas des idées aussi loufoques ! » Il ne rougit pas de cette question. Parce que pour lui, il n’y avait rien de mal à cela. Certes, on pouvait dire de lui qu’il tombait amoureux toutes les dix minutes… Mais c’était surtout quelqu’un de profondément gentil et aimant. Fallait-il seulement que ces agissements ne soient pas mal interprétés...
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Dim 31 Oct - 10:32
A peine eut-elle finit de prononcer ses paroles, que la blonde fronça les sourcils. Elle se rendait compte à présent -mais il était déjà trop tard – qu'elle n'avait peut être pas atteint le but désiré en employant les termes qu'elle avait employé, ou en adoptant le ton qu'elle avait adopté. C'était là toute la faiblesse de la blonde. Elle se rendait toujours trop tard de son erreur. Un mot de trop, une moquerie qui sortait de sa bouche, un ricanement qui résonnait en écho dans un couloir, un regard meurtrier à la mauvaise personne. Toutes ces petites fautes, c'était le quotidien de la blonde, qui pensait jour après après jour, trop tard. Tard. Toujours trop tard. C'était comme si elle pensait qu'elle possédait des pouvoirs immenses. Le contrôle du temps n'avait jamais appartenu à un homme, et pourtant la verte en aurait parfois bien besoin. Non pas pour servir une cause perdue. Elle ne se servirait certainement pas de ce genre de pouvoirs pour servir la cause de Lord Voldemort. . Mais plutôt pour ses propres besoins. Vous pensez qu'elle est égoïste ? Peut être, mais elle assumait totalement cet état de fait. Pour elle l'égoïsme n'était pas une chose à blâmer, puisqu'il faisait partie à part entière de la nature. Qui n'a jamais rêvé de retourner en arrière ? Fermer la bouche à se moment précis, répondre à cette phrase, baisser les yeux ou au contraire les lever, rester couché. Des journées sont perpétuellement gâchées à cause d'une geste en trop, d'un mot qui fait tout déraper. Les gens disent que ce n'est pas vrai, que c'est écrit, qu'il faut plus qu'un simple mot pour tout faire déraper. C'est faux. Vous êtes vivants, vous marchez, puis vous baissez les yeux et là vous ne voyez pas la mort arriver à toute allure sur vous. Et si vous aviez gardé les yeux levé ? Vous auriez évité la mort, vous seriez encore debout, fier d'avoir échappé à la mort, fier de l'avoir frôlé du bout de vos doigts. La fierté, le bonheur, l'égoïsme. Que de beaux mots, qui ne veulent au fond rien dire. Tous ces sentiments, toutes ces sensations ne représentent rien pour un homme, qu'une sensation de pouvoir éphémère. Vous n'êtes pas heureux toute votre vie, c'est contre-nature. Arrive un jour où vous devez faire face au malheur, et souvent c'est ce jour là que vous êtes le plus démuni. Le bonheur ne préserve pas, il vous cache la dure réalité, il vous rend la chute encore plus douloureuse. La fierté est tout aussi éphémère. Un homme fier ne l'est jamais toute sa vie. Tout homme cache ses petites hontes, ses déboires, dans un coin de sa tête, et tôt ou tard ces hontes là refont surface, et votre idéal se brise en mille morceaux. Quand à l'égoïsme, il s'agit plus d'une cachette qu'autre chose. Vous vous cachez devant votre propre bonheur. « On est jamais mieux servit que par soi-même » dit le dicton. Mais vous servir quoi ? Un bonheur qui volera en éclats dans quelques années ? Non, toutes ces sensations que l'humain semble ressentir ne sont rien d'autres que des poisons enrobés au chocolat. Et Roxanne les ressentait tous, autant qu'ils étaient. L'égoïsme faisait partit d'elle même. Elle pensait à son propre bien avant celui des autres, sans même s'en rendre compte. Elle ne voulait pas prendre le risque de souffrir à cause d'une bonté trop importante. C'est à cause de cet égoïsme que la blonde ne dit rien, n'ouvrit pas la bouche pour rattraper ses erreurs. Après tout il s'agissait d'Holden, il ne prendrait certainement pas mal ce qu'elle venait de lui dire. La verte se mordit la lèvre pour éviter d'en rajouter, d'envenimer la situation. Elle qui le faisait pourtant souvent, c'était l'une des rares fois de son existence qu'elle faisait tout pour que cela n'arrive pas. La fierté, c'était comme si elle avait ce mot écrit sur son front en grosses lettres noires. Elle était fière de presque tout : sa maison, sa réputation, ses relations. Mais elle était l'exemple parfait que tout le monde cache ses hontes. Elle avait honte de sa famille, honte de tout ça, de tout ce qui pouvait la rapprocher à des êtres qui n'avaient en aucun cas le droit d'être comparée à elle. Ce qui nous ramène à sa grande fierté. « Premièrement, je voulais te remercier pour toutes ces choses gentilles que tu viens de dire. C’est profondément… gentil. Tu excuseras le terme, je n’en ai pas trouvé de meilleur. En tout cas, je trouve ça vraiment très mignon et j’suis très flatté. » Mignon ? Ce mot resta en travers de la gorge de la verte, et faillit même l'empêcher d'entendre la suite du discours du blond. Mais malgré cela, elle continua d'écouter, se contenter de déglutir difficilement. Roxanne était tout sauf mignonne, et ça, tout le monde s'accordait dessus. Alors le fait qu'elle dise des propos mignons, ce n'était pas vraiment quelque chose qui pouvait la flatter. La verte s'était toujours cachée derrière un masque de méchanceté, un masque qui n'avait rien de mignon. Humiliations, vengeances, bagarres. Roxanne ne vivait pas dans le monde beau et enchanté des Bisounours, cette vulgaire série moldue dont elle avait entendu une bleu vanter les mérites. Non, elle vivait dans le monde réel, qui n'a rien de mignon. Mais hormis ce petit détail, Roxanne fut tout de même soulagée qu'Holden ne soit pas vexé par ses propos. Au moins, elle ne venait pas de gâcher une amitié, en une seule phrase. « Mais si tu m’adores et que tu emmerdes les autres… pourquoi guettes-tu le couloir avec cette envie d’éviter les autres ? Tu as honte de moi, c’est ça ? Non parce que si c’est le cas, je peux m’en accommoder mais je préfèrerais le savoir, tu vois… » Ce qui nous ramène de nouveau à la honte et la fierté. Si Roxanne ne niait pas avoir honte de certaines de ses fréquentations, qu'elle tentait en vain d'étouffer sous des tonnes de rendez-vous nocturnes et secrets, elle n'avait jamais considéré Holden comme une honte. Et loin de là. Holden n'était pas le genre de personnes qu'elle rangeait dans la case « à éviter de parler en public » Aussi ne comprenait-elle pas qu'il puisse penser une telle chose. C'était devenu pour Roxanne un réflexe plus qu'autre chose de regarder si quelqu'un arrivait. La jeune vipère était en effet devenue légèrement parano, les années passant. Elle n'aimait pas être surprise au beau milieu d'une conversation, et elle n'aimait pas non plus être à « découvert » Dieu seul sait – et encore ce n'est pas sûr qu'il le sache – combien les humains sont capables d'attaquer les autres lorsqu'ils s'y attendent le mieux. Roxanne le savait mieux que personne, puisqu'elle aimait beaucoup ce genre de pratiques. Mais là n'était pas la question, ce qu'elle voulait avant tout, c'était d'éclaircir ce point. Elle ne voulait pas risquer de perdre l'estime d'un ami comme Holden. La vipère ouvrit la bouche pour lui rétorquer de toute la force de ses tripes qu'il avait tord, qu'il ne fallait pas penser qu'elle avait honte de lui, mais Holden la prit de court. Il s'avança vers elle et commença a jouer avec l'une des mèches blondes comme les blés de la jeune fille qui ne s'en offusqua pas, mais qui s'en étonna un peu. « Qu’est-ce qui n’allait pas avec tes cheveux roux ? Ils te plaisaient plus ? Moi, je les aimais bien, tu sais. Je te trouvais vraiment très belle… Bon, tu l’es toujours. D’ailleurs, j’comprends pas que tu puisses être encore célibataire. Et malgré tout ce que tu peux prétendre : Tu n’es pas aussi invivable que tu le prétends, Roxie. Tu l’as dit toi-même, certaines personnes t’apprécient et je crois que tu ne rends pas compte à quel point elles sont nombreuses. » Ce qui nous ramenait encore une fois à l'une des hontes les plus ardentes de la blonde : sa famille. Qu'est-ce qui clochait chez ses parents et le reste de sa famille ? Si Roxanne était passé du roux flamboyant qui se repère à deux kilomètres, au blond presque platine, c'était pour la simple et bonne raison qu'elle ne voulait plus être assimilée à la famille « rousse et traître-à-son-sang des Weasley ». Déjà que porter ce nom de famille la répugnait, voir la preuve en image qu'elle appartenait à cette famille était presque une torture. Dès qu'elle se trouvait devant une glace, elle ne pouvait s'empêcher de voir une grande affiche qui pointait Weasley sur son crâne. Et depuis son soudain changement de couleur, les choses s'étaient arrangées. Pas chez les autres – puisqu'elle s'était trouvé un autre moyen d'ôter cette idée dans la tête des gens – mais au fond d'elle même. Ce qui nous mène au troisième point. Le bonheur. Qu'est ce que le bonheur après tout ? On peut définir le bonheur d'un tas de manières différentes. Le bonheur est irréel, tout comme les rêves. Et tout comme les rêves, il change de définition en fonction de la personne qui en parle. Le bonheur est-il matériel ? Consiste-t-il à avoir le plus d'amis ? A avoir de bonnes notes ? Ou encore à être en accord avec soi-même ? Si on définissait le bonheur comme une confiance en soi, alors Roxanne était heureuse depuis le jour où elle s'était teint les cheveux. « Holden, je ne veux pas que tu penses que j'ai honte de toi, car c'est sans doute l'une des dernières choses auxquelles j'aurait pensé. Comment veux-tu que j'ai honte de toi ? Et comment oses-tu seulement le croire ? Si j'avais réellement honte de toi, je ne t'aurais pas appelé tout à l'heure, mais je t'aurais donné rendez-vous ce soir, dans un coin où personne n'aurait pu nous trouver. Je regarde juste par habitude. Tu devrais me connaître assez bien pour savoir que des fois, ça ne tourne pas bien rond dans ma tête, et que j'ai des tocs qui n'en finissent plus d'être idiots. » La blonde s'arrêta quelques secondes avant de repartir sur un sujet encore plus fâcheux pour elle. Elle n'aimait pas parler de sa famille. Même avec sa meilleure amie, elle n'abordait le sujet que très rarement. Le seul avec qui elle arrivait à en parlait se trouvait être Pete, son « confident ». D'ailleurs on pouvait le considérer lui comme une relation honteuse de la blonde, puisqu'elle évitait se le fréquenter devant tout le monde. En tout cas, le fait est qu'il était difficile de parler de ça maintenant, et tout de suite. Mais la vipère prit son courage à deux mains, et prit une longue inspiration avant de commencer à parler. « Mes cheveux ? J'aimais plus le roux, ça m'obsédait, il fallait que je change de tête. Tu sais comme un besoin vital, un besoin de quelque chose de nouveau. Une idée qui te prend la tête et qui te colle au ventre. Un vrai besoin, un truc que tu dois rassasier sinon ça te bouffe. Dès que je voyais mes cheveux, je voyais le mot Weasley en lettres capitales. Et tu sais que ça me répugne plus qu'autre chose de penser à ça, alors il est évident que j'avais besoin de faire un truc à cette affreuse tignasse. Et voilà, me voilà toute blonde maintenant. » Holden était parvenu à parler en même temps d'une deuxième honte de la blonde – bien que cette dernière était moindre que celle de la famille. Oui, Roxanne n'avait pas de petit ami pour le moment, et dieu seul sait qu'elle en avait pourtant vu défiler pas mal. Mais pour le moment, elle n'en avait pas. A cause de sa réputation ? De son caractère de cochon ? Qui d'après le blond n'était pas si horrible que ça. Mais il disait cela parce qu'il n'avait jamais eu à subir les foudres de la demoiselle. Encore eut-il de la chance car au départ, c'était l'idée de la demoiselle de l'humilier publiquement. Mais tous ceux qui n'avaient pas eu cette chance d'échapper aux foudres de Roxanne s'accordaient à dire qu'elle était invivable;. Quand au fait que de nombreuses personnes l'aimaient – plus qu'elle ne le pensait – Roxanne ricanait à cette simple idée. Sans vouloir se dévaloriser le moins du monde – ce n'était pas dans ses habitudes – elle savait bien que la moitié – si ce n'est plus – des élèves de Poudlard ne l'aimaient pas. Ou au mieux, ils la craignaient, et ce n'est pas de l'amour, la crainte. « Tu m'apprend une chose que je ne savais pas. Elles sont nombreuses, les personnes qui m'apprécient ? Pourtant les noms qui me viennent à l'esprit ne remplissent même pas la moitié d'un parchemin, et encore je suis gentille avec moi sur ce coup là. Tu sais, l'amour ou l'amitié, ce n'est pas venir me lécher les bottes pour être épargné. J'arrive à remarquer les faux-culs aux gens sincères. Mais en tout cas, c'est vraiment adorable. Et je suis flattée que tu me trouve belle, même si apparemment ma nouvelle teinte n'est pas vraiment à ton goût. » En disant cela elle souleva une partie de ses cheveux pour donner un peu de volume à sa chevelure. Mais Roxanne ne pouvait qu'apprécier les remarques du blond, tant elles étaient dites avec sincérité. La verte savait assez bien différencier le vrai du faux, et en l'occurrence, Holden ne mentait pas. Ou alors il était un menteur surdoué. « Je voulais aussi te signaler que tu n’es pas une fille parmi tant d’autres. Tu es différente. Tu es toi. Je veux dire, c’est comme tout le monde. Bien sûr, il y a toujours des saloperies de stéréotypes pour gâcher la pureté et l’originalité des autres, mais toi… Tu sors de lot. Et ne crois pas que ce n’est que pour ton caractère de teigne ! » Un sourire était apparut sur les lèvres du Serdaigle, et ce même sourire arriva sur les lèvres de la verte. Une fille parmi tant d'autres. Elle n'était pas exceptionnel, même si chaque personne est unique. Tout être est unique, c'était sûr. Mais personne n'est exceptionnel. Nous sommes tous fait de la même matière, nous finiront tous au même endroit, qu'importe nos choix et notre vie. Alors oui, peut être qu'aux yeux du bleu elle sortait du lot. C'est sûr que même pour elle – ne serait-ce que pour son orgueil – elle ne se considérait pas aussi stupide que la plupart des autres filles de l'école. Un léger piaffement sortit des lèvres de la blonde, et cette dernière s'en étonna la première. « Tu trouves que je sors du lot ? Enfin je veux dire, même en dehors de mon caractère, je ne vois pas ce qui me différencie tant des autres. Bien sûr, c'est étonnant de ma part, puisque je prend tout le monde de haut. Mais tu serais étonné de constater que je ne suis pas si sûre de moi que je peux le paraître. C'est justement pour lutter contre cette peur de ressembler aux autres que je suis aussi hautaine, mais au fond je me rend compte que je ne vaux pas mieux que les autres. » Roxanne se mordit rapidement la lèvre avant de reprendre vite ses mots. « Enfin, bien sûr tout cela reste entre nous. Je ne veux pas que toute cette histoire de confiance en moi s'ébruite dans Poudlard. Mais je te fais confiance sur ce point là. » Ensuite, sans qu'elle ai comprit le pourquoi du comment, tout s'enchaîna très vite. Holden se mit à rire et commença une nouvelle fois à avoir des idées … loufoques. « Je peux te serrer dans mes bras ? Je sais, la question est absurde est gênante mais j’ai comme ce besoin étrange de pouvoir humer l’odeur de tes cheveux et euh… Enfin voilà quoi, le blond ça me perturbe. Fallait pas changer de couleur aussi, j’aurais pas des idées aussi loufoques ! » Quand on parle de besoin vital, voilà que le blond était pris d'un besoin qui semblait moins vital qu'étrange. Bizarrement, aucune idée autre que celle d'une idée étrange -une de plus vous allez me dire – ne vint à l'esprit de Roxanne. Elle qui aurait, en temps normal, tout de suite pensé à une façon de se rapprocher d'elle, de la séduite, ou encore de l'humilier. Qui sait, certains de ses ennemis pouvaient se cacher derrière une armure au loin, sortir de leur cacher et prendre des photos pour afficher la verte dans un état de profonde sensibilité. Mais non, cela ne lui vint pas à l'esprit. Pourquoi ? Parce que c'était Holden ? Parce qu'elle ne voulait pas y penser ? A cause de la fatigue ? Cause d'un besoin vital de souffler, de prendre un moment pour elle, d'appuyer sur pause ? Elle n'en avait aucune idée, c'était comme ça. Elle aurait pu coller une baffe au jeune homme et tourner les talons, le traitant d'imbécile. Cela aurait peut être été une meilleure solution, la fuite. Mais sans rien dire, juste en hochant la tête légèrement, Roxanne accepta la demande de son ami. Elle se rapprocha de lui, ses idées tournant à vive allure dans son crâne. Elle sentit le torde su jeune homme contre elle, passa ses mains autour de sa taille et ferma les yeux. Ce fut comme si elle possédait le pouvoir de contrôler le temps. Ce dernier semblait s'être arrêté, comme si quelqu'un avait appuyé sur la touche pause de la vie de Roxanne. Elle n'entendait plus rien que la respiration d'Holden, et sentait son souffle chaud dans ses cheveux. La verte ne savait pas depuis combien de temps elle serait le blond dans ses bras, mais au bout d'un moment qui lui parut avoir duré une éternité, elle décida de briser le silence, toujours serrée contre son ami. « Alors, le blond sent-il meilleur que le roux ? Ou alors c'est la même chose ? Tu sais, je ne pense pas que changer de couleur signifier changer tout court. On reste qui ont est, qu'importe la façon d'on on s'habille, où sont on se coiffe. Je suis toujours la même, rousse ou blonde » Si c'était si facile de changer, tout le monde le saurait. Serrée contre la poitrine du Serdaigle, il lui semblait pourtant qu'elle était changée. En une fraction de seconde. Une étreinte, et votre monde bascule sans prévenir. Ne penser à rien oublier les contraintes de notre misérable vie pour quelques secondes, ne plus penser aux autres, ne penser qu'au moment présent. Et si finalement, c'était ça le bonheur ?
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Dim 31 Oct - 21:55
toutes les belles histoires commencent par « il était une fois». Leitmotiv bien connu que chacun se plaisait à lire car il annonçait une fin heureuse et passionnée. L’éternel « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » résonnait comme le refrain romantique de la plus douce des mélodies. Et chaque lecteur l’attendait avec impatience ou, si ce n’était pas le cas, changeait de bouquins. Il en fallait pour tous les goûts et évidemment, il y avait les amoureux de la fantaisie et les entichés au gore. C’était une fois de plus une grande capacité de la nature humaine : tous différents et pourtant dans la même merde. On prétend être unique et différent, mais finalement, on finisse par se décomposer sous terre… Mais ce sujet avait finalement libérer l’esprit d’Holden et un autre avait pris sa place. Les contes de fées… Certains font rêver, d’autres pleurer mais les plus intéressants vous apprennent à aimer. L’un parle d’un prince amoureux à la recherche de la belle demoiselle rencontrée entre deux arbres, un autre d’une jeune fille captive qui ne faisait qu’attendre sagement que l’on vienne la délivrer. Bien sûr, leur quête finissait toujours très bien puisque le principe même de l’histoire résidait dans la résolution du problème. Ça, c’était les histoires que les amoureux de la fantaisie affectionnaient. Ils aimaient ça, ils s’y perdaient, ils en rêvaient. En quelque sorte, ils tombaient amoureux au même moment que le héros. Amoureux d’un monde, d’un rêve, d’une comédie mal jouée et tellement ridicule finalement. Alors que de l’autre côté de la barrière, les entichés du gore trouvait cela gerbant, dégoûtant, grotesque et surtout : utopique. Certes, ils avaient raison. Le principe même du conte est de relaté un fait inexistant et impossible à vivre. On ne vit pas au milieu de lapins qui parlent et de chat au sourire étranges ! Quoique la magie puisse sans doute permettre cela. Mais raisonnons avec humanité et non sorcellerie. Ceux qui haïssaient ses histoires romanesques n’appréciaient généralement pas ceux qui y accordaient beaucoup d’importance. C’était dans l’ordre des choses. Après tout, qui se ressemble s’assemble. Pourtant, entre Roxanne et Holden, cet accord tacite des lois de la nature semblait n’avoir aucune importance. Oui, ils étaient très différents. Oui, il était adorable et elle hautaine. Oui, il aimait les fantaisies et elle prenait un malin plaisir à les détruire. Oui, et alors ? L’humanité ne fait que servir de la merde en boîte, autant braver ces concepts débiles qu’elle osait encore imposés. Et puis, un autre dicton avec le culot de dire ; les opposés s’attirent. Il fallait bien que quelqu’un lui rende hommage. Holden s’appliquait à cette tâche avec passion. Il adorait ça. Voir le monde avec les yeux d’un autre, comprendre toutes les facéties que recèle une âme. Roxanne l’aidait beaucoup dans cette tâche. Elle était, par excellence, son opposé exact. S’il ne cherchait pas la bagarre, elle la provoquait. S’il avait bien du mal à se prouver sa confiance en lui, elle semblait en afficher une suffisante pour deux. Mais dans les deux cas… Il devait résider comme un petit goût de mensonge. De jeux d’acteurs et de faux semblant qui faisait… bien.
Sans vraiment savoir ni comment, ni pourquoi cette possibilité s’afficha sur toutes les parties du corps du jeune homme. Faux semblant, mensonge, hypocrisie… Tout ce qu’il détestait et qui, par définition, ne devait pas faire partie de lui. C’était ce raisonnement absurde qui l’avait poussé à penser à autres choses. A se concentrer sur quelque chose de plus intéressant et beaucoup plus envoutant : une chevelure blonde ! « Holden, je ne veux pas que tu penses que j'ai honte de toi, car c'est sans doute l'une des dernières choses auxquelles j'aurait pensé. Comment veux-tu que j'ai honte de toi ? Et comment oses-tu seulement le croire ? Si j'avais réellement honte de toi, je ne t'aurais pas appelé tout à l'heure, mais je t'aurais donné rendez-vous ce soir, dans un coin où personne n'aurait pu nous trouver. Je regarde juste par habitude. Tu devrais me connaître assez bien pour savoir que des fois, ça ne tourne pas bien rond dans ma tête, et que j'ai des tocs qui n'en finissent plus d'être idiots. » Il avait lui-même déjà oublié ce problème. Il avait certes été abordé quelques minutes plutôt, mais le Serdaigle avec cette manie de chassé tout ce qui fâche très rapidement. Non pas qu’il en aurait tenu rigueur à la demoiselle : il avait également cette capacité de faire abstraction de tout autre chose que celle qui lui procurait un tant soit peu de joie. Mais il était heureux d’apprendre qu’il n’était pas une honte. Aussi, se permit-il de sourire. « La question n’est pas de savoir ‘comment je veux…’ mais plutôt pour quelles raisons. Honnêtement, je préférais que tu me dises si certains de mes agissements te donnent envie de rougir et de t’enfouir sous une cape d’invisibilité. Parce que, je dis pas que je pourrais changer – j’en suis incapable, mais je pourrais faire un effort. Et hop, on serait tous heureux ! » Facile à dire. Heureux. Quel mot bien absurde, une fois encore. Être heureux c’est le sentiment que le bonheur offre, or, le bonheur on sait tous qu’il nous fuit. Et encore une fois, on ouvre cette boucle impossible à boucler. C’était une sorte de cercle vicieux tout cela. Chercher du sens là où il n’y en a pas et inventer des problèmes là où il n’y en a aucun. Le regard d’Holden se figea une seconde dans celui de la belle. Et d’une voix moins amusé que précédemment, il déclara sans gêne aucune : « Sinon, j’ose espérer que tu n’invites pas beaucoup de jeune homme à des rendez-vous le soir dans un coin où personnes ne pourraient vous trouvez… je pourrais être jaloux. » Ce qu’il y avait de plus drôle dans cette réplique, c’est qu’elle était on ne peut plus franche. Holden était de ces garçons qui prônaient haut et fort : « ce qui est à moi, est à moi. Ce qui est à toi, est à moi. » Il était possessif pour un rien et lorsqu’il appréciait beaucoup quelqu’un, il était impensable pour lui de l’imaginer en une autre compagnie que la sienne. Du moins, pas de la même façon. S’il parlait petite culotte avec une Poufsouffle, il ne voulait pas entendre que celle-ci avait eu cette même discussion avec sa camarade de dortoir. Ce qui était à lui, était à lui. On ne lui volait pas son petit monde sous peine d’être mordu. Parce qu’il pouvait se montrer hargneux lorsque cela arrivait et généralement, les gens n’avaient pas envie de voir ce qu’un fou dans son genre pouvait faire dans un autre état que… plus ou moins normal.
La jolie blonde inspira profondément et tous les sens du jeune homme se mirent en éveil. Une si grande bouffée d’air annonçait grand débat. Grand débat annonçait un besoin d’attention. Attention que le jeune homme était tout disposé à fournir. « Mes cheveux ? J'aimais plus le roux, ça m'obsédait, il fallait que je change de tête. Tu sais comme un besoin vital, un besoin de quelque chose de nouveau. Une idée qui te prend la tête et qui te colle au ventre. Un vrai besoin, un truc que tu dois rassasier sinon ça te bouffe. Dès que je voyais mes cheveux, je voyais le mot Weasley en lettres capitales. Et tu sais que ça me répugne plus qu'autre chose de penser à ça, alors il est évident que j'avais besoin de faire un truc à cette affreuse tignasse. Et voilà, me voilà toute blonde maintenant. » Un nouveau sourire s’installa sur les lèvres du jeune homme. Il ne connaissait trop bien que ce sentiment. Il en était lui-même victime au moins une fois par jour. Ces idées obsédantes qui se font une place tellement énorme qu’on ne peut plus les éviter. Partout où l’on va, elles sont là. Elles guettent et attendent qu’on les exploite. Ce genre d’idées débiles qui fait fuir les autres. « Ouais, je vois. Ce même genre d’idée qui te donne envie de jouer les tombeurs. » C’était exactement pour cette raison qu’il avait agit comme il l’avait fait avec la demoiselle. Ce n’est pas comme si cette idée absurde était arrivée en une fraction de seconde. Non, elle avait été murie voire même réfléchie. Il fallait juste l’exploiter. C’était l’unique raison de tout cela. Et une autre idée vint à l’esprit du jeune homme. Pourtant, il savait pertinemment que celle-là était irréalisable. Mais les sourcils froncés, il ouvrit malgré tout la bouche : « Je viens d’ailleurs d’avoir une autre idée. Mais tu vois, cette idée, c’est pas comme t’es cheveux… Aucun colorant ne pourra remplacer le problème par une solution. La magie n’y changera rien. Et même toute mon envie ne suffira pas à rendre le tout… exploitable. » Exploiter était devenu le mot clé. Il ne savait pas pourquoi, mais c’était ce mot là qu’il voyait écrit en lettres capitales sur son propre front. « Tu serais prête à m’aider pour cette idée ? Je veux au moins essayer… » Il connaissait déjà la réponse de Roxanne. Elle ne serait jamais d’accord une fois qu’il aurait énoncé le problème. C’était en total contraste avec ses principes de base. Et même s’il cherchait une raison pour qu’elle accepte d’y participer, il était pratiquement certain que rien ne l’aiderait. « J’aimerais… Quoi que non, je veux – oui, carrément – que tu changes d’opinion sur ta famille. Alors oui, je sais, ça ne me regarde pas. Qui je suis, moi, pour oser t’imposer une telle chose, hein ? Je suis personne, et j’en ai conscience. Mais tu vois, je suis profondément certain que t’as vie sera plus belle quand tu accepteras cette partie de toi. Tu joues les dures, les filles fortes et je suis sûr que tu l’es… Mais on ne peut l’être tout le temps. Et le jour où tu seras perdue et seule… ne serais-tu pas heureuse d’avoir une main tendue vers toi ? Weasley, ce n’est pas le pire des noms, tu peux me croire. Je n’ai jamais eu honte de porter le nom de mon père et pourtant, je pense que j’en aurais eu tous les droits. Et puis, tu ne m’ôteras pas cette idée de la tête que tes cheveux étaient d’une splendeur sans égal avant cette coloration… » Son attitude pouvait paraître égoïste, mais finalement, il ne pensait qu’à Roxanne et à sa rencontre avec le troisième type : Monsieur Bonheur !
Finalement, il ne voulait que la voir sourire. La voir de bonne humeur. Était-ce trop demander ? Peut-être. Elle semblait tellement sûre d’elle lorsqu’elle parlait de l’avis des autres à son sujet. Comme si elle lisait dans leurs pensées. Comment cela pouvait-il être possible ? Lui-même s’était demandé quelques minutes auparavant ce que l’on pouvait dire de lui sans parvenir à se fournir une réponse. Il était donc évident qu’elle se trompait. Son jugement ne devait pas être le bon. Elle avait tort et il était de son devoir de lui faire comprendre. Mais il était certain que toutes ses tentatives seraient vaines. « Tu m'apprend une chose que je ne savais pas. Elles sont nombreuses, les personnes qui m'apprécient ? Pourtant les noms qui me viennent à l'esprit ne remplissent même pas la moitié d'un parchemin, et encore je suis gentille avec moi sur ce coup là. Tu sais, l'amour ou l'amitié, ce n'est pas venir me lécher les bottes pour être épargné. J'arrive à remarquer les faux-culs aux gens sincères. Mais en tout cas, c'est vraiment adorable. Et je suis flattée que tu me trouve belle, même si apparemment ma nouvelle teinte n'est pas vraiment à ton goût. » Il savait qu’elle avait peut-être raison à ce sujet. En effet, il ne devait pas avoir plus d’un parchemin pour ces personnes qui appréciaient la jeune fille. Ils devaient être peu nombre. Mais ne dit-on pas qu’il vaut mieux la qualité que la quantité ? Et rien que son avis à lui comptait pour mille personnes. Il avait une haute estime de la demoiselle. Elle aurait pu lui rendre la monnaie de sa pièce lorsqu’il l’avait ridiculisée et était partit en courant. Elle aurait pu, à son tour, lui balancer aux visages un jus de citrouilles, lui faire un croche-pied, et d’autres choses encore. Mais elle ne l’avait pas fait. Loin de là justement. Et cela suffisait à Holden. « Bon ok ; alors disons qu’une demi page de parchemin est remplie de noms… Mais combien de page y aura-t-il pour la dimension de leur amitié, de leur amour même ? On ne mesure pas ce genre de chose, tu le sais aussi bien que moi, pourtant… il est facile de remarquer la tendresse que quelqu’un a pour nous. Tu vois, je suis sûr que quinze pages ne suffiront pas rien que pour la qualité de mon attachement. N’est-ce pas mieux que douze pages de noms absurdes qui n’auraient aucune importance car ne serait constitué que de parfaits inconnus rencontrés au détour d’une bièreaubeurre ? » Pour le Serdaigle, les nombres ne valaient rien. Seuls les agissements, paroles, attentions de quelqu’un pouvaient apporter un semblant de bonheur. Il espérait que Roxanne le comprendrait à travers ses mots. Mais bien sûr, ses paroles n’étaient pas d’évangile et libre à elle t’y prêter de l’importance ou non. Holden était même prêt à ajouter d’autres arguments à sa théorie si ceux-ci ne lui convenait pas. Mais il était déjà distrait par cette main qui venait ébouriffer la nouvelle blonde.
Un rien suffisait à distraire Holden, il savait bifurquer d’un sujet à l’autre sans pour autant que cela paraisse anormal. Ou, en tout cas, si cela était le cas… Il ne le voyait pas et continuait ses discours perpétuels. Voguant d’un mot à un autre, il s’exprimait sans fin jusqu’à ce que la dernière de ses idées soit dite. C’était sans doute pour cette raison qu’il avait repris les termes de la jolie blonde pour fournir son propre avis là-dessus. Non pas que cela avait une quelconque importance, mais il estimait cela important. Sinon, jamais elle n’aurait compris comment un être peut être important sans avoir cherché à l’être. « Tu trouves que je sors du lot ? Enfin je veux dire, même en dehors de mon caractère, je ne vois pas ce qui me différencie tant des autres. Bien sûr, c'est étonnant de ma part, puisque je prends tout le monde de haut. Mais tu serais étonné de constater que je ne suis pas si sûre de moi que je peux le paraître. C'est justement pour lutter contre cette peur de ressembler aux autres que je suis aussi hautaine, mais au fond je me rends compte que je ne vaux pas mieux que les autres. » Holden fronça un sourcil, mécontent de cette réponse. Comment pouvait-elle songer à cela ? Certes, finalement on se ressemble tous les uns aux autres, mais on est tous différent. Tout le monde est unique. Certes, personne n’est exceptionnel, cela demande beaucoup trop de boulot, mais le fait d’être unique rehaussait ce sentiment de confiance en soi. Du moins, le Serdaigle le pensait. Il avait visiblement tort puisque même la plus hautaine ne semblait avoir beaucoup confiance en elle. Cela l’intrigua, mais l’attrista aussi. Et lorsqu’elle se mordilla la lèvre, il se demanda si elle regrettait les mots qu’elle avait prononcés. « Enfin, bien sûr tout cela reste entre nous. Je ne veux pas que toute cette histoire de confiance en moi s'ébruite dans Poudlard. Mais je te fais confiance sur ce point là. » Le jeune homme se contenta d’haussa un sourcil cette fois. Il ne comprenait que l’on puisse autant se soucier de l’avis des autres. Après tout, ils ne disent que des choses sans aucun intérêt et puis surtout, ils parlent, jugent, détesent sans connaître. Ce n’est pas de ce genre de personne que l’on doit craindre un avis négatif. Ce ne sont pas eux qui occupaient nos vies. Non, seuls nos amis nous endurent à la longueur de temps, seuls eux subissent nos mauvaises passes et pour les plus courageux, ils sont toujours là quand il le faut. Bien sûr, la notion d’amitié est relativement relative. Il faut oser faire confiance. Mais généralement, on se fait toujours avoir. Les amis, ça n’existe que dans notre tête. « Je comprends pas pourquoi tu accordes tant d’importance aux regards des autres. Je veux dire, la vie que tu mènes… Ce n’est pas à eux de dire si elle est bien, si elle est mal. Tu es capitaine de ton âme et maître de ton destin, cela ne devrait-il pas suffire ? En tout cas, je suis à la fois peiné et rassuré. Je suis fier de savoir que tu as confiance en moi-même si ce n’est que sur ce point là. Mais je suis surtout triste de voir que tu te caches derrière un masque. C’est pas ça qu’on doit faire pour être heureux, Roxie. Le bonheur, on ne le simule pas et c’est une chose qui simulée fait bien plus de mal que de bien… » Holden parlait d’une voix douce et sincère. Il espérait rendre à la jeune fille cette confiance qu’elle disait ne pas avoir. Mais évidement, ce n’est pas le genre de chose que l’on rend en une phrase bien placée. C’est quelque chose de bien plus profond que cela.
Et comment fait-on pour consoler une blessure profonde ? C’était une question à laquelle Holden n’était pas certain de pouvoir répondre. Pourtant, cette idée absurde de la prendre dans ses bras sonnait bien à ses oreilles et il avait un petit espoir de voir cela marcher. Il fut rassuré de ne pas être pris pour un fou lorsque la demoiselle acquiesça à sa demande. Elle vint ensuite se blottir contre lui, enlaçant sa taille de ses deux bras. À son tour, Holden entoura les épaules de la jeune fille de ses bras et les serra au plus près de lui. Fermant les yeux, il se mit à humer le sommet de sa tête. Il était bien comme ça et se demandait si tout cela allait s’arrêter très rapidement – aussi vite que l’idée apparue – ou s’ils en profiteraient un petit peu. Juste pour voir… Serrés tout contre la jolie Serpentard, Holden avait l’impression que le temps s’était suspendu pour les laissés vivre. Juste une minute. Respirer à plein poumon et approuver cette sensation de chaleur humaine. Au bout d’une éternité, la demoiselle vint rompre le silence dans lequel ils s’étaient isolés le temps d’une étreinte. Elle ne s’écarta pas de lui pour autant, ce qui le combla. « Alors, le blond sent-il meilleur que le roux ? Ou alors c'est la même chose ? Tu sais, je ne pense pas que changer de couleur signifie changer tout court. On reste qui ont est, qu'importe la façon d'on on s'habille, ou dont on se coiffe. Je suis toujours la même, rousse ou blonde. » Un sourire passa sur le visage d’Holden qui rouvrit les yeux. L’une de ses mains vint attraper une mèche de cheveux avec lequel il s’amusa du bout de ses doigts. Le silence continua de régner quelque seconde alors que lui semblait en proie à une fascination captive. « J’ai jamais eu la chance de sentir ta belle chevelure rousse… » Il s’arrêta à cette pensée. Une minute de silence pour l’odeur des cheveux roux, s’il vous plait. Il relâcha la mèche de cheveux qu’il maintenait toujours entre ses doigts et serra à nouveau le corps de la jeune fille tout contre le sien. « Je sais que la couleur ne signifie rien mais… C’est symbolique, tu vois ? Je veux dire on dit toujours que les blondes ne sont pas très malines. D’ailleurs, la teinte de mes cheveux à peut-être un rapport avec ma capacité à m’égaré… Enfin, bref, ce que je veux dire… C’est que tu étais très bien comme tu étais avant. Tu l’as dit toi-même : finalement, ça ne change rien. Alors pourquoi ? Oui, je sais cette histoire de Weasley en lettres capitales. Mais ça n’a aucune importance, aucune… » Pas pour lui en tout cas. Le Serdaigle adorait la blonde, l’ex rousse, comme elle était et cela lui importait peu de savoir qu’elle avait changé de couleur. Ce qui le gênait, c’est qu’elle l’avait fait plus pour les autres que pour elle, il en avait la conviction. Toujours serré contre, comme s’il y était collé à la glue et qu’il lui était impossible de bouger de là. « On a pas bien comme ça ? Bon, ça peut paraître bizarre… Au fond, je suis un peu bizarre. Mais n’est-ce pas fabuleux de voir le temps s’arrêter et tout ça, rien que pour une étreinte ? Je ne savais pas que c’était aussi bien… Faut dire, c’est le genre de truc qui ne m’arrive jamais. Parce que tu as beau dire que je suis ‘pas mal’ cela ne change rien au fait qu’avec les filles : je suis une bille ! » Il laissa échapper un rire. C’était pire qu’une bille : carrément un délicat ! C’était d’autant plus drôle qu’il ne devait pas donner cette image alors que c’était la première fois de sa vie qu’il serrait une demoiselle entre ses bras. Et il aurait pu facilement s’y habituer… Un peu trop. « Tu devrais pas rester coller à moi. Je vais m’y habituer et c’est mauvais pour ma santé. » On s’accroche vite aux gens, souvent plus vite qu’on ne le pense…
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Lun 1 Nov - 1:53
Cela devait bien faire une bonne dizaine de minutes que les deux blonds parlaient d'envies. Qu'est ce que l'envie après tout ? Un besoin éphémère, qui part aussi vite qu'il apparaît. Un traître, quelque chose qui vous fit du bien un court instant, et parfois lourd de conséquence. On a tous nos petites envies. Une envie de chocolat, une envie d'amour. L'envie c'est égoïste. Après tout, qu'est ce qui ne l'est pas dans ce bas monde ? Vous faites quelque chose, au moins quelqu'un viendra vous traiter d'égoïste. L'envie c'est un arracheur de réalité. Une envie, c'est bizarre, ça vous prend au tripes, ça vous obsède jusqu'à ce qu'elle soit satisfaite. Une envie ne demande qu'une chose : être satisfaite. Sinon vous avez des remords. Mais le revers de la médaille paraît peut être plus attractif, mais il ne l'est pas plus. Oui, parce que lorsque votre envie est satisfaite, qu'est ce que vous faites ? Êtes-vous heureux pour autant ? Non je ne crois pas. Vous vous rendez compte que finalement, c'était peut être mieux avant.? Vous vous dites « bordel pourquoi j'ai fait ça ? » Et ça ce sont des regrets. Les conséquences d'une envie sont parfois terribles, même si au départ on se s'en rend pas compte. Sur le moment, l'envie vous tend les bras, l'envie vous dit qu'elle est votre meilleure amie et qu'elle ne vous fera pas de mal. Mais les amies ça se compte sur les doigts d'une main, et l'envie n'en fait pas partie. L'envie vous trahira tôt ou tard. En fait, on peut comparer l'envie à du poison. Un poison qui s'immisce dans vos veines, qui parcoure tout votre corps, qui se répand tellement vite que vous ne vous en rendez pas compte. Et finalement, comme un poison, vous êtes obligés de l'extraire. Mais même si poison est pompé, il en restera une infime trace, qui pourra vous faire mourir dans quelques années. Avec l'envie, tout va plus vite. Vous ne mourrez pas physiquement, mais c'est une mort, une petite mort psychologique. Tout en parlant de diverses envies et des idées, voilà qu'une envie était apparut dans la tête de la blonde. Voilà qu'à présent elle avait envie d'un cookie. Chose rare et étonnante pour elle qui ne mangeait jamais rien. La simple vue de la nourriture parvenait à la dégoutait, et les cookies, si gras et beurrés, c'était quelque chose d'immangeable pour elle. Et voilà qu'elle avait envie d'un cookie. Certes, ce n'était pas un besoin vital qui allait la faire mourir si elle n'en mangeait pas un dans la minute, mais ça parvenait à l'obséder suffisamment pour qu'elle y pense tout le temps. Un bon gros cookie avec des pépites de chocolat, tout rond, parfait. Mais pou le moment, elle ne devait pas penser à ça, et devait se concentrer sur ce que Holden avait à lui dire. « La question n’est pas de savoir ‘comment je veux…’ mais plutôt pour quelles raisons. Honnêtement, je préférais que tu me dises si certains de mes agissements te donnent envie de rougir et de t’enfouir sous une cape d’invisibilité. Parce que, je dis pas que je pourrais changer – j’en suis incapable, mais je pourrais faire un effort. Et hop, on serait tous heureux ! » Le bonheur. On ne vit pas dans un monde parfait mon chou. Même si tout le monde essaye de faire des efforts, le bonheur n'est pas au rendez-vous. On ne peut pas tous être heureux. On peut faire semblant, jouer un rôle, mettre un masque qui donne l'impression que l'on est heureux. Mais au fond, le bonheur n'est pas là, on sent bien que notre vie n'est pas parfaite, que nous ne sommes pas heureux. Sur ce coup là, Holden avait faux sur toute la ligne. Premièrement, la jeune fille n'était pas du genre à rester avec quelqu'un, si ce dernier lui fait honte. Non, Roxanne n'a pas peur de dire ce qu'elle pense et à couper les liens si elle ne supporte plus certaines de ses fréquentations. Holden devait le savoir pourtant, qu'elle n'était pas du genre à cacher la vérité. Elle était franche, peut être un peu trop. Autant elle arrivait à se cacher des choses sur elle-même, à se tromper, autant elle ne cachait rien de ce qu'elle pensait des autres. D'où ses nombreux ennemis, et le nombre de gens qui la craignaient. La crainte. Un autre sentiment humain qui se rapproche de celui des animaux. Oui, tout le monde craint quelqu'un. Pas pour les mêmes raisons c'est vrai. Certains craignent à cause du pouvoir, d'autre à cause de l'âge. D'autre encore à cause de la beauté irréelle d'une personne. Mais les gens craignaient Roxanne non pas parce qu'elle était extraordinairement belle, mais parce qu'elle disait ce qu'elle pensait de vous. Et les gens craignent la vérité. Si l'on évite de subir la fureur de la blonde, cette dernière ne trouvera pas l'intérêt d'aller vous dire vos quatre vérités, et alors vous serez sauvés. Vous pourrez continuer votre petite vie inutile en vous cachant derrière un masque. Tout le monde se cache. Le bonheur vient-il en se cachant ? Non, je vous jure que non. Ce n'est pas en vous cachant derrière vos rêves que ces derniers vont se réaliser et que vous allez vous réveiller métamorphosé. L'espèce humaine est écœurante. C'est un monde qu'il faudrait détruire en appuyant sur un petit bouton. Boum. Puis plus rien, plus de problèmes, plus de façades, plus de crainte. Regardez attentivement votre vie. Vous êtes sur le point de mourir et vous faites le compte de vos bonheurs et de vos malheurs. Lequel gagne ? Peut être que le bonheur est plus intense sur le moment, mais les malheurs sont plus nombreux. Le bonheur vise l'intensité, le malheur vise la longévité. Ne vous étonnez pas des guerres. En tout et pour tout, nous avons eux 300 ans de paix dans le monde entier. Il y a toujours une guerre par ci par là. Parce que les malheurs sont longs, tandis que les bonheurs sont intenses. Alors, vous préférez être malheureux toute votre vie pour un jour de bonheur ? C'est votre choix. Et Roxanne était le genre de personne qui vous aide dans ce choix. Elle vous détruit, pour vous montrer que le malheur est très facile à ressentir. Par contre, elle peut aussi vous rendre heureux. Imaginez vous qu'elle vous dise vos quatre vérités un matin. Si l'après midi, vous avez un compliment, ce compliment aura le goût du nectar. Il vous semblera le plus beau de toute votre vie, et vous aurez un moment de bonheur, avant de vous retrouver face à une glace. L'homme est trop superficiel. L'homme est trop dur avec lui même. Tous les hommes essayent de plaire aux autres, c'est dans la nature. La loi de la jungle. Le plus beau l'emporte, le plus laid est oublié. Le plus intelligent est puissant, l'idiot du village est rangé dans un coin de la tête. C'est la nature, la dure loi de la vie. Que nul ni personne ne peut changer. Les règles peuvent êtres contournées, mais elles seront toujours ancrées dans la majeur partie des esprits de vos contemporains. « Sinon, j’ose espérer que tu n’invites pas beaucoup de jeune homme à des rendez-vous le soir dans un coin où personnes ne pourraient vous trouvez… je pourrais être jaloux. » Essayez donc de savoir si cette phrase était sincère ou ne l'était pas. Oui, Roxanne était douée pour relever le vrai du faux, mais il arrivait que les meilleurs aient leur failles. Dans le cas présent, Roxanne ne savait plus très bien où elle en était. Elle savait que le bleu était un garçon très possessif, alors qu'il dise ça de manière sincère ne l'étonnerait pas plus que ça. Allez donc savoir. En tout cas, cette phrase plut à la blonde, qui se sentit un peu aimée. Enfin pas aimée, mais elle se sentit importante aux yeux de quelqu'un. Pas importante dans le sens « cette fille là me détruit la vie » mais dans le sens où elle comptait. Et si le bonheur es éphémère, c'était un bon exemple. A peine aurait-elle quitté Holden qu'elle croiserait peut être une fille qu'elle ne supportait pas, et le malheur reviendrait au grand galop. Quoique que la verte parvenait à trouver son bonheur dans les malheurs. Dans la douleur qu'elle infligeait aux autres. Elle trouvait son petit bonheur dans la misère, et c'est sans doute cela qui la sauva d'une longue dépression. Vous pensez que si elle était malheureuse d'infliger du mal aux autres, elle serait encore en vie ? Certaines personnes font du mal sans s'en rendre compte, et le regrette. D'autre font du mal par pur plaisir, pour voir l'autre en mauvaise posture. Roxanne faisait partie de la seconde catégorie et c'est comme ça qu'elle s'est faite à l'idée de la vie. La vie est une garce. Alors soyons plus garces que la vie. « Ne t'inquiète pas sur ce côté là, je ne suis pas une fanatique des rencards nocturnes. Il m'arrive d'en faire, mais ce n'est pas vraiment fréquent. Et ne doutes pas du fait que tu n'as pas vraiment de concurrence sur ce côté là. » Remballe donc ta jalousie, les gens ne se frottent pas à moi. Elle aurait pu dire ça, mais elle ne dit rien et ne contenta d'hocher la tête en souriant d'un air qui devait être niais. Ce fut le moment où elle commença sa longue tirade sur sa couleur de cheveux, et sur sa famille. Les mots lui restaient parfois en travers la gorge, mais elle parvenait à les faire sortir, tant bien que mal. Elle n'aimait pas, penser à tout ça. Elle n'aimait pas penser tout court. Penser ça veut dire faire face à tout ce qui cloche dans votre vie. Penser c'est fait pour ceux qui sont heureux. Alors personne ne devrait penser. « Ouais, je vois. Ce même genre d’idée qui te donne envie de jouer les tombeurs. » Un sourire mystérieux et mutin apparut sur les lèvres de la vipère qui hocha la tête. Oui, ils se ressemblaient sur ce point là. Peut être était-ce Holden qui lui avait transmis son virus ? En tout cas, c'était sans doute le seul point commun qui ralliait les deux personnages. Elle était l'exact opposé du bleu. Autant dans leurs choix que dans leurs pensées. Mais après tout, était-ce vraiment mal ? Était-ce une relation malsaine pour autant ? On dit souvent que lorsque les opposés s'attirent, chacun « neutralise » un peu l'autre. C'était peut être vrai. Après tout, en compagnie du Serdaigle, Roxanne n'était pas pareille que d'habitude. Elle se laissait plus aller. Elle pensait moins aux conséquences de ses paroles, elle était plus vraie, plus nature. En quelque sorte, elle était en accord avec elle même. Et dès que le jeune homme était loin, elle redevenait la vipère qu'elle était et que tout le monde connaissait. La vie était parfois étrange, telle une mer qui s'agite soudainement. « Je viens d’ailleurs d’avoir une autre idée. Mais tu vois, cette idée, c’est pas comme t’es cheveux… Aucun colorant ne pourra remplacer le problème par une solution. La magie n’y changera rien. Et même toute mon envie ne suffira pas à rendre le tout… exploitable. » Roxanne fronça les sourcils. Elle ne voyait pas vraiment où il voulait en venir, et ne dit rien, le laissa continuer sur sa lancée. Après tout, elle était habituée maintenant, mais elle avait comme une espèce de pressentiment. « Tu serais prête à m’aider pour cette idée ? Je veux au moins essayer… » Le silence qui s'en suivit fut lourd. Roxanne n'acceptait jamais avant de connaître le contrat. Elle croisa donc les bras, et attendit que le bleu lui explique la situation. Quelle autre idée saugrenue était venue dans l'esprit du jeune homme ? Elle n'en avait aucune idée, elle n,e voyait pas du tout où il voulait en venir. Qu'avait-elle put dire qui lui aurait donné une idée farfelue ? Là tout de suite, elle ne voyait pas de quoi il pouvait s'agir. C'est pour ça qu'elle resta dans son mutisme profond, attendant avec impatience l'explication du problème. « J’aimerais… Quoi que non, je veux – oui, carrément – que tu changes d’opinion sur ta famille. Alors oui, je sais, ça ne me regarde pas. Qui je suis, moi, pour oser t’imposer une telle chose, hein ? Je suis personne, et j’en ai conscience. Mais tu vois, je suis profondément certain que t’as vie sera plus belle quand tu accepteras cette partie de toi. Tu joues les dures, les filles fortes et je suis sûr que tu l’es… Mais on ne peut l’être tout le temps. Et le jour où tu seras perdue et seule… ne serais-tu pas heureuse d’avoir une main tendue vers toi ? Weasley, ce n’est pas le pire des noms, tu peux me croire. Je n’ai jamais eu honte de porter le nom de mon père et pourtant, je pense que j’en aurais eu tous les droits. Et puis, tu ne m’ôteras pas cette idée de la tête que tes cheveux étaient d’une splendeur sans égal avant cette coloration… » Quoi ? Elle pensait à tout sauf à ça. Et sans qu'elle n'ait pu lutter contre ou quoi que ce soit, elle sentit une colère phénoménale monter en elle. Cette colère n'était pas destinée à Holden à proprement parler. Elle était surtout destinée à sa famille. Elle arrivait même à venir gâcher un moment avec une personne qu'elle appréciait. Pourquoi est-ce que le sujet de sa famille revenait toujours sur la table, avec tout le monde ? Combien de personnes s'étaient cassées les dents à vouloir la faire pencher du côté des Weasley ? Et pourquoi donc tout le monde voulait la voir heureuse avec sa famille ? C'était sa vie, ses choix, ses envies. Elle ne voulait pas, un point c'est tout. Pourquoi les gens ne voulaient pas comprendre qu'elle était humaine, qu'elle avait des envies, des idées propres à elle même, qui n'étaient pas en accord avec celles de ses parents. Et pourquoi serait-ce à elle de changer ? Pourquoi ? Qui peut donner une réponse ? Il s'agit simplement d'une lubie des humains, à vouloir se mêler des affaires des autres. Allez donc régler vos propres problèmes avant de vouloir régler ceux des autres. Roxanne était heureuse comme ça, elle vivait la vie qu'elle aimait. Le jour où elle voudrait changer, elle le ferait. Elle n'avait pas besoin des autres pour savoir quelle voie suivre, quel chemin était tracé pour elle. C'était une grande personne, qui savait où se trouvait sa place. Sa place se trouvait là où elle décidait de la mettre, or ce n'était pas du côté de sa famille. Ce n'est pas parce que vous naissez dans une famille de penseurs que vous allez être philosophe. Non, vous pourrez devenir ouvrier, mécanicien, n'importe quoi d'autre. Les gènes se sont rien d'autre que quelque chose qui essaye d'expliquer qui l'ont est. L'homme cherche toujours à expliquer tout ce qui l'entoure, et ce depuis l'Antiquité. Les Grecs s'imaginaient des divinités pour expliquer les saisons, la foudre et la reproduction. Les temps ont changé, mais l'homme n'a pas évolué. La science a remplacé la religion, mais l'idée reste la même. L'explication. Et si notre vie ne s'expliquait pas ? Si la vie était comme ça, qu'il fallait la prendre au jour le jour sans tenter de comprendre . C'est en voulant comprendre que l'on créer des problèmes. L'évolution nous détruit, l'évolution c'est l'ennemi. La réponse fut simple et brève. « Non » Trois lettres qui voulaient pourtant dire beaucoup. Le non était le mot le plus puissant de toute la langue française. Vous pouvez vous égosiller dans un discours sans queue ni tête, rien ne sera plus tranchant que le simple fait de dire non. Elle ne voulait pas blesser Holden, elle ne voulait pas paraître froide, et elle savait que si elle commençait à entrer dans un long discours, ses mots allaient dépassa sa pensée et elle allait être méchante. Or ce n'était pas ce qu'elle voulait, être méchante. Pour une fois qu'elle voulait être gentille, voilà que le sujet familial venait tout gâcher. Pour ne pas rester trop longtemps dans ce silence qui glaçait et qui pouvait mettre à l'aise, Roxanne repartit sur le sujet des gens qui pouvaient l'apprécier. Ils n'étaient pas nombreux, et elle le fit remarquer à Holden qui haussa les sourcils avant de partir dans une théorie qui n'était pas si fausse que ça. « Bon ok ; alors disons qu’une demi page de parchemin est remplie de noms… Mais combien de page y aura-t-il pour la dimension de leur amitié, de leur amour même ? On ne mesure pas ce genre de chose, tu le sais aussi bien que moi, pourtant… il est facile de remarquer la tendresse que quelqu’un a pour nous. Tu vois, je suis sûr que quinze pages ne suffiront pas rien que pour la qualité de mon attachement. N’est-ce pas mieux que douze pages de noms absurdes qui n’auraient aucune importance car ne serait constitué que de parfaits inconnus rencontrés au détour d’une bièreaubeurre ? » Il avait raison; De toute façon, que beaucoup de personnes l'aime ou pas, ce n'était pas la principale occupation de Roxanne. Elle vivait sa vie. Et l'attachement d'Holden valait mieux que celui de toute la maison des rouges. C'est pour cela qu'un sourire apparut sur les lèvres de Roxanne. Oui, il avait raison, que pouvait elle dire contre ça ? Elle ne voulait pas mentir, elle voulait être sincère, comme à son habitude. « Tu as totalement raison. Mais pour moi, l'importance de ton amitié vaut mieux que la quantité de mes amis. Tu devrais savoir que je ne suis pas genre de fille à compter mes fréquentations. Je prends la vie comme elle est. Si les gens ne m'aiment pas, tant pis, je ne vais pas aller pleurer à chaudes larmes dès qu'une personne va me dire qu'elle ne m'aime pas » Puis elle se tut. Ses mots l'étonnèrent elle même. Elle qui faisait la froide, elle paraissait si … humaine en ce moment. Puis le sujet changea et bifurqua sur la confiance en soi, sur le fait que Roxanne n'était pas si sûre d'elle qu'elle voulait bien le faire croire. Pourquoi disait-elle tout cela ? Elle ne le savait pas, les mots s'échappaient de sa bouche avant qu'elle n'ait pu les retenir. Elle qui fait pourtant si attention à ne pas dire quelque chose qui pouvait lui causer des problèmes par la suite, ces précautions semblaient être inutiles en présence d'Holden. C'était plus fort qu'elle, les mots avaient besoin de s'échapper. Lorsque Roxanne remarqua qu'il fallait éviter de parler tout ça, Holden parut à la fois surpris et un peu énervé. « Je comprends pas pourquoi tu accordes tant d’importance aux regards des autres. Je veux dire, la vie que tu mènes… Ce n’est pas à eux de dire si elle est bien, si elle est mal. Tu es capitaine de ton âme et maître de ton destin, cela ne devrait-il pas suffire ? En tout cas, je suis à la fois peiné et rassuré. Je suis fier de savoir que tu as confiance en moi-même si ce n’est que sur ce point là. Mais je suis surtout triste de voir que tu te caches derrière un masque. C’est pas ça qu’on doit faire pour être heureux, Roxie. Le bonheur, on ne le simule pas et c’est une chose qui simulée fait bien plus de mal que de bien… » Le bonheur. Encore et toujours ce mot qui ne veut rien dire. Si Roxanne se cachait derrière un masque, c'était juste pour éviter d'être embêté. Elle ne voulait pas être dans la position du faible. Non, elle était celle qui dominait, c'était celle qui était supérieure. Elle n'imaginait pas sa vie dans le cas contraire. Et qu'importe ce qu'en pensait Holden, le bonheur ne fait pas mal. Non, il ne peut pas puisqu'il n'existe pas. Le bonheur est tellement éphémère qu'il ne vous laisse pas le temps d'être malheureux. Tout du moins, c'était le cas dans la vie de Roxanne. Plus que le bonheur, c'était le plaisir qui prônait chez Roxanne. Le plaisir du mal, le plaisir de la souffrance. Légèrement sadique ? Oui, et elle ne s'en cachait pas le moins du monde. La douleur c'était sa drogue, son moyen de vivre. Le bonheur c'était pour ceux qui ne croient plus en rien, ou qui au contraire, croit au monde parfait. La vipère était une fille réaliste, qui savait très bien que le bonheur n'était qu'une utopie. Quand au fait de faire attention au regard des autres, c'était la société d'aujourd'hui qui nous obligeaient à le faire. Qu'importe ce que les autres pensent de vous, tant que votre réputation est conservée. Vous ne pouvez pas vous permettre d'être gentille alors que vous avez le masque de la méchanceté, et vice-versa. La vie était comme ça, on se devait de se plier à la volonté des autres. On avait besoin d'une gentille ? Tu fera l'affaire, mais maintenant tu devras être gentille toute ta vie. Et ce pour tout. Les gens vous collent des étiquettes sans vous connaître. D'autres se collent eux-mêmes des étiquettes. Roxanne 'était comme ça, et elle ne changerait. « Je ne porte pas un masque, c'est juste que je ne veux pas montrer àtout le monde mes faiblesses. Mes faiblesses je les garde pour moi, c'est mon jardin secret. Et si tu crois que c'est si facile d'être indifférent aux regards des autres, tu te trompes Hol'. Les autres nous obsèdent, c'est dans l'ordre des choses, et on ne peut rien y changer » C'est là que le bleu demanda à la blonde de la serrer dans ses bras. Et c'est là que le temps s'arrêta. Si quelqu'un avait pu capturer le moment à cet instant précis, on aurait eu une vision de la verte très différente de d'habitude. Elle semblait humaine. Presque normale, voir fragile. Elle qui faisait la forte tout le temps, elle qui semblait n'avoir aucune faille, voilà qu'elle paraissait aussi fragile qu'un nouveau né sortant de son berceau. Une fragilité qui en étonnerait plus d'un, venant de la part de Roxanne Weasley. « J’ai jamais eu la chance de sentir ta belle chevelure rousse… Je sais que la couleur ne signifie rien mais… C’est symbolique, tu vois ? Je veux dire on dit toujours que les blondes ne sont pas très malines. D’ailleurs, la teinte de mes cheveux à peut-être un rapport avec ma capacité à m’égaré… Enfin, bref, ce que je veux dire… C’est que tu étais très bien comme tu étais avant. Tu l’as dit toi-même : finalement, ça ne change rien. Alors pourquoi ? Oui, je sais cette histoire de Weasley en lettres capitales. Mais ça n’a aucune importance, aucune… » Tout en disant cela, il s'était amusé avec une des mèches de la verte, qui se laissa faire sans rien dire. A vrai dire, elle aimait bien le contact des mains du blond avec ses cheveux. Quand à ce qu'il disait, Roxanne était trop bien là pour répondre quelque chose. Elle ne voulait pas débattre sur le sujet, car elle savait très bien qu'ils n'allaient jamais se mettre d'accord. Elle se contenta de soupirer discrètement, tandis que Holden continuait à parler. Sa voix était devenue comme irréelle, comme si il s'agissait d'une voix off, perdue dans le brouillard. « On a pas bien comme ça ? Bon, ça peut paraître bizarre… Au fond, je suis un peu bizarre. Mais n’est-ce pas fabuleux de voir le temps s’arrêter et tout ça, rien que pour une étreinte ? Je ne savais pas que c’était aussi bien… Faut dire, c’est le genre de truc qui ne m’arrive jamais. Parce que tu as beau dire que je suis ‘pas mal’ cela ne change rien au fait qu’avec les filles : je suis une bille ! » Oh oui, ils étaient bien. Sérrés, perdus dans le temps et dans l'espace. Roxanne se contenta de grommeler un léger « Oui » qui ne ressemblait à rien. Elle pensait au comportement que devait avoir Holden avec les filles. Il était pas mal, et elle en connaissait plus d'une qui se serrait battue pour être à la place de la blonde en ce moment. Et pourtant, elle n'avait pas de mal à le croire. Après tout, les canons sont parfois très maladroits avec les filles. Roxanne n'avait pas vraiment ce problème, même si c'était de plus en plus compliqué pour elle de se trouver un petit ami. D'ailleurs, cela faisait bien longtemps qu'on ne l'avait pas serré comme cela. « Tu devrais pas rester coller à moi. Je vais m’y habituer et c’est mauvais pour ma santé. » [/color]Il avait raison et la verte le savait. Alors, malgré une petite voix dans sa tête qui lui interdisait de le faire, la blonde se détacha de son ami, rouvrant les yeux. Le calme disparut, le temps recommença à s'écouler dans le grand sablier, et le noir fut remplacé par la tête d'Holden. Ce petit moment de bonheur avait disparut, c'était finit. « C'est fout de voir que le temps s'arrête pour des choses qui n'ont pas vraiment une grande importance quand on en parle comme ça. Et pourtant, les choses les plus banales sont parfois les meilleures. » Intense, mais court.
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Mar 2 Nov - 4:15
le matin lorsque l’on ouvre les yeux, c’est notre vie qui apparaît. Ce n’est pas le matin qui nous salue mais bien nos nombreux choix. Les bons comme les mauvais. On ouvre les yeux pour sortir de la torpeur d’un rêve qu’on envisageait réel. On ouvre les yeux sur le monde et on le regarde pour la première fois. Chaque matin est synonyme de renaissance. On entrevoit la beauté d’un univers que l’on façonne à notre guise. Tout est nouveau, tout est merveilleux. Certains se lèvent avec cette idée absurde qu’il n’a pas le temps de penser à tout cela. Vite, vite, on s’apprête, on enfile ses vêtements et on va déjeuner. Mais pourquoi n’aurions-nous pas le temps ? La vie est le fou du temps. N’est-ce pas clair et évident ? Le temps ne compte pas. Il n’a jamais compté et ce… depuis la nuit des temps ! Pourtant, on s’obstine à courir après lui. On veut l’attraper et le posséder. Faire de lui notre fidèle ami. La vérité c’est qu’on ne peut apprivoiser le temps. On ne peut le dompter. C’est une bête cruelle qui n’en fait qu’à sa tête. Pourquoi chercherions-nous à se l’approprier alors que celui se joue de nous ? Nous sommes tous les marionnettes de ce concept. À notre montre, les heures défilent en nous indiquant les routes à prendre. Il n’y a pas de temps pour vivre. On doit se contenter d’exister, d’être heureux et de ne pas chercher à comprendre l’absurdité de ce qui nous entoure. Lorsque l’on ouvre les yeux le matin, ne pensons pas ; je n’ai pas le temps mais ; et si je prenais mon temps, pour une fois ? Quelque chose changerait et du coup, tout serait plus beau. On pourrait parler de bonheur éphémère. Celui qui s’incruste le matin à travers les rideaux. Celui qui s’appelle soleil et qui brille pour nous rendre le sourire. Il n’en faut pas beaucoup plus pour se lever de bonne humeur. Mais bon, comme on le sait tous, l’humeur est vacillante. Certaines personnes étaient lunatiques et avaient bien du mal à rester constantes dans leur façon de réagir. C’était un peu le problème Holden. Il ouvrait les yeux chaque jour sur le monde mais il lui était impossible d’y penser avec joie toute la sainte journée. Il y avait toujours un moment où il faisait la bourde de trop qui changerait l’ensemble de son humeur. Parfois, ce n’était qu’une toute petite phrase mal pensée qui lui valait les foudres d’un camarade de dortoir, d’autres fois, c’était simplement cette passion d’aller vers les autres pour voir le monde se colorer de centaines de couleurs différentes. Comme dans Bob l’éponge. Tout était toujours très simplet dans cette animation moldu. Ca le faisait rire. Comme un enfant que la nature n’a pas gâté, il s’explosait de rire devant le message ridicule que l’éponge offrait : soit toi-même, c’est comme ça qu’on t’aime. Absurde. Cette éponge était lourde et grotesque. On n’avait qu’une envie : qu’elle la ferme.
Lui aussi il devait apprendre à la fermer de temps à autres. Juste histoire de ne pas mettre les autres mal à l’aise ou simplement pour taire des pensées qui seraient bien mieux à l’abri. Il avait toujours dit ce qu’il pensait sans passer par quatre chemins. Souvent, ses mots n’atteignaient personne car sa manière de le dire ne donnait même pas envie de rétorquer. Il disait cela avec une telle nonchalance que la conversation se serait éternisée tant il en serait devenu agaçant avec son air blasé. Certes, Holden était blasé par la vie et par les gens, certes il parlait sans honte et sans gêne mais il n’en restait pas moins humain pour autant et par conséquent : il avait parfois bien du mal à comprendre pourquoi les gens ne lui demandait jamais son avis sur rien. Il n’avait pas la prétention de penser que son avis comptait pour qui que ce soit, mais qu’au moins, il pourrait faire office d’arbitre dans un match entre deux parties opposées. Une fois encore : c’était bien beau de rêver ! Mais cette fois encore, il n’avait pas su tenir sa langue et peut-être que cela gênerait la demoiselle. Il avait osé dire qu’il serait jaloux. Et c’était vrai. Tout en lui criait : à moi. Alors qu’il avait parfaitement conscience qu’il n’avait aucun droit sur Roxanne et qui s’il s’obstinait elle l’enverrait balader dans les règles de l’art. Et sans doute n’aurait-elle pas eu tort. On se débarrasse de parasite avec des pesticides. Les dures lois de la jungle ! « Ne t'inquiète pas sur ce côté là, je ne suis pas une fanatique des rencards nocturnes. Il m'arrive d'en faire, mais ce n'est pas vraiment fréquent. Et ne doutes pas du fait que tu n'as pas vraiment de concurrence sur ce côté là. » Pas vraiment. Etrangement, cette réponse ne lui convenait pas. Pas vraiment cela voulait dire qu’il y en avait quand même. Et même s’il se répétait mentalement de ne pas y songer cela emplissait complètement son esprit. Il se força à penser à autre chose. A faire abstention de toute curiosité. Fermant son esprit à toutes ces questions qui le hantaient. Il ne savait pas d’où lui venait cette possessivité malvenue. Était-ce quelque chose d’héréditaire ? L’avait-il attrapé comme une pathologie ? Il se demandait d’où pouvait bien venir de pareil sentiment. C’est comme l’amour, finalement, d’où venait-il ? Et l’amitié ? Qui a créé de pareilles impostures ? « Pas vraiment. Ca sonne comme un « pour l’instant ». Je dois dire que j’aime pas trop. Mais bon, pour ce que j’ai à en dire, hein… Sinon, j’me demandais… Mais ils viennent d’où les sentiments ? Tu vois, l’égoïsme, la possessivité, l’amour, la haine, l’amitié… ça doit bien venir de quelque part, non ? En tout cas, je suis sûr que ça ne doit pas venir de l’être humain. Ils ne font que tout foirer eux, ils ne peuvent pas avoir inventé de si belles choses… Enfin belles, pour ce que j’en sais tu me diras. » En effet, il n’était pas censé parler ce chose qu’il ignorait. Cela ne jouait pas en sa faveur. D’autant plus que cela pourrait paraitre lourd à la demoiselle. Elle ne devait pas tolérer ce genre de comportement. Après tout, pourquoi ouvrait-il sa grande bouche ? Tout ce qu’il disait n’était que du vent, toujours du vent. Boucle-la mon vieux, si tu tiens à minimum à ta vie !
Et sa vie ne tenait désormais plus qu’à un fil. Aborder un sujet… qui fâche n’était pas la meilleure idée qu’il avait eue en ce jour. Aborder la famille Weasley comme si de rien n’était, se mettre même de leur côté… mais quelle idée bizarre avait-il encore eu ! Il ne voyait pas le mal dans les mots qu’il prononçait avec innocence. Pour lui, ce n’était rien de méchant, bien au contraire. Il ne pensait qu’à bien faire. Au fond, il ne voyait pas les choses d’un œil totalement impartial. Il s’imaginait les choses telles qu’il voulait les voir. Longtemps, il avait rêvé d’avoir une famille unie, une famille aimante, une famille qui faisait attention à lui. Il avait conscience que Roxanne avait tout ça et pour lui, c’était inenvisageable de le rejeter. Pourtant, il comprenait son opinion à ce sujet. Elle ne voulait pas être associée à ce que l’on pouvait qualifier de lâches. Elle voulait être considérée en tant que personne et non en tant que numéro. Si elle était une Weasley, elle devait porter cette étiquette qu’on lui avait donné des la naissance. Elle ne la réfutait pas sans raison. Elle n’avait pas pour autant raison de ne pas leur accorder un peu d’importance… Elle aurait pu et dû trouver un juste milieu. Les aimer mais se différencier. Elle semblait pourtant incapable de le faire. « Non. » Le mot sonnait comme une douce gifle joliment envoyée. Elle aurait pu dire beaucoup de chose, partir dans une crise d’hystérie folle en lui hurlant au visage de se mêler de ses affaires, le gifler, lui taper dessus en hurlant combien il avait été con d’avoir tout gâché rien que pour eux. Mais ce non était sans doute pire qu’elle ne l’avait imaginé. Car cela lui faisait bien plus de mal que la pire des gifles. Ce non, c’était comme fermer toutes les barrières d’un monde merveilleux. C’est comme dire non à rêve qu’il lui tendait. Comme refuser de vivre dans la joie. Comme dire non le jour de son mariage. Un non absurde, un non tranchant, un non blessant. Holden déglutit difficilement. Ce non avait un peu un goût de mauvais souvenir. « Non ? C’est tout ce que tu trouves à dire, non ? Je te demande pas si tu veux une glace, Roxanne. Je te demande pas si tu veux être mon amie et qu’on soit tous heureux dans le monde des bisounours (oui, j’ai des références de moldu, désolé). Je sais que je te demande la lune. Je sais qu’elle est pas toute proche et qu’il faudra des années, des siècles peut-être, pour l’atteindre… Je le sais. Mais je voulais te prouver que tu pouvais être toi-même tout en acceptant ta famille. Ils ne correspondent pas à l’image des gens que tu affectionnes ? Mais dans ce cas, moi non plus… » Lui non plus. Il ne devait pas correspondre à l’homme beau et fort qu’elle devait tant espérer. Il ne devait pas avoir un seul brin de courage et pas une goutte de méchanceté dans le sang. Alors pourquoi avait-il mérité son attention là où certains avaient échoués ? La question tournait en boucle dans sa tête comme un disque rayé. Mais heureusement pour lui, la conversation suivait sans cours sans pour autant s’arrêter à ses petites erreurs de parcours.
Il essayait de se rattraper comme il pouvait et du coup, n’hésitait pas à offrir à son attachement beaucoup de page de parchemins. Bien sûr, ce n’était pas un mensonge. C’était un constat qu’il aurait peut-être dû garder pour lui. Quelle idée de dévoiler ainsi une sorte de sentiment… C’était comme dire je t’aime en étant endormis. Le penser, vouloir le dire mais n’oser le faire que par l’intermédiaire du subconscient. C’était une attitude de peureux, de couard, d’absurde petite bestiole incapable de crier son existence au monde. Mais c’était Holden. Il était comme ça. Il ne réfléchissait pas avant de parler. Tourner sept fois sa langue dans sa bouche était loin d’être son expression favorite. Pourtant, il ne lui arrivait de vraiment regretté. Pourquoi regretté s’il s’agit de nos véritables pensées ? Le Serdaigle trouvait cela ridicule. L’hypocrisie des gens et cette façon de dire : je suis sans pour autant que cela veuille dire quoi que ce soit. « Tu as totalement raison. Mais pour moi, l'importance de ton amitié vaut mieux que la quantité de mes amis. Tu devrais savoir que je ne suis pas genre de fille à compter mes fréquentations. Je prends la vie comme elle est. Si les gens ne m'aiment pas, tant pis, je ne vais pas aller pleurer à chaudes larmes dès qu'une personne va me dire qu'elle ne m'aime pas » Un sourire orgueilleux s’installa sur le visage d’Holden : j’ai toujours raison. Il fallait qu’elle l’admette, il savait de quoi il parlait. Et il ne parlait pour rien dire. Même si ces discussions n’étaient pas toujours très intéressantes, elles avaient toujours un sens et une fois éclaircie au grand jour ; on pouvait y découvrir des choses merveilleuses pleines de bon sens. Il fut ravi de savoir que son amitié comptait. Qu’il n’était pas qu’un numéro sur une liste. Elle avait ce côté humain qu’elle cachait d’habitude. Elle osait dire : je tiens à toi. Mais évidemment, chassé le naturel, il revient au galop. Il savait donc que les paroles de Roxanne étaient l’exact reflet de ce qu’elle était. Elle s’en moquait des autres. Ce n’était pas exactement ce qu’elle avait dit mais c’était ce qu’il avait entendu. Parce qu’il la connaissait un minimum et qu’il savait qu’elle n’avait pas une très grande confiance en l’être humaine. « Je n’ai pas envie de te voir pleurer… Dis, est-ce que tu pleures souvent ? Si c’est le cas, pourquoi pleures-tu ? Tu me le dirais si ça n’allait pas ? Tu viendrais me voir si tu te sentais triste et perdue ? Je serai une épaule sur laquelle tu pourrais te reposer, non ? Dis moi, Roxie, je ne suis pas qu’un nom sur un parchemin ? » L’inquiétude prenait rapidement beaucoup de place dans l’esprit d’Holden. Il était tellement méfiant qu’il lui était totalement impossible de faire pleinement confiance à une personne. Ce n’était pourtant l’envie qui lui manquait. Non, il avait simplement beaucoup de mal à admettre que l’égocentrisme ne faisait pas partie de tout le monde. Oui, il en avait côtoyé beaucoup et oui, il s’était pris d’affection pour certain d’entre eux… Et le résultat dans une désillusion total.
L’humanité souffre et Holden est prêt à souffrir avec elle. Toute sa vie n’avait été bâtie que de martyr. Il n’avait pas connu le bonheur et pourtant, il avait l’impression de le frôle du doigt. Il n’avait pas connu la liberté mais cela ne l’empêchait d’y mettre toutes ses forces pour la trouver. Il était différent des autres. Il voyait le monde avec les yeux d’un enfant. On sait tous qu’un enfant reste innocent et naïf… Il l’était un peu. La vie lui avait volé une enfance douce et paisible. L’enfance qu’il avait toujours désirée s’était envolée avec les volutes de fumées que son père ne cessait de consommer. Mais cela ne l’empêchait pas d’y croire toujours. De redevenir à cet été de naïveté que rien ni personne ne pourrait lui voler. C’était un monde féerique qui n’existait que dans sa tête. Son petit univers ou régnait gent damoiseaux et gent damoiselles. Une cour royale qu’il aimait et qu’il était le seul à connaître. Son jardin secret à lui… Tout le monde avait-il un secret à garder ? A l’abri des regards, l’humain redevenait-il humain ? N’était-il pas cet être éphémère dont il jouait le rôle ? Apparemment pas. C’était Roxanne qui lui apprenait. Finalement, il pensait la connaître mais peut–être qu’il était loin de la vérité. Peut-être… On ne peut jamais être sûr de rien, pourtant, c’est tellement plaisant de se dire qu’on ne fait pas erreur. « Je ne porte pas un masque, c'est juste que je ne veux pas montrer à tout le monde mes faiblesses. Mes faiblesses je les garde pour moi, c'est mon jardin secret. Et si tu crois que c'est si facile d'être indifférent aux regards des autres, tu te trompes Hol'. Les autres nous obsèdent, c'est dans l'ordre des choses, et on ne peut rien y changer » Il savait qu’elle avait raison. Il s’était lui-même fait souvent la remarque. Malgré tout, il avait beau savoir que ne refoule pas une vérité, il n’hésitait pas ignorer celle-là. Les gens le prenaient pour un pauvre petit gamin torturé aux idées loufoques et sans intérêts ? Eh bien, oui, et alors ? Où était le problème ? On ne construit pas sa vie en fonction des autres mais bien en fonction de nos goûts et de nos envies. Pourquoi personne n’était-il prêt à l’admettre ? Pourquoi même les plus sadiques s’attendaient à ce que les autres aient une image d’eux-mêmes qu’ils auraient quand même façonnés par leur comportement ? « L’avis des autres n’est que le reflet de ce que nous montrons. Si tu montrais tes faiblesses, tu aurais peur que les gens n’aient plus aucune crainte en t’apercevant ? Je ne comprends pas le principe même de tout ça. On veut que les gens nous voient d’une certaine manière alors on fait semblant. Mais quand on ose laisser libre cours à notre fantaisie… Il n’y a plus personne pour le voir ! Je sais que les autres sont une barrière, et je le conçois très bien pourtant, cette idée ne me plaît guère. » Il n’y avait aucun doute là-dessus, ces paroles venaient bel et bien d’Holden MacBeth. Ce gars un peu con qui refuse de voir la vérité en face. Ce Peter Pan que le pays imaginaire a refusé. Holden était Peter Pan. On connaissait son petit gars au collant vert et même qu’on la chérit. On voulait tous être comme lui. Un peu de poussière de fée et hop, on rêvait de voler. Mais la vérité, c’est que Peter Pan… Ca n’est qu’un conte. Et même si Holden pouvait être qualifié comme tel, il n’aurait jamais la chance de foutre une raclé au Capitaine Crochet ! Peter Pan… . Tant de rêve pour un seul enfant. Tant de rêvasserie qui mènerait sans doute à une perte. Un monde tout de rêve bâtit. Une imagination débordante donnant vie à un univers féérique. Peter Pan est cet enfant déchu. Perdu et seul. Sa famille semble l’avoir déserté mais seul, il continue de rêver et d’avancer. Avancer était sans doute détourner la vérité. Parce que bien au contraire, cet enfant stagne. Sa vie n’est que mensonge et fantaisie. Il ne connait rien à la véritable existence. Il ne peut que rêver et espérer ne jamais grandir. Espérer que la vie finira par lui sourire et qu’il ait le temps d’en profiter. Il refuse la vieillesse tout comme il refuse l’amour d’une famille. Il refuse un monde dont il a besoin. Peter Pan… Un enfant qui voit la vie à sa façon. Un enfant qui refuse de grandir mais qui malgré tout devient grand sans l’avoir cherché. Par sa force de caractère et sa débrouillardise. Certes, on oublie souvent que Peter était aussi un grand narcissique. Trop fier, trop orgueilleux pour avouer que son choix n’était pas le bon. « Et si je te livrais mon jardin secret, tu me livrerais le tien ? Ou tu aurais trop peur que mon avis change ? Parce que tu sais, quand on est amis : on aime autant les qualités que les défauts… » Jamais il n’abandonnait. Holden voulait avoir toujours des tas de réponses à des tas de questions. Ce qu’il pouvait être chiant. Pourtant, il était si attachant. Et c’était sans doute cette raison qui lui évitait de se prendre des coups avec les gens de Poudlard. Ou peut-être que ceux-ci avait décidés de l’épargner…
De toute façon, cela importait peu. Blotti tout contre son amie, Holden n’avait plus le temps de penser aux autres, de penser au reste du monde. Tout ce la n’avait aucune importance. Comme il l’avait fait remarquer, le temps s’était justement arrêté. Pour lui, pour elle, pour eux. C’était un sentiment tout ce qu’il y a de plus divin de se sentir maître du temps. La foudre pouvait bien s’abattre, la Terre cesser de tourner, le monde arrêter de respirer que tout ça ne changerait rien pour lui. Il s’en moquerait. Il ne savait pas trop comme un sentiment pouvait être possible mais il le ressentait du plus profond de ses tripes. Il en souriait de contentement. Mais alors que les secondes s’écoulaient lentement dans l’énorme sablier du temps, Holden se rendit compte que son s’accélérait plus que de raison. Le jeune homme ne pu s’empêcher de penser un : ah non, pas encore ! C’était une sacrée manie qu’il avait là de tomber sous le charme de n’importe qui. Non pas que Roxanne était n’importe qui, mais c’était une raison de plus qui le faisait douter sur le but même de cet étreinte qu’il préféra arrêter d’une remarque. Le problème du Serdaigle, c’était clairement les filles ! Le problème avec elles, c’est qu’elles ont beau être moches, chiantes, énervantes… dès qu’elles font quelques choses de bien, on est happé par leur charme et on tombe à moitié amoureux d’elle. Moral de cette histoire ? Devenir aveugle, sourd et muet ! Au moins, aucun risque de tomber amoureux ou même de le penser. Parce que finalement ; Holden ne savait même pas ce que cela voulait dire ‘être amoureux’. Alors, comment pouvait-il savoir s’il s’agissait de cela ou de tout autre chose ? Très bonne question ! Mais Holden ne chercha plus de réponse lorsque son ami s’éloigna de lui. Il constata à regret que le temps n’avait jamais cessé de tourné et que tout cela n’était que dans sa tête. « C'est fou de voir que le temps s'arrête pour des choses qui n'ont pas vraiment une grande importance quand on en parle comme ça. Et pourtant, les choses les plus banales sont parfois les meilleures. » Et dans celle de Roxanne aussi visiblement ! Holden sourit à cette remarque. Cette remarque était emprunte d’une douceur rare et il en savourait chaque mot. Le monde n’était rien d’autre que lui-même et pourtant, cela ne comptait plus. Il s’en moquait. Il avait eu ce que d’autres n’avaient peut-être jamais vu, n’était ce pas une grande chose pour lui ? « J’ai pas les mots pour décrire ça… Tu sais, il y a ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées. Ca doit être ça ; s’oublier. Ouvrir les yeux sur la vie, ouvrir les yeux sur le monde, ouvrir les yeux sur le temps. On doit tous être les fous du temps, quelque part… Ce qui m’inquiète, c’est que ne j’aime pas rentrer dans le même moule que le reste du peuple de Poudlard. Je ne me sentirais pas à ma place. Sans doute que toi non plus, j’imagine. Je ne veux pas être le fou du temps. Je veux le surpasser. » Vouloir devenir surhomme pour provoquer l’admiration de Roxanne était ridicule. Mais au fond, était-ce pour lui ou pour elle qu’il avait prononcé ces mots ? Il ne savait plus. Il y a ces évènements qui sortent tout le reste de nos pensées…
Holden mit ses mains en poche pour empêcher celle-ci d’aller se balader là où elles ne devaient pas. Inconsciemment il observait une mèche blonde tombant sur le visage de la jolie demoiselle en se disant qu’il ne suffirait que d’une fraction de seconde pour l’ôter de là. Il avait envie d’y glisser ses doigts pour y faire régner l’ordre. Mais il fallait rester sérieux. Il se passait encore n’importe quoi dans sa tête et il fallait qu’il arrête de croire à un Royaume de rêve. Il fallait qu’il redescende sur Terre, l’esprit sain et les pieds bien planté dans le planché. Il ferma donc les yeux pendant un long moment et garda le silence. Que dire, que faire ? Là encore, il n’en savait trop rien. Il avait peur de rouvrir les yeux et de devoir affronter le regard interrogateur de Roxanne. Pourtant, au bout de longues secondes, il prit son courage à deux mains. Il rouvrit les yeux et les plongea même dans ceux de la demoiselle. « Les gens pensent toujours que ce qui est vrai, est vrai cent pour cent. Mais dans la vie, tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir. Il y a parfois du gris. Donc, même si je dis que c’est pas bon pour moi parce que je risque de m’y habituer… Bah, faut pas me croire ! » Il s’approcha à nouveau de la jeune fille et l’enlaça pour la seconde fois. Un sourire béat sur les lèvres, il lâcha timidement : « Après tout, on peut connaître quelque chose sans jamais s’y habituer, non ? » Bien sûr. C’était logique ! Mais bon, tenter le diable n’était pas non plus une très bonne idée, loin de la même. Holden avait cette capacité de se foutre dans la merde tout seul et il se rendait compte qu’il exagérait peut-être. Posant alors ses deux mains sur les épaules de la jeune fille tout en l’écartant de lui, il sonda le visage pâle. « Tu me trouves lourd ? Je dépasse les bornes ? Je suis pas resté à ma place ? Je suis complètement paumé et ça m’énerve. J’ai l’impression d’être une poupée de chiffon dans un monde en carton. Je suis vraiment à côté de mes pompes, pas vrai ? Je comprends rien à la vie… Je suis sûr que c’est un problème. Problème. Tout est une question de problème ! Raaaah ! JE HAIS CE MOT. » Il relâcha la jeune fille et se mit à faire les cent pas dans le couloir. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il se sentait soudain très mal à l’aise. La vie n’est qu’un jeu et malheureusement pour lui : il n’en connaissait pas les règles.
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Mar 2 Nov - 9:19
Spoiler:
Désolée, je sais pas ce qui m'a pris là
On rêve tous d'une vie meilleure. Que l'on soit simple petit moldu dans ta chaumière perdue sur une île déserte sans âme qui vive, au grand chef politique entouré de dizaines de personnes – voir de centaines. Tout le monde rêve de changements, d'un bouleversement qui rendrait nos vies misérables en un ensemble de vies utopiques et divines. La vie des Dieux de l'Olympe nous donne envie de l'imiter. C'est vrai quoi, ils sont bien tranquilles, sur leur petit nuage, avec tous les mortels à leur ordre. Nous sommes les jouets du destin, et le destin nous pensons qu'il s'agit de Dieu – ou des Dieux. Mais non, le destin est une chose que l'on ne peut pas comprendre, que l'on ne comprendra jamais. C'est la théorie du chaos, du néant. Une chose n'arrive jamais par hasard, et la même chose peut différer selon la personne, selon l'heure, l'emplacement de la lune dans le cosmos. Tout dans ce monde est soumis aux mêmes règles, des règles immuables, et incompréhensibles. Nous ne pouvons rien changer, de notre place à nous, pauvre humains qui assistons désespérés à notre vie. Nous sommes inutiles, nous sommes impuissants. Nous sommes comme des oiseaux en cage, qui se contentent de regarder passer les gens sans pouvoir faire quelque chose. La liberté est au bout de nos doigts, nous pouvons la sentir nous frôler, et pourtant jamais nous ne pouvons la toucher. C'est comme essayer d'attraper de la fumée avec ses doigts, c'est juste quelque chose que nous ne sommes pas capable de faire. L'homme est à plaindre, vraiment. Il s'est emmuré dans une vie qu'il pensait parfaite, comme un peuple qui s'emmure derrière une forteresse pour éviter de se faire attaquer. Mais toute les forteresses ont leurs failles, et celle de l'homme en a aussi. L'humain s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas tout contrôler, il n'en est pas capable. Mais il fait comme si, et se voile la face. Combien de fois avez vous lu des explications sur ça ou sur ça, des avancées technologiques qui placent l'homme au dessus de la nature ? Et alors ? La nature reprend ses droits, à chaque fois. C'est comme essayer de fuir le temps, on ne peut pas. La nature vous détruit en moins de temps qu'il vous faut pour la dompter. Un tremblement, et votre empire est réduit en cendre. Une réaction de la nature est crainte, car tout le monde sait que l'humanité ne peut lutter contre les forces suprêmes. Nous ne sommes que les pions du destin. Nous constituons sans doute le plus grand jeu de société qui existe dans l'univers. La Terre. Le plus grand terrain de jeu jamais construit, jamais imaginé. Et vous savez le pire dans toute cette histoire, la chose qui rend ce jeu encore plus dramatique ? C'est que l'espèce humaine a tout fait pour en arriver là. Braver les choses qui ne doivent être affronté, c'est comme jouer avec le feu, on finit toujours par se brûler. Alors vous essayez, vous passez votre doigt au dessus de la flamme une seconde. Rien. Vous vous sentez fort, alors vous recommencez, deux secondes cette fois ci. Toujours rien. Et ainsi de suite jusqu'au moment où vous sentirez la flemme vous bruler, et que votre doigt sera rougi par la marque de l'élément. Nous ne contrôlons rien. Nous avons juste un vague sentiment de contrôle. Nous nous nourrissons de rêves, pour ne pas tomber dans la folie furieuse qui mènerait à la déchéance de l'humanité. Mais après tout, ne serait-ce pas mieux de voir toute cette Terre disparaître. Pourvoir tout recommencer à zéro, c'est le souhait de beaucoup de gens. On efface tout, et on recommence tout, comme un puzzle que l'on essaye d'assembler de nouveau. Oui, c'est un beau rêve, un rêve honorable certes, mais un rêve quand même. Notre vie n'est qu'une succession de rêves. Les rêves sont faits de la même substance que le poison. Ça vous dévore de l'intérieur, vous donne des ailes sur le coup, mais la chute n'en sera que plus douloureuse. Les rêves tuent. Les rêves nous aident à oublier que notre vie n'est pas contrôlée, que l'on ne peut rien y faire. Ça nous aide à tenir, ça nous aide à croire qu'on est maître de son destin. Mais les rêves n'arrangent pas les choses, les rêves les empirent. Les rêves nous font croire qu'une autre vie est possible, mais ils nous trompent. Les rêves se jouent de nous, nous sommes leur pantins. Les rêves c'est quelque chose de totalement humain. Nous en avons besoin, c'est notre drogue universelle et légale. Les rêves nous aident à tenir debout, parce que l'on aime ce qui nous fait du mal. Ça nous fait tellement de bien qu'on finit par en souffrir. L'humanité souffre à cause des rêves. Et le pire dans tout ça, c'est qu'on rêve de notre propre vie lorsqu'on rêve. On veut tout foutre en l'air pour quelque chose que l'on possède déjà. C'est la loi de la vie. On rêve toujours de se qu'on possède, mais vu sous un angle différent. L'amour ? Vous l'avez, mais vous êtes trop plongé dans vos rêves pour le voir. La richesse ? Vous en avez, peut être pas celle qui est matériel, mais il existe des tonnes de trésors, et vous en possédez au moins un. Le paradoxe humain, sans doute la chose la plus compliqué qui existe à ce jour. Oui, nous rêvons tous de notre vie et malgré ça, on rêve tous d'une vie meilleure. En ce moment précis, Roxanne avait l'impression d'être en plein dans un rêve. Vous savez, cette sensation étrange qui vous arrive parfois de ressentir. Vous êtes bel et bien réveillé, mais tout votre être semble tourner au ralenti. Vous êtes engourdis, comme si vous veniez de dormir pendant des millénaires. Et vous assistez bouche bée aux évènements qui se déroulent sous vos yeux. Vous ne prêtez plus d'attention aux détails, vous essayez de connecter votre cerveau à votre corps. Vous tentez de vous réveiller, en vain, puisque vous êtes déjà débout, et bel et bien en train de vivre. Mais vous n'avez pas besoin de faire d'efforts, puisque je vous l'ai dis, la vie n'est pas contrôlée par votre misérable cerveau. Vous pouvez rester assis les bras croisés, votre vie continuera à se dérouler, comme une bobine de film qui ne cesse de tourner. Notre vie est un film, et la mort et le bout de la bobine. La vie est un film, et les hauts et les bas sont comme les ratés des vieux films. Notre vie n'est qu'une animation, qui consiste à égayer le quotidien de ceux qui dirigent le monde. « Pas vraiment. Ça sonne comme un « pour l’instant ». Je dois dire que j’aime pas trop. Mais bon, pour ce que j’ai à en dire, hein… Sinon, j’me demandais… Mais ils viennent d’où les sentiments ? Tu vois, l’égoïsme, la possessivité, l’amour, la haine, l’amitié… ça doit bien venir de quelque part, non ? En tout cas, je suis sûr que ça ne doit pas venir de l’être humain. Ils ne font que tout foirer eux, ils ne peuvent pas avoir inventé de si belles choses… Enfin belles, pour ce que j’en sais tu me diras. » Un rêve, c'était un rêve. Comment Roxanne aurait-elle pu n'avoir que l'ombre d'une réponse à une question pareille en temps normal ? Et pourtant, elle se prenait facilement au jeu, et trouvait même des réponses qui n'étaient peut être pas si bêtes que ça. En un sens, la verte était d'accord avec son ami sur un point : l'homme fait tout foirer. Tout ce qu'il entreprend finira inlassablement en fiasco. Bien sûr, ça prendra plus ou moins de temps pour s'en rendre compte, mais aucune chose instaurée par l'homme n'a su garder sa place bien longtemps. Même les meilleures choses ont une fin. Le problème, c'est que les meilleures choses ne sont pas humaines. Les meilleures choses sont dictées par la nature, les lois de la jungle comme on les appellent souvent. Les meilleures choses sont quelque chose qui échappent totalement de la conscience de l'homme. L'homme détruit tout sur son passage : vie, idées, passions. L'homme se croit supérieur au reste du monde juste parce qu'il arrive à se tenir sur deux pattes. Il est plus près des étoiles et des nuages. Voilà la seule raison qui le pousse à penser à sa supériorité. Et pourtant, il oublie qu'il était comme les autres au début. Et maintenant, qu'est ce qu'il est devenu ? Une machine à tuer, qui ne pense qu'à détruire et à s'enrichir. L'homme est l'ennemi numéro un de la vie. L'homme est l'ennemi numéro un de tout ce qui peut connaître la vie, de tout ce qui a sa place dans l'univers. L'homme est à abattre, l'homme foire tout. D'un autre côté, la blonde n'était pas d'accord sur le fait que les sentiments n'étaient pas engendrés par l'homme. Après tout, il avait tellement besoin de vivre, de se sentir vivant, qu'il inventait des choses pour se donner une consistance. Il inventait l'amitié pour se sentir aimé et entouré, la haine pour se sentir puissant, l'égoïsme pour se sentir riche, la possessivité pour se sentir important. Tous les sentiments qui passent dans les têtes des humains n'ont qu'un seul but : les faire vivre. Beaucoup de sentiments humains n'existent pas dans le règne animal. Nous sommes la seule espèce de cette planète à inventer des choses pour nous donner la sensation de vivre. C'est comme un placebo. Ça nous donne l'impression de nous guérir, alors qu'en fait ce n'est rien. C'est juste psychologique. J'ai un ami, ça veux dire que j'ai finalement une place sur cette Terre. Je ne suis pas seul, je dois vivre, je dois exister. Les conneries que je fais ne sont pas graves, puisque j'ai ma place sur Terre. Oui, les sentiments ne sont qu'une énième excuse pour l'homme. C'est dur de se dire ça, mais c'est comme ça, l'homme est une ordure qui se cherche des excuses. « Les sentiments ne sont que des conneries inventées par l'esprit tourmenté de l'homme Hol'. On cherche tous des excuses ou des raisons à notre existence, et les sentiments nous procurent ces besoins. Ok c'est beau sur le coup, mais en fait, à quoi ça sert vraiment ? A nous définir ? Toi t'es aimé, toi t'es égoïste ? Ouais super, et après ? On ne vit pas pour être étiqueté, c'est pas moral. Après, tu me dira, la morale c'est encore une invention de l'homme, une stupide invention pour le faire passer pour le gentil de l'histoire. Ouais, on s'inventent des trucs, pour pas souffrir. Dommage que ça ne marche pas du tonnerre. » C'était la dure et triste réalité. Une chose qu'on ne pouvait pas changer,. Ok, c'était uniquement l'avis de la blonde, et tout cela ne concernait qu'elle. Elle n pouvait pas obliger les autres à penser la même chose qu'elle. D'ailleurs, peut de personnes avaient les même avis qu'elle. Il n'y avait qu'à voir le sujet de sa famille. Elle avait une idée bien précise sur la question, et peu de gens qu'elle connaissait partageaient cette idée. Et cela ne l'empêchait pas de dormir le soir, et de vivre sa vie aussi paisiblement qu'elle le pouvait. Après tout, si tout le monde pensait la même chose, nous nous ennuierions vraiment beaucoup, non ? Mais au moins, plus de problèmes. Plus de haine, plus d'égoïsme, seulement de l'amour et de l'eau fraîche. Mais le monde parfait n'existe pas, et cela, c'était quelque chose dont il fallait se rendre compte. La vérité à un goût de défaite dans l'optique de l'homme. La vérité c'est comme une lame de fer qui s'enfonce lentement dans votre ventre. Vous sentez le métal s'infiltrer dans votre peau, et la douleur arrive petit à petit. Alors que le mensonge vous soulage comme une bonne cuillère de miel. Ça vous rend doux, ça vous aide, ça vous fait du bien. Et voilà où tout cela nous as mené. Nous sommes presque au bord du suicide collectif. La fin du monde approche à grand pas au rythme où nous allons. On ne peut pas tous penser la même chose. Nos idéaux diffèrent souvent. Aussi, pour Roxanne, la famille ne représentait rien d'autre qu'un fardeau qu'elle avait de plus en plus de mal à supporter sur ses frêles épaules. Et voilà qu'Holden venait lui dire qu'il fallait qu'elle fasse un effort. Si seulement il avait été le premier. Mais c'était un non catégorique et sans appel qu'elle avait rétorqué. Cela lui suffisait-il ? Apparemment non. Ce non semblait avoir un goût amer pour le blond, et la jeune vipère s'en rendit compte lorsqu'il déglutit difficilement avant de lui répondre. Elle savait que le ton qu'elle avait adopté était un ton difficile à prendre, mais c'était le sujet qui était douloureux. « Non ? C’est tout ce que tu trouves à dire, non ? Je te demande pas si tu veux une glace, Roxanne. Je te demande pas si tu veux être mon amie et qu’on soit tous heureux dans le monde des bisounours (oui, j’ai des références de moldu, désolé). Je sais que je te demande la lune. Je sais qu’elle est pas toute proche et qu’il faudra des années, des siècles peut-être, pour l’atteindre… Je le sais. Mais je voulais te prouver que tu pouvais être toi-même tout en acceptant ta famille. Ils ne correspondent pas à l’image des gens que tu affectionnes ? Mais dans ce cas, moi non plus… » Il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre après tout. Personne ne pouvait comprendre ce qu'elle, Roxanne Weasley, pouvait ressentir. Non, on pensait plutôt à la peine que devait éprouver les autres membres de sa famille. Comme si il avait besoin d'une énième Weasley pour être heureux. Alors qu'elle, personne ne faisait attention à elle. C'était comme si elle était le vilain petit canard, celle qui fait tout foirer dans un monde parfait. Réveille toi mon grand. Le monde n'est pas parfait. Les gens les plus sympa peuvent être de vrais connards si l'envie leur en prend. Et même si elle n'était pas un exemple de sainteté, on ne pouvait pas mettre tout sur son dos. Elle avait déjà pas mal de responsabilité, un échec familial était de trop sur son poids à porter. Et d'ailleurs, pourquoi était-ce elle qu'on accusait ? Parce qu'elle était la seule à s'être levée à et avoir dit non ? Parce qu'elle était la seule qui avait osé prendre ses positions, à assumer ses pensées ? Apparemment c'était mal vu d'assumer ses actes. Tant pis pour les autres. Roxanne sentit comme une vague de colère monter progressivement en elle tandis que les paroles du bleu montait dans son cerveau. A mesure qu'elle comprenait le sens de ses mots, la colère montait d'un cran, ramenant au passage son copain la rage et son ennemi la raison. La vipère bouillonnait littéralement tellement elle était mélangée, tirée entre deux sentiments qui ne pouvaient s'associer. Finalement, elle décida de garder ses bonnes habitudes et ce fut la colère qui explosa la première, telle une bombe qu'on lâche dans la mer. « Pardon ? Non mais merde Holden, tu crois quoi ? Qu'on vit dans un monde parfait où la moindre de tes demandes va être exaucée ? C'est pas parce que quelqu'un va te demander d'être plus cela ou moins ceci que tu va le devenir en claquant des doigts. Mais … C'est vrai quoi ! Personne, je dis bien personne ne se met à ma place, essaye de me comprendre. Je suis humaine moi aussi. J'ai le droit d'avoir mes opinions, de faire mes propres choix. Et si j'ai décidé de ne pas être lié à mes parents et au reste de ma famille, ça reste mon putain de choix. Pas celui des autres. T'as qu'à prendre ma place si elle te plait tant. Tu décides toi, de où tu né ? Parce que moi, on m'a pas proposé. » Ses mots résonnèrent dans le couloir vide, et aussi dans sa tête. Sa tête qui commençait à devenir douloureuse. Elle ne voulait pas se fâcher avec Holden, c'était même le dernier de ses souhaits. La seule chose qu'elle voulait, c'était qu'on la laisse enfin tranquille avec les Weasley. Vous aimez quand on vous parle de votre poids quand vous pesez cent cinquante kilos ? Non. C'était pareil pour Roxanne. « Et ça rien, mais rien n'a voir avec les gens que j'affectionne. Je suis amie avec des gens qui ne pensent pas la même chose que moi, et ça ne me dérange pas. Donc la question n'est pas là, le problème ne se trouve pas ici. C'est tout. » Voulant vite changer de sujet, la blonde bifurqua sur une autre question philosophique. C'était là l'avantage d'Holden. Il ne restait pas longtemps sur le même sujet. Après, elle ne savait pas vraiment si il allait bien prendre ou mal prendre son emportement. Elle n'aimait pas se mettre en colère avec Holden, c'était comme le trahir d'une certaine manière. Lui qui était si gentil, elle qui était si méchante. Elle essayait d'être quelqu'un d'autre au moins une fois dans sa vie. Juste quand il était là, elle pouvait se rendre aimable, être moins agressive. Et monter sur ses grands chevaux comme elle venait de le faire n'était pas dans ses habitudes. Et cela la mettait mal à l'aise. Mais après tout, ce n'était pas totalement sa faute. Elle n'avait pas cherché la guerre sur ce coup ci, elle l'avait même évité le plus possible. Mais Holden avait continué, et ça, ça sonnait comme une provocation aux oreilles de la blonde. Elle n'aimait pas les provocations, et son esprit parano en voyait partout où elle passait. Un mot, une provocation. Un geste ? Une provocation aussi. Et hop, voilà que la guerre était déclarée. Ce n'était pas pareil avec le bleu. D'habitude, elle prenait du temps à se calmer, alors que là elle était déjà presque redevenue normale, essayant de faire oublier ce fâcheux accident. C'était dur, elle le savait, mais c'était comme ça. Elle était une vipère après tout, sans doute l'une des pires, et on ne peut décemment pas changer la nature humaine. C'est une chose ancrée en chacun de nous. Un homme violent le sera toute sa vie, même si il essaye de paraître aussi doux qu'un agneau. « Je n’ai pas envie de te voir pleurer… Dis, est-ce que tu pleures souvent ? Si c’est le cas, pourquoi pleures-tu ? Tu me le dirais si ça n’allait pas ? Tu viendrais me voir si tu te sentais triste et perdue ? Je serai une épaule sur laquelle tu pourrais te reposer, non ? Dis moi, Roxie, je ne suis pas qu’un nom sur un parchemin ? » Les larmes. Une chose qui semble si énorme alors qu'en fait il ne s'agit que d'eau. Légèrement salée, qui donne un goût amer dans la bouche, mais de l'eau quand même. Et l'eau c'est la vie. Les larmes ça donne la vie, les larmes c'est un peu le reflet de notre moi-intérieur. Et pourquoi on pleure ? Je ne vous parle pas des larmes inutiles, des larmes qui ne veulent rien dire comme lorsqu'on a eu une mauvaise note. Non, je vous parle des vraies larmes, celle que l'on retient trop longtemps et qui finissent pas nous faire mal. Les larmes qui explosent et qui nous libèrent autant qu'elle nous détruisent. Je vous parle de ces larmes qui sont un paradoxe incroyable et fascinant. Alors, pourquoi pleure-t-on ? O pleure parce que l'on a mal, on pleure parce qu'on est mal. Les larmes viennent du plus profond de notre être. D'ailleurs, d'où viennent les larmes ? On sort notre eau d'où ? Je sais qu'on a plein d'eau dans le corps, mais par où passent les larmes, comment ça marche ? Pourquoi ça s'actionne quand on a mal, pourquoi ? C'est comme un mécanisme, qui s'actionne de temps en temps ? Roxanne n'aimait pas pleurer. Elle faisait partie de ces gens qui considèrent les larmes comme un signe de faiblesse. Et elle n'aimait pas montrer ses faiblesses devant les autres, c'était impensable. Certes, il y avait des larmes qu'elle comprenait, mais les siennes, elle les gardait au fond d'elle, et ça lui piquait les yeux, et ça lui brûlait la gorge. Elle voulait être forte, alors qu'elle ne faisait que s'autodétruire. Mais c'est notre monde qui l'a façonner de la sorte. Les mœurs de nos jours mettent les pleurs comme une chose à blâmer, une chose qui nous rend faible. Après tout, les garçons qui pleurent, ça fait toujours bizarre. Pourquoi les filles auraient-elles ce droit, alors que les garçons devaient retenir leurs larmes ? C'est totalement stupide, et anormal. Les hommes ne sont pas plus forts que les femmes, ils ne sont pas meilleurs. Nous sommes tous égaux, alors soit tout le monde pleure, soit tout le monde se retient. Pas d'égalité, pas de larmes. La verte était l'une de ces filles qui se prenait pour un homme – en parlant force. Elle était une fille forte, donc elle ne pleurait pas. Ou rarement. Et devant aucun témoin. Elle s'isolait et restait seule avec sa peine, dans un coin sombre du château. « Je n'aime pas pleurer, c'est comme ça. Je ne pleures presque jamais, je ne suis pas le genre de fille qui extériorise ses sentiments par le biais des larmes. Je n'aime pas avoir les yeux rouges » Comme si cela pouvait tout expliquer. On se rabat souvent sur une question purement physique. J'aime le sport parce que ça rend fort. Faux, tu aimes le sport parce que tu es quelqu'un qui s'extériorise comme ça, c'est tout. Chacun a sa manière de montrer ses sentiments, les larmes n'étaient pas celles de la blonde, voilà le fond du problème. « Mais je sais que si un jour j'ai besoin de quelqu'un, je saurais te trouver. Mais je doute que ce jour arrive. Je déteste pleurer devant les autres. Que les gens me voient dans un état aussi fragile me donne de l'urticaire. C'est comme ça, c'est physique. Je ne supporte pas, comme certains gens sont allergiques au pollen. C'est mon allergie. Et toi, tu n'es pas qu'un nom sur un parchemin. La seule liste que je tiens, c'est celle des gens que je me plais à détruire. Ceux que j'aime, ils sont seulement là quand j'en ai besoin, je n'ai pas besoin d'en tenir une liste, je sais qui ils sont. » C'était vrai. Elle avait beau ne pas avoir beaucoup d'amis, elle savait très bien qu'elle pouvait leur faire confiance. Certains étaient trop stupides pour croire que n'importe qui pouvait être leur ami. Ils pensent que leurs amis sont des dizaines. Et au final ils se rendent compte qu'ils sont seuls. Ce n'était pas le cas de Roxanne. Elle savait à qui elle pouvait faire confiance, et à qui elle ne pouvait pas. « L’avis des autres n’est que le reflet de ce que nous montrons. Si tu montrais tes faiblesses, tu aurais peur que les gens n’aient plus aucune crainte en t’apercevant ? Je ne comprends pas le principe même de tout ça. On veut que les gens nous voient d’une certaine manière alors on fait semblant. Mais quand on ose laisser libre cours à notre fantaisie… Il n’y a plus personne pour le voir ! Je sais que les autres sont une barrière, et je le conçois très bien pourtant, cette idée ne me plaît guère. » On a pas besoin des autres pour exister, on a juste besoin des autres pour se rassurer. Qui s'intéresse à vous au fond ? Pas grand monde à part vous même. Vous pouvez être satisfait par vous même toute votre vie. Mais l'homme c'est mis en tête d'avoir des amis, alors il s'est en même temps imposé des règles. Tu devras paraitre comme ceci ou comme cela. C'est ainsi que tout est dicté. Nos apparences, nos comportements, tout est dicté par les règles que s'impose l'homme. Qu'importe ce que les gens pensent, on a besoin des autres pour se distraire de temps en temps, pas pour vivre en tant que tel. Les autres sont une excuse à notre propre existence, pas une raison. C'était dans l'ordre des choses. Oui, c'est bête et douloureux, mais c'est comme ça, et personne ne peut y faire quelque chose. Même le plus attentionné des hommes ne peut rien y changer. « Et si je te livrais mon jardin secret, tu me livrerais le tien ? Ou tu aurais trop peur que mon avis change ? Parce que tu sais, quand on est amis : on aime autant les qualités que les défauts… » « Je te livrerai mon jardin secret, c'est pas ça le problème. Tu ne comprend pas que les gens qui nous entourent se partagent en deux parties. Le simple fait que je te parle en ce moment signifie que je te livre une part de mon jardin secret. Tu peux te vanter de connaître des choses sur moi que la bonne moitié de Poudlard ignore. C'est comme ça, je te fais confiance, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. La confiance est quelque chose que l'homme a du mal à confier, ou alors qu'il confie trop facilement. Dans l'un ou l'autre des cas, c'est une erreur. » La vipère n'aimait pas vraiment le sens que prenait la conversation. Tout commençait à partir en vrille, et elle n'avait aucune idée de comment aller se terminer tout ça. Encore une lubie de l'homme. Tout savoir avant que cela ne se passe. L'homme aime savoir des choses, il aime s'imaginer le futur. Mais il ne peut pas savoir, c'est juste impossible. On peut faire des statistiques, mais un simple événement anodin peut tout faire changer. La théorie du chaos je vous dis. Un truc banal qui se passe à l'autre bout de la Terre peut provoquer chez vous un truc impensable, qui chamboule tous vos plans. Une poussière sous l'œil peut vous rendre aveugle, et ça, vous ne l'auriez jamais prédit. On ne peut rien prédire, on peut juste se rassurer du mieux qu'on peut avant que tout s'écroule. « J’ai pas les mots pour décrire ça… Tu sais, il y a ces événements qui sortent tout le reste de nos pensées. Ca doit être ça ; s’oublier. Ouvrir les yeux sur la vie, ouvrir les yeux sur le monde, ouvrir les yeux sur le temps. On doit tous être les fous du temps, quelque part… Ce qui m’inquiète, c’est que ne j’aime pas rentrer dans le même moule que le reste du peuple de Poudlard. Je ne me sentirais pas à ma place. Sans doute que toi non plus, j’imagine. Je ne veux pas être le fou du temps. Je veux le surpasser. » Personne ne veut être un objet, une pièce sur un échiquier. Et pourtant, c'est ce que nous sommes tous. On veut tous se distinguer des autres, et au fond on se ressemble tous. Nous avons tous les mêmes craintes, les mêmes sentiments, même si l'on est plus excentrique que son voisin. Vouloir se différencier du reste des mortels ne nous mène à rien, qu'à une énième satisfaction personnelle. La vie est comme ça on ne peut rien y changer, même avec toute la force que nous pensons avoir. On ne change rien aux choses qui nous entourent, on peut juste les masquer, ou les peindre pour les rendre un peu différentes, c'est tout ce dont l'homme est capable. L'homme est misérable, un grain de poussière dans un sablier. Après la douce étreinte entre les deux blonds, les deux amis pourtant si différents, Roxanne ne savait plus vraiment où elle en était. Que faisait-elle ici ? Avait-elle vraiment sa place dans ce monde. Si elle mourrait là, tout de suite, qui se soucierait vraiment d'elle ? Elle serait oublié comme sont oubliés bon nombre de personnes au fil des années. Nous ne sommes que des êtres éphémères, qui vivons quelques poussières avant de disparaître des esprits, et redevenir poussière. Nous ne construisons rien, que des châteaux de cartes qui s'écroulent sous le poids du temps. C'est le cycle éternel, et rien ne peut le changer. Ni vous, ni moi. « Les gens pensent toujours que ce qui est vrai, est vrai cent pour cent. Mais dans la vie, tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir. Il y a parfois du gris. Donc, même si je dis que c’est pas bon pour moi parce que je risque de m’y habituer… Bah, faut pas me croire ! Après tout, on peut connaître quelque chose sans jamais s’y habituer, non ? » Tout en disant cela, le bleu s'était approché une nouvelle fois de la verte et l'avait reprit dans ses bras. Elle ne répondit rien, elle était trop fatiguée de parler pour le moment. Fatiguée de discuter sur des choses qui ne lui paraissaient pas dignes d'intérêt, ou alors qui sont trop grandes pour que l'on puisse les comprendre. Qui peut se vanter de connaître la nature humaine sur le bout des doigts ? Tout le monde a des avis différents sur la question, et c'est peut être mieux ainsi. Il y a des mystères qu'il ne vaut mieux jamais comprendre. « Tu me trouves lourd ? Je dépasse les bornes ? Je suis pas resté à ma place ? Je suis complètement paumé et ça m’énerve. J’ai l’impression d’être une poupée de chiffon dans un monde en carton. Je suis vraiment à côté de mes pompes, pas vrai ? Je comprends rien à la vie… Je suis sûr que c’est un problème. Problème. Tout est une question de problème ! Raaaah ! JE HAIS CE MOT. » Le blond faisait maintenant les cent pas dans le couloir, sous le regard mi-amusé mi(ennuyé de la verte, qui ne savait pas quoi répondre. Le silence s'installa péniblement, prenant toute la place, imposant sa lourde présence. Puis, finalement, au terme d'un long effort, la verte ouvrit la bouche. La voix qui en sortit semblait être celle d'une gamine esseulée. « Tout le monde se cherche, personne ne trouve sa place Holden. On nous abandonne dans le monde, et on ne nous donne pas le mode d'emploi. On est toujours seul, mais faut qu'on s'accroche, qu'on trouve la solution. C'est ça la vie. Des fois on dépasse les bornes,, mais c'est pas grave, on s'en fout. C'est quoi de toute façon les limites ? Qui les as instaurées ? Pas moi en tout cas. Et pour ton information, tu n'a rien dépassé. Quand aux problèmes qui nous hantent, c'est comme ça. Qu'est ce que tu veux que je te dise hein ? Les problèmes s'enchaînent les uns après les autres, on peut rien faire pour lutter. Nous ne sommes que des pions. » Je crois que j'ai rêvé, que ce soir je mourrais.
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Mer 3 Nov - 4:05
la vie est un jeu. Jeu pénible que quelques pions trop abîmés s’évertuent à terminer. La vie est un jeu, tantôt amusant, tantôt blessant mais la plupart du temps : incompréhensible. Les règles devraient être simples. Tout le monde devrait avoir la chance de les comprendre. Mais ce n’est pas le cas. Personne ne comprend jamais ce mode d’emploi aux mille et une règles façonnées d’une langue inconnue. La langue du destin, sans doute. Une chose est sûre, personne n’arrive à la déchiffrer. C’est effrayant, n’est-ce pas ? Jouer le rôle du cavalier sur l’échiquier géant du monde, c’est un devoir qui demande patience. Malheureusement, ce n’est pas tout ce que cela requiert. La vie est un jeu. Un peu comme un grand jeu d’échec. On avance nos pions un par un dans l’espoir de remporter la partie sur son adversaire. Mais la vérité, c’est qu’on ne sait pas contre qui on se bat. On se bat, c’est certain. Mais avec qui, pourquoi et comment, on l’ignore. N’est-ce pas mieux l’ignorance lorsque la vérité est trop dure à supporter ? Être naïf à du bon : se voiler la face, idéaliser et croire toujours qu’on ne sera jamais hors compétition. Mais on se trompe. Il y aura toujours quelqu’un de plus fort pour écarter notre dernier pion. Lorsque que notre vie en sera là, que deviendrons-nous ? La vie est un jeu. Un jeu d’échec. Une pièce de théâtre où les rôles ont mal été distribués. Mais ce n’est pas tout. La vie, c’est plus que ça. C’est comme le jeu de la mort, mais oui, toi aussi tu le connais… Il s’appelle le jeu du foulard. C’est étrange, suspendre sa vie à un fil en attendant que la respiration nous manque. En attendant l’asphyxie, en attendant le total abandon de notre corps. Ce jeu est cruel. La fin en est le dénouement. Es-tu prêt à suspendre ta vie à ce fil imaginaire ? A donner toutes tes cartes ? A jouer comme le plus parfait des idiots ? Tout le monde ne l’est pas, sais-tu ? Certaines personnes préfèrent lutter et se battre. Croire toujours qu’ils auront le dernier mot. Que tout n’est pas bêtement tracé comme on essaye de nous le faire croire. Le destin, c’est une vaste foutaise. Un truc compact qui nous reste en travers de la gorge. Ce truc insupportable qu’on refuse d’avaler. Comme les gros cachets d’aspirine. C’est trop gros, alors on préfère souffrir plutôt que de suffoquer avec une pseudo délivrance. On est jamais sûr que cela fera effet… alors pourquoi lutter ? Avoir mal est une sensation que l’homme déteste. Il essaye de la noyer dans diverses choses sans aucun intérêt. La vie… ce foutu jeu qu’on offre à la naissance et auquel on nous force à jouer. Et si j’avais dit non ? Et si j’avais refusé de me battre contre l’inlassable fatalité ? Aurais-je été disqualifié ou seulement forcé à jouer ? Ce sont ses questions qui hantent les esprits les plus sages, ou les plus fous. Le problème, c’est qu’on ne sait plus quand être fou et quand être sage…
Le plus drôle était de rencontrer un fou vêtu de l’habit du sage. Comme ce Serdaigle un peu trop égaré dans ses pensées. Dans ses yeux, la folie était déchiffrable. Il avait vu toutes les guerres, toutes les tempêtes et toutes ces choses qui portent à confusion et nos livrent des milliers de questions. Pourtant, il avait atterri dans la maison de la sagesse et de l’intelligence. Pourquoi ? Était-ce parce que sa pensée dépassait de loin les autres adolescents de seize ans ? Peut-être. Holden n’avait pas cette prétention de le croire. D’ailleurs, il s’était toujours demandé pourquoi ce vieux bout de chiffon l’avait amené dans une maison telle que celle-là. Inconsciemment, il avait imaginé vivre avec son costume de Blaireaux. Il avait souvent entendu dire qu’il s’agissait de la maison où ce qui restait était amené à être envoyé. Ceux qui n’était ni courageux, ni intelligent, ni ambitieux. Il avait toujours eu l’impression d’être un truc en trop. Un personnage un peu hors norme qu’on ne sait pas trop où envoyer. Il avait longtemps eu l’espoir que le Choixpeau magique mette des heures à l’envoyer à sa table. A onze, s’était le rêve de sa vie. Mais visiblement, il jouait avec quelqu’un de plus fort que lui et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les Serdaigle l’accueillaient. Cela prouvait-il son intelligence ? En rien. Ces discours incohérent le feraient envoyer à Azkaban tout au plus. « Les sentiments ne sont que des conneries inventées par l'esprit tourmenté de l'homme Hol'. On cherche tous des excuses ou des raisons à notre existence, et les sentiments nous procurent ces besoins. Ok c'est beau sur le coup, mais en fait, à quoi ça sert vraiment ? A nous définir ? Toi t'es aimé, toi t'es égoïste ? Ouais super, et après ? On ne vit pas pour être étiqueté, c'est pas moral. Après, tu me diras, la morale c'est encore une invention de l'homme, une stupide invention pour le faire passer pour le gentil de l'histoire. Ouais, on s’invente des trucs, pour pas souffrir. Dommage que ça ne marche pas du tonnerre. » Holden ne put s’empêcher d’éclater de rire. Un rire profondément bon et pourtant, il n’était pas certain d’en connaître la raison. Était-ce la façon de s’exprimer de son amie ou simplement le tas de sottises qui sortait de leur bouche alors qu’ils étaient au beau milieu d’un couloir ? Il n’en savait rien. Pourtant, il était mort de rire. Et il lui fallut quelques secondes avant de se remettre. Rire, c’est un remède. Contre tout. Contre la connerie humaine, contre la douleur, contre la vie même. On se fout de la gueule des autres pour s’épanouir. Alors oui, c’est cruel. Et détestable. Mais finalement peut-on en vouloir à toutes ces personnes ? La question resterait sans réponse. Holden détestait la mesquinerie plus que tout autre chose. Il lui serait donc impossible de pardonner un tel comportement. Le comprendre aurait pu être envisageable, mais ce n’était pas dans ses plans… On n’essaye pas de comprendre l’incompréhensible. « Est-ce que tu nous entends-là ? J’ai l’impression qu’on essaye de refaire le monde. De le comprendre. On est ridicule, si tu veux mon avis. Et moi, je dois l’être depuis que je suis né. On ne peut pas avoir de perpétuelles questions absurdes en tête. On ne peut pas vivre avec cette envie de tout comprendre. Je suis ridicule. Je suis profondément et carrément ridicule et comme tu l’as si joliment dit : ça doit pas être top top, tout ça. » S’agissait-il d’une prise de conscience ou simplement d’un fait énoncé ? Cette question là aussi resterait entière. Car déjà le jeune homme zappait ce sujet. Se concentrer sur une faiblesse n’était pas bon pour la santé. Il fallait tourner la page. Même si celle-ci était aussi lourde que du plomb.
Changer de sujet était une chose, mais ne pas se tromper dans le choix de celui-ci n’était pas une masse à faire. Il fallait évidemment qu’Holden y plonge les deux pieds joints. Pourquoi fallait-il toujours que cela tombe sur lui ? Il avait bien du mal à comprendre lui-même ce qui lui passait par la tête. Holden n’avait pas envie de se disputer avec son amie, pourtant, il ressentait comme un besoin de remettre les points sur les I. Le pire était évidemment que ce sujet ne le concernait pas le moins du monde ! Pourquoi fallait-il toujours qu’il ouvre la bouche là où chacun avait compris qu’il fallait la fermer ? « Pardon ? Non mais merde Holden, tu crois quoi ? Qu'on vit dans un monde parfait où la moindre de tes demandes va être exaucée ? C'est pas parce que quelqu'un va te demander d'être plus cela ou moins ceci que tu va le devenir en claquant des doigts. Mais … C'est vrai quoi ! Personne, je dis bien personne ne se met à ma place, essaye de me comprendre. Je suis humaine moi aussi. J'ai le droit d'avoir mes opinions, de faire mes propres choix. Et si j'ai décidé de ne pas être lié à mes parents et au reste de ma famille, ça reste mon putain de choix. Pas celui des autres. T'as qu'à prendre ma place si elle te plait tant. Tu décides toi, de où tu né ? Parce que moi, on m'a pas proposé. » Il ne lui fallut pas plus longtemps pour se rendre compte de combien son tort était grand. Il ne pensait pas à mal lorsqu’il voulait rétablir un bon équilibre aux choses. Loin de là même. Il savait que la vie n’était pas parfaite et qu’il fallait parfois faire ses propres choix même si ceux-ci pouvaient rester incompréhensibles au reste du monde. Par contre, il ignorait que Roxanne ressentait cela. Personne ne se mettait à sa place selon ses dires… Mais quelqu’un avait-il seulement compris ce qui se tramait dans la tête de la jolie blonde ? Holden aurait aimé savoir. Il aurait adoré comprendre. Après tout, c’était son ami, pourquoi ne pouvait-il pas se mettre à sa place..? « Et ça rien, mais rien n’à voir avec les gens que j'affectionne. Je suis amie avec des gens qui ne pensent pas la même chose que moi, et ça ne me dérange pas. Donc la question n'est pas là, le problème ne se trouve pas ici. C'est tout. » C’était bien la preuve qu’il ne comprenait rien. Il pensait que la seule chose qui différenciait Roxanne de sa famille était leurs points de vue divergeant. Or, elle venait de lui prouver par a + b qu’il était complètement à côté de la plaque et que tout ce qu’il pouvait bien penser n’avait aucune importance. Il se mordilla la lèvre inférieure un peu gêné. S’il était resté à sa place, comme chacun était censé le faire, il n’y aurait pas eu cette prise de tête et il ne se serrait pas trouvé con pour la centième fois de la journée. « Je suis désolé, Roxie. Tu as raison. Je ne me mets à ta place et je crois que personne ne peut le faire. Finalement, on pense savoir et on se rend compte qu’on ne sait rien du tout. Et là, je me trouve incroyablement con de t’avoir poussé dans tes retranchements. Je voulais pas te mettre en colère, je voulais juste t’aider et finalement… Je n’ai fait qu’ajouter davantage d’huile sur le feu déjà bien entamé. Je te demande pardon. Je pense comprendre ce qui se passait dans ta tête. Je pensais que j’avais le droit de m’imaginer ce qui se passait dans la tête des autres. Mais je pense toujours à côté. J’ai vraiment grandi à côté du monde… » Il était honnête. Comme toujours. Mais cela suffirait-il à se faire pardonner ?
Pleurer. Un verbe tant de fois rencontrer et souvent utilisé. Holden haïssait ce mot. De tout son être. Quand il était petit, il s’était souvent fait la promesse de ne pas pleurer. De résister. De sourire de toutes ses dents et de narguer la douleur. Il s’était promis de ne pas donner ce plaisir à son père. Pleurer. C’était moche. Ca vous donnait un air affreux et vous présentait comme un être faible et minable. Tout ce qui rebutait Holden lorsqu’il se trouvait dans petite maison de Londres. Il avait toujours eu un truc pour retenir ses larmes. Il s’imaginait des tas de porte entrain de claquer. Et si une larme n’avait pas sillonné sa joue à la dernière porte, alors, il ne pleurerait pas. La plupart du temps, il y arrivait. Il regardait les portes se fermer avec un bruit assourdissant qu’il haïssait. Plus qu’il n’haïssait les coups sans doute. Ce bruit le faisait certes sursauté, mais il l’empêchait de montrer cette faiblesse de petit garçon. C’était un grand, un dur. Il avait peut-être grandis à côté du monde, à côté des autres, mais cela l’avait endurci. Du moins, l’avait-il pensait. Jusqu’à ce que les premières larmes vinrent souillés sa bouille d’enfant. Bouille tuméfiée et pervenche. Bouille triste et peinée. Bouille d’enfant délaissé. Les portes avaient claquées. Plus fort que d’ordinaire. Le bruit assourdissant avait fait place au silence. Un silence mille fois plus douloureux que le bruit lui-même. Il avait vu son visage s’embrumé, ses yeux s’embués et finalement, elle était arrive. La petite perle de pluie. Celle douce et salée avec ce goût si âcre. Une larme de trop. La larme qui changeait tout. Celle qui le rendait fragile et par conséquent… encore enfant. « Je n'aime pas pleurer, c'est comme ça. Je ne pleure presque jamais, je ne suis pas le genre de fille qui extériorise ses sentiments par le biais des larmes. Je n'aime pas avoir les yeux rouges » Alors, ils étaient deux. Il ne comprenait trop bien cette excuse. Les yeux rouges. C’était un détail. Un minuscule et ridicule petit détail. Mais c’était lui qui changeait tout. Qui nous donnait une raison de garder notre glande lacrymale inutilisable. « Mais je sais que si un jour j'ai besoin de quelqu'un, je saurais te trouver. Mais je doute que ce jour arrive. Je déteste pleurer devant les autres. Que les gens me voient dans un état aussi fragile me donne de l'urticaire. C'est comme ça, c'est physique. Je ne supporte pas, comme certains gens sont allergiques au pollen. C'est mon allergie. Et toi, tu n'es pas qu'un nom sur un parchemin. La seule liste que je tiens, c'est celle des gens que je me plais à détruire. Ceux que j'aime, ils sont seulement là quand j'en ai besoin, je n'ai pas besoin d'en tenir une liste, je sais qui ils sont. » Un petit sourire traversa le visage d’Holden. « Ok. » Mais celui-ci fut bref. Parce que dans sa tête, seul le portrait de son père était présent. Si elle avait une liste des gens qu’elle se plaisait à détruire, Holden se serait contenté d’un seul nom. La clé du problème, c’est qu’il ne savait pas comment y parvenir. Il avait assez peur des représailles.
Mais représailles ou pas, il n’avait pas envie de parler de son père. Il savait que cela le rendait fragile et qu’il ne lui fallait pas grande chose pour exploser lorsqu’il abordait le sujet. Aussi, il mit tout son cœur à éloigner cette image dans sa tête à garder les pieds sur tête et la conversation à flot. Cependant, encore un peu embrouillé par la pensée de son paternelle, de ses coups et de la misère de son enfance il avait finit par déballé tout un tas de conneries qui donneraient mal au crâne à Platon. Il s’obstinait dans ces questions qu’il fallait à tout prix éviter. Il savait qu’il avait tort, il l’avait compris plutôt. Pourtant, il n’a suffit qu’une seconde pour qu’il en oublie la faille. Tout ça à cause d’un alcoolique. La vie, c’est quand même pire qu’un jeu : de la merde. En boîte. On vous la sert agrémenté d’un bon appétit qui censé dissimulé l’odeur. Foutaise, oui… « Je te livrerai mon jardin secret, c'est pas ça le problème. Tu ne comprend pas que les gens qui nous entourent se partagent en deux parties. Le simple fait que je te parle en ce moment signifie que je te livre une part de mon jardin secret. Tu peux te vanter de connaître des choses sur moi que la bonne moitié de Poudlard ignore. C'est comme ça, je te fais confiance, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. La confiance est quelque chose que l'homme a du mal à confier, ou alors qu'il confie trop facilement. Dans l'un ou l'autre des cas, c'est une erreur. » Le Serdaigle commençait doucement à en avoir de philosopher sur ci ou ça. Fallait-il toujours rendre les choses plus compliquées qu’il n’y paraissait ? Roxanne ne pouvait-elle pas simplement répondre ; Oui ? Pourquoi avec lui, tout le monde finissait par faire des romans de quinze pages pour dire deux mots ? Déteignait-il sur les autres ? Était-ce sa faute ? Ou finalement, tout le monde n’attendait que cela ? Il n’en savait rien mais il savait que cela le gonflait. Il n’avait plus envie de se perdre en mille conjectures sans sens. Il voulait la fermer. La boucler. Devenir sourd. « Bla bla bla. Finalement, je crois que toi et moi on est entrain de se perdre là. Y a des tas de mots qui sortent de nos bouches. On essaye de réinventer le monde, à notre façon. Mais tu sais, j’y comprends foutrement rien. J’aimerais pourtant. Je te jure, chaque mot que tu prononces fait quinze fois le diamètre de mon cerveau et j’en viens toujours à la même conclusion : je comprends pas. Que dalle. Nada. Pourtant, ce que tu dis c’est clair… Je sais pas. Je crois que je me suis fermé comme une huitre là. Je crois que la vie ne vaut pas la peine qu’on s’esquinte à la comprendre. Confiance ou pas, on n’en a rien à branler ! » Ce langage n’était pas celui qu’Holden affectionnait le plus. Mais au grand maux, les grands remèdes. Il en avait marre. Marre d’essayer de comprendre quelque chose d’incompréhensible. Mais après tout, qu’est-ce qu’on s’en fout puisque la vie ne répond pas à tout !
Les pas d’Holden résonnaient maintenant dans le couloir. Il était mal à l’aise se laisser ainsi dépasser par les évènements. Il ne savait s’il avait eu tord ou raison. Mais de prime à borde, cela ne faisait aucun doute qu’il avait eu tort. Tort de vouloir surpasser l’insurpassable : les raisons que l’on ignore. Et puis ce silence s’y prenant qui possédait tout son être. Il adorait le silence. Il le louait. Le silence, c’est un Eden particulier. Celui que l’on décide de posséder. Il avait souvent voulu le dorloter. Le serrer contre son cœur. Comme une peluche abîmée par le temps. Il en rêvait comme d’un nuage de barba-papa. Une saveur douce et sucrée caressant le moindre de ses sens. Il aimait le silence mais le silence ne l’aimait pas. « Tout le monde se cherche, personne ne trouve sa place Holden. On nous abandonne dans le monde, et on ne nous donne pas le mode d'emploi. On est toujours seul, mais faut qu'on s'accroche, qu'on trouve la solution. C'est ça la vie. Des fois on dépasse les bornes,, mais c'est pas grave, on s'en fout. C'est quoi de toute façon les limites ? Qui les a instaurées ? Pas moi en tout cas. Et pour ton information, tu n'a rien dépassé. Quand aux problèmes qui nous hantent, c'est comme ça. Qu'est ce que tu veux que je te dise hein ? Les problèmes s'enchaînent les uns après les autres, on peut rien faire pour lutter. Nous ne sommes que des pions. » Ces mots, il n’avait pas envie de les entendre. Ils étaient douloureux. Il rompait un silence harmonieux. Celui que son être demandait. Il s’arrêta de marcher et ferma les yeux une seconde. Laissa le silence prendre à nouveau sa place, ne serait que pour quelques secondes. Se retrouver dans l’hébétude. Ne plus penser. Oublier. Comme un préambule d’illusion. Illusion de mots déversés sans la moindre idée. Idée que ce but était impossible à atteindre. Atteindre l’utopie. Utopie d’une histoire inconnue. Inconnue et mystérieuse comme un secret. Secret d’un espoir. Espoir de toujours y croire. Croire que tout peut s’arranger. Arranger sa vie, l’agencer selon son envie. Envie de progresser, de lutter. Lutter face à l’insomnie. Insomnie qui tient éveillé, le plus joyeux des guerriers. Guerrier que le monde a abîmé. Abimé sans la moindre raison. Raison qui s’envole puisque inépuisable est le temps. Temps farouche et innommable. Innommable est l’homme qui croit avoir tout compris alors qu’il n’y a rien à comprendre. Foutue connerie. Ridicule absurdité qu’est le monde. « Ouais. » Mot qui ne voulait rien dire et qui n’avait pas besoin d’être prononcé. Mot lourd et vanité qui ne sait que confirmer. Sauf qu’il n’y avait rien à confirme. Holden revint vers Roxanne et enlaça sa main dans la sienne. « J’ai pas envie de me chercher. Je sais que près de toi, j’ai ma place et pour l’instant ça me suffit. J’ai trop parlé et j’ai plus de mot pour débattre et tergiverser. J’ai comme une envie de silence, de m’éloigner de tout. Que le temps s’arrête, pour de bon cette fois. Tu sais, qu’il me foute la paix. Que je profite du silence et du vent… Du vent… ça te dit d’aller marcher dans le parc ? Tu sais, juste pour s’évader. Je me sens épier par des bouts de métal et c’est pas hyper plaisant. Sinon, je pourrai toujours y aller tout seul. Mais la solitude, c’est bon quand t’as huit ans et un œil au beurre noir… » Les mots étaient sortis tout seul sans qu’il n’ait pu les attraper. Trop tard. De toute façon, il était las de lutter. Il ne savait même pas contre quoi il luttait. Et c’est ainsi que la lutte stoppa…
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN Sam 6 Nov - 23:40
Si c'est cassé nous allons réparer. Nous ne pouvons rien réparer. Les regards des autres nous brise et nous ne pouvons pas ramasser les débris de verres, nous ne pouvons pas nous relever. C'est trop dur de devoir supporter le regard des autres, et encore plus dur de nous relever après. Est-ce qu'on jour quelqu'un pourra expliquer pourquoi tout le monde cherche à plaire aux autres ? C'est vrai, c'est une maladie purement humaine que de vouloir être le miroir des autres. La société actuelle est devenue un assemblage de pièces totalement identiques. Aucune originalité, aucune personnalité. Vous marchez dans la rue et vous voyez des clones à longueur de journée, au fil de vos pas. Subsistent encore quelques rares représentants de l'espèce originale. Mais ces derniers ne peuvent pas se battre toute leur vie. A un moment, ils seront trop fatigués de devoir être différents, et ils rejoindront le troupeau. Notre monde est en train de se détruire. Tout le monde ressemble à son voisin, comme si tous les humains étaient fabriqué à la chaine, dans une grande usine, avec quelques différences. Les différences sont pintées du doigt par ceux qui ont tout dans leur vie – tout du moins en apparence. Ils sont beaux, riches, jeunes, à la mode, apparemment aimés. Mais creusez un peu plus loin, et vous verrez les fêlures dans la glace. Les gens que vous enviez ne font que vous envier. Certaines personnes se situent au sommet de la chaîne alimentaire humaine : ils nous contrôlent, essayent de rendre les gens normaux fous à lier. Ils vous font rêver d'une vie meilleure mais s'assurent que vous n'arriviez jamais à être aussi puissants qu'eux. Ils vous détruisent à petit feux, n'hésitent pas à rire de vous dans votre dos, alors que par devant, ils font semblant d'être vos amis. Est-ce vraiment la vie que les humains méritent ? Tous ceux qui protègent les hommes et leur soi-disant intégrité, crieraient non. Mais franchement, pensez vous que vous avons le droit d'avoir une vie meilleure ? Pensez vous vraiment que les atrocité engrangées par l'être humain peuvent-être expliquées par sa prétendue intelligence supérieure ? Est-ce que vous trouvez l'homme intelligent ? Pas moi. Il suffit de voir le nombre de guerres, de meurtres, de vols, de viols, de tortures, de génocides pour s'en rendre compte. Et outre le fait de tuer et détruire tout ce qui nous entourent, nous nous entretuons nous même. Nous sommes en pleine face d'autodestruction. L'homme est venu au monde avec un seul but en tête : celui de tuer. Outre le fait de tuer pour sa propre survie – ce que font le reste des êtres vivants sur cette foutue planète – nous tuons par plaisir. Nous tuons pour manger certes, mais aussi pour le plaisir de tuer, pour le plaisir de se sentir puissant, pour la souffrance des autres, pour faire le beau, pour s'habiller avec des vêtements inutiles à notre survie. Est-ce humain ? Nous qui définissons le fait d'être gentil envers son prochain avec le mot humanité. Dans ce cas nous ne sommes pas humains. Aucun de nous n'est humain. Nous sommes la seule race dans l'échelon de la vie à être sadiques comme nous le sommes. Pourquoi ? C'est sans doute une question à laquelle nous n'aurons jamais de réponses. Nous voulons faire comme les autres, ou imposer notre façon de penser aux autres. Pourquoi nous pensons nous supérieurs aux autres ? A cause de quoi avons nous ce sentiment de puissance ? Pourquoi ? Tant de pourquoi, et nous n'aurons jamais de réponses. C'est ainsi. La vie humaine vaut-elle plus qu'une vie animale ? Je ne crois pas. Et pourtant c'est que bon nombre de personnes semblent penser. Et voyez donc où tout cela nous a mené. Nous nous sommes enfoncé dans notre propre bêtise, et il va être difficile de s'en sortir. En quoi devons nous croire pour nous en sortir ? Devons nous croire en une puissance supérieure que nombre d'entre nous appellent Dieu ? Doit-on continuer à croire en nous, malgré nos nombreuses erreurs ? Ou est-ce que nous ne devrions mieux pas arrêter tout simplement de croire ? Nous devons nous accrocher à quelque chose pour nous sortir de notre merdier, mais nous ne savons plus en quoi croire. Dieu nous as déçu, nous nous sommes déçus, le vide nous déçoit. Nous sommes trop exigeants, nous ne satisfaisons de rien. C'est la dure réalité, et si nous ne changeons pas, nous allons tout droit à notre perte. Roxanne ne croyait en rien – ou en presque rien. Elle n'avait jamais eut de religion, pensé qu'il pouvait exister une force supérieure à elle – c'était bien mal la connaître que de penser le contraire. Elle ne croyait qu'en certaines choses qui étaient bien matérielles et réalistes, vérifiées – tout du moins dans son esprit. La blonde croyait en la supériorité des sorciers vis-à-vis des moldus, et à celle des sang-purs vis-à-vis des nés-moldus. Elle croyait en Lord Voldemort, elle soutenait ses moindres choix. Elle croyait à sa supériorité par rapport aux autres. La liste des choses en lesquels elle ne croyait pas est beaucoup plus longue, et nous n'allons pas nous étaler dessus, à moins que vous ne vouliez passer votre soirée à la lire. Tout ça pour vous dire que Roxanne Weasley n'était pas une croyante. Elle était d'une incroyable indifférence par rapport au monde : elle regardait les gens passer autour d'elle, elle les critiquait, les détruisait, mais il ne s'agissait que d'un amusement passager. Les gens ne la préoccupait pas. Lorsque Roxanne eut finit d'énoncer une de ses réponses, son ami explosa d'un rire qui résonna dans le couloir et qui se laissa Roxanne de marbre. Pour elle, ce rire était un peu synonyme de moquerie, or elle supportait mal les moqueries. Mais elle ne souhaitait pas créer des embrouilles pour un rien, alors elle ne dit rien et laissa le bleu se calmer. Cela finit par arriver, et lorsqu'il eut retrouvé ses esprits, il commença à répondre à son amie. « Est-ce que tu nous entends-là ? J’ai l’impression qu’on essaye de refaire le monde. De le comprendre. On est ridicule, si tu veux mon avis. Et moi, je dois l’être depuis que je suis né. On ne peut pas avoir de perpétuelles questions absurdes en tête. On ne peut pas vivre avec cette envie de tout comprendre. Je suis ridicule. Je suis profondément et carrément ridicule et comme tu l’as si joliment dit : ça doit pas être top top, tout ça. » Tout le monde est ridicule. Personne ne l'est plus que son voisin. Nous sommes tous ridicules à notre façon, nous avons tous des comportements qui apparaîtront comme ridicule aux yeux de quelqu'un. La vie est ainsi faite, personne ne plait à tout le monde. Et tout le monde est le clown de quelqu'un. Quand au fait de refaire le monde, c'est vrai que c'était précisément ce qu'ils étaient en train d'essayer de faire. La blonde n'était pas habituée à parler de cette façon. D'habitude, ses conversations se limitaient à des sujets très superficielles, qui ne creusaient pas aussi loin dans la philosophie, dans la compréhension des choses qui nous entourent. Elle se limitait à des sujets très faciles à comprendre, et cela lui convenait totalement. Elle n'aimait pas vraiment se prendre la tête. Mais – était-ce contagieux ? - lorsqu'elle était avec Holden, les questions du blond trouvaient toujours un réponse et elle se devait de répondre. C'était alors comme si les mots lui brûlaient trop la langue pour qu'elle puisse les retenir plus longtemps. Alors elle répondait, et il répondait, et ils commençaient des discussion comme celle ci. La situation était comique : un couloir désert et deux amis refaisant le monde chacun à leur manière. Car ils n'avaient pas du tout la même vision du monde. Roxanne était une fille que l'on pouvait qualifier de pessimiste quand au sujet de l'être humain. Elle n'aimait pas l'homme, et croyait dur comme fer aux classes sociales. Pour elle, la vie de certains être humains ne valaient rien, mais alors rien du tout. Avait-elle tort ? Nul ne peut vraiment le dire, c'est juste une question de point de vue. Elle avait cette vision là de la vie, et tant qu'elle parvenait à expliquer ses positions, personne ne pouvait la critiquer – même si quelque fois, ses mots faisaient froid dans le dos. La vipère ne savait pas quoi répondre. Elle ne trouvait pas les mots justes pour répondre aux questions de son ami, aussi elle préféra ne rien dire, et laisser le silence reprendre ses droits sur l'homme. Le silence. C'est quelque chose de très étrange. On ne se rend jamais compte qu'il arrive, et pourtant quand il est là, il est chargé de sens, de contraintes, et il faut du courage pour le briser. Plus il prend de place, plus les hommes n'ont pas le courage pour le briser en mille éclats. Et ça se termine souvent comme ça, sur le silence. C'en était rageant. Le silence c'est lourd, le silence ça vous explique des choses que les autres n'ont pas le courage de vous dire. Mais parfois on interprète mal ce que le silence vous nous dire, et ça finit souvent mal. L'interprétation d'évènements comme le silence est très mal contrôlée par les hommes. Nous montons trop facilement sur nos grands chevaux, et nous nous bornons à la première idée qui nous traverse l'esprit. Qu'importe que celle ci soit bonne ou mauvaise, on se limite à la première chose qui nous vient à l'esprit, et c'est malheureux de nous voir nous enfermer dans notre propre bêtise. Nous sommes réduits à ça ? Nous sommes réduit à rester dans notre bêtise toute notre vie ? Je ne sais pas si il existe une sortie de secours, une voie de sortie, un échappatoire. Je ne crois pas, j'ai bien peur que la voie est toute tracée. Nous ne pouvons pas devenir intelligent, tout du moins vraiment intelligent. Nous serons des hommes bêtes toute notre vie, c'est ainsi, la fatalité, la coup de poing de la vie. « Donc la question n'est pas là, le problème ne se trouve pas ici. C'est tout. » Le sujet tabou, celui qu'il ne fallait jamais, au grand jamais, aborder en compagnie de la blonde. Ce mot était à bannir du vocabulaire. Après tout, qu'est-ce que c'était qu'une famille ? Un assemblage de personnes qui se ressemblent plus ou moins physiquement mais qui n'ont pas les même valeurs, les même idées, les même pensées ? Une famille, ça se raccroche à quoi ? Au sang ? Aux gènes ? Il existe tant de déchirures au sein des familles, que c'en est devenu banal, familier. Mais tout le monde pense que ces déchirures ne doivent se produire que lorsque les parents se comportent comme de vraies bêtes, sans foi ni loi. Mais il peut arriver que les parents semblent être des figures parentales exemplaires et que ça ne comble pas les enfants. C'était le cas de Roxanne. Ses idéaux, elle ne les partageait pas avec le reste de sa famille, et c'était pour cela qu'elle avait rompu les liens. Et dès qu'on abordait le sujet – et on l'abordait souvent – la vipère se bornait, s'enfermait dans sa bêtise, et ne voulait rien entendre. Son idée était fixée, immuable. On ne pouvait pas la déloger, qu'importe les talents d'orateur de la personne d'en face. Elle ne voulait pas changer, c'était tout. Et le pire, c'est que c'était souvent elle qui avait le mauvais rôle dans l'histoire, alors elle s'empressait de se défendre, parfois méchamment c'est vrai, mais il ne s'agissait que de défense, rien de plus. « Je suis désolé, Roxie. Tu as raison. Je ne me mets à ta place et je crois que personne ne peut le faire. Finalement, on pense savoir et on se rend compte qu’on ne sait rien du tout. Et là, je me trouve incroyablement con de t’avoir poussé dans tes retranchements. Je voulais pas te mettre en colère, je voulais juste t’aider et finalement… Je n’ai fait qu’ajouter davantage d’huile sur le feu déjà bien entamé. Je te demande pardon. Je pense comprendre ce qui se passait dans ta tête. Je pensais que j’avais le droit de m’imaginer ce qui se passait dans la tête des autres. Mais je pense toujours à côté. J’ai vraiment grandi à côté du monde… » Roxanne avait mal à la tête. Elle sentait les palpitations cogner contre les parois de son crâne, et ça lui rendait la tête aussi grosse qu'une citrouille. Elle en avait marre de devoir s'expliquer à tout le monde, tout le temps, à devoir utiliser ses dernières défenses, à devoir hausser le ton pour que les autres comprennent. Ils ne comprenaient donc que la violence ? C'était ce qu'ils étaient en train de lui montrer, jour après jour. Et on s'étonnait que la vipère soit aussi méchante. Si les autres ne comprenaient pas avec la voix facile, elle était obligée de leur faire comprendre d'une autre manière, et cette manière c'était la violence. Voilà où en était réduit l'être humain, à de devenir violent. C'était d'un pathétique agaçant et frustrant. On ne se rendait pas compte que la violence ne résolvait rien, mais on enfonçait le clou, et on tapait, tapait, tapait, jusqu'à rendre l'autre violent. C'était une sorte de victoire, de satisfaction, que de voir l'autre devenir violent avant soi. On se disait qu'on était peut être pas le pire des hommes sur Terre. Nous nous valons tous, nous sommes tous la merde de ce monde. « C'est rien » Elle ne voulait rien ajouter de plus, elle ne voulait pas dire quelque chose de plus, de peur de devoir redevenir violente, de devoir se justifier une fois de plus. Elle en avait assez de se battre, c'était éreintant et elle était trop fatiguée à présent. Parler de pleurs c'était à la fois étrange et déprimant. Étrange lorsqu'on savait un tant soit peu qui était Roxanne Weasley. La verte qui ne laissait jamais – au grand jamais – paraitre ses émotions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Elle était une experte de la maitrise de soi. Triste ? Personne ne le savait, pas une larme ne venait couler sur sa joue blanche. Heureuse ? Son rire sincère était une chose très rare. Elle préférait rire pour se moquer, d'un rire cristallin et ironique qui coupait comme des lames de rasoirs, qui vous déchirait la peau tellement il était dur de le recevoir en pleine tête. Oui, tout ce que savait faire la jolie blonde c'était de détruire les autres. Même les choses qui vous semblent être impossibles d'utiliser pour la destruction de son voisin, elle les utilisait. Elle ne s'arrêtait pas aux coups banals, elle allait beaucoup plus loin. Et ça faisait d'autant plus mal que l'autre ne s'y attendait jamais. Pourquoi donc se comportait-elle comme ça ? Elle ne savait pas vraiment, elle se sentait juste heureuse en le faisant. Et elle ne voulait pas vivre dans le gris juste pour faire plaisir aux autres. Après tout, il fallait de ce genre de personnes pour que le monde garde son équilibre si fragile. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle le faisait, comme beaucoup d'autres personnes dans ces temps si noirs. Parler de pleurs était quelque chose qu'elle n'aimait pas faire. C'était montrer qu'elle avait des failles, et ça c'était impossible, elle ne voulait pas l'admettre. Elle se voilait la face, faisait sa forte devant tout le monde, ne voulait pas être une faible. C'était vraiment idiot, et elle le savait, mais elle ne pouvait pas faire autrement. Avouer ses faiblesses demande un grand courage, une grande force morale. C'était avouer ses différences, avouer ses failles, donner une opportunité aux autres de vous détruire plus fort. Et la vipère ne pouvait pas accepter une telle chose, c'était impensable pour elle. Elle était bien trop fière d'elle même pour ne serait-ce qu'être effleurée par une telle idée. C'était pathétique en un sens, mais c'était la nature humaine dans toute sa splendeur. « Ok. » Ok ? C'est tout ? Elle venait de passer deux minutes à lui expliquer ses failles, à lui expliquer ce qu'elle pensait vraiment, à se confier. Pour une des seules fois de sa vie, elle avait dévoilé des choses à une autre personne que son propre reflet. Et c'était tout ce qu'il trouvait à dire, un simple ok ? C'était impensable. La vipère ne pouvait pas laisser faire une telle chose, et aussitôt elle se sentit bouillonner de nouveau. Elle était comme ça, une fille très impulsive, qu'un simple mot peut déchainer. « Ok ? C'est tout ce que tu trouves à me dire Holden ? C'est un peu maigre comme réponse quand même. Enfin je sais pas, mais bon, je te dis des trucs que personne d'autre n'a jamais entendu, et toi tu me répond ok comme si il s'agissait d'une vulgaire liste de courses que tu doit faire. Enfin, tu aimerais toi, que je te dise ça ? » Elle ne voulait rien ajouter, et la verte serra les bras, dans une position de défense enfantine. Qu'est ce qu'elle pouvait ajouter d'autre ? Il était en droit de répondre ce qu'il voulait, mais elle ne pouvait pas se résoudre à l'accepter. C'était totalement puéril et elle le savait, mais elle ne pouvait pas, c'était tout. Les esprits commençaient à s'échauffer, comme si tout allait bientôt exploser. C'était bien dangereux de laisser deux ados parler de choses aussi étranges et incompréhensibles que ça. Ils allaient bientôt finir par avoir la tête qui explose. Le mal de tête de la blonde se faisait d'ailleurs de plus en plus fort, mais elle essaya tout de même d'écouter ce qu'Holden avait à lui dire. « Bla bla bla. Finalement, je crois que toi et moi on est entrain de se perdre là. Y a des tas de mots qui sortent de nos bouches. On essaye de réinventer le monde, à notre façon. Mais tu sais, j’y comprends foutrement rien. J’aimerais pourtant. Je te jure, chaque mot que tu prononces fait quinze fois le diamètre de mon cerveau et j’en viens toujours à la même conclusion : je comprends pas. Que dalle. Nada. Pourtant, ce que tu dis c’est clair… Je sais pas. Je crois que je me suis fermé comme une huitre là. Je crois que la vie ne vaut pas la peine qu’on s’esquinte à la comprendre. Confiance ou pas, on n’en a rien à branler ! » Le mal de crâne de la blonde mêlé aux mots de son ami achevèrent la blonde qui manqua de s'effondrer. Elle tressaillit et manqua de se retrouver par terre mais retrouva vite son équilibre et plongea ses yeux dans ceux de son ami. Que devait-elle répondre ? Tant de questions sans réponses lui donnait mal à la tête, mais c'était trop tard à présent. Le monde est une connerie, les choses qui le composent aussi, mais c'était comme ça. Que pouvait-elle y faire ? Essayer de comprendre n'était pas compliqué, comprendre l'était déjà plus. Mais était-ce vraiment sa faute si tout partait dans un merdier pas possible ? Elle n'avait rien fait pour, elle était juste venue au monde dans ce corps, dans cette vie, et voilà. Elle n'avait jamais demandé à vivre, à venir ici. Et pourtant elle était là, et c'était trop tard, elle ne pouvait plus faire marche arrière. Alors oui, comprendre était dur, mais il fallait essayer, essayer de comprendre. C'était la propre survie de l'homme qui était en jeu. L'homme cherche à tout comprendre. Certaines choses ne s'expliquent pas. Mais c'est rassurant de se dire qu'on peut les comprendre, ça nous aide à ne pas sombrer dans la folie furieuse. « Tu veux que je te dises quoi Holden ? Si tu veux je parles plus, j'ouvre plus ma bouche et on laisse le silence reprendre ses droits. Si tu veux je peux même partir, et on se reverra plus de la matinée. Franchement dis moi, et je ferais ce que tu veux. Ça me vexera pas si tu me dis de partir, je le ferais, je te le jures. Et tu pourra reprendre ta vie, et ne plus essayer de comprendre. » C'était dur, et elle le savait, mais elle n'avait pas trouvé de mots plus doux. Un ton cru, un truc qui te prend aux tripes, mais elle ne pouvait pas faire autrement. C'était elle, et elle parlait comme ça, qu'importe la personne qui se trouvait en face d'elle. Holden commençait à faire les cent pas devant elle, et cela ne fit qu'accentuer son mal de tête, mais elle ne le quitta pas des yeux. Elle attendait une réponse, et une réponse rapide. Elle arriva, et elle y donna une réponse. Une réponse qui fut encore très longue, contrairement à ses habitudes. Les mots se déversaient et elle ne pouvait pas les retenir, elle n'y arrivait pas. Elle parlait, parlait, parlait, sans pouvoir s'arrêter. La sentence fut tranchante. « Ouais. » Encore un mot, un simple mot qui vous fait mal. Que voulez vous qu'elle réponde ? Qu'elle s'énerve ? Elle était las de toute cette violence, lasse de devoir s'énerver, lasse de devoir lutter, de devoir hausser le ton. Alors elle ne répondit rien, elle ne contenta de baisser les yeux et d'observer le sol craquelé à ses pieds. Elle était située à un endroit où commençait une fêlure dans le sol, comme si elle faisait craquer la pierre sous son passage. Contemplant cette pierre brisée, elle ne se rendit pas compte qu'Holden s'était rapproché et qu'il lui avait prit la main. Elle releva les yeux, légèrement surprise. « J’ai pas envie de me chercher. Je sais que près de toi, j’ai ma place et pour l’instant ça me suffit. J’ai trop parlé et j’ai plus de mot pour débattre et tergiverser. J’ai comme une envie de silence, de m’éloigner de tout. Que le temps s’arrête, pour de bon cette fois. Tu sais, qu’il me foute la paix. Que je profite du silence et du vent… Du vent… ça te dit d’aller marcher dans le parc ? Tu sais, juste pour s’évader. Je me sens épier par des bouts de métal et c’est pas hyper plaisant. Sinon, je pourrai toujours y aller tout seul. Mais la solitude, c’est bon quand t’as huit ans et un œil au beurre noir… » Un sourire apparut sur les lèvres de la blonde. Elle avait une grande envie de sentir le vent souffler sur son visage, de sentir ses cheveux se faire soulever par les rafales, de marcher, de détendre un peu chaque partie de son corps. Elle avait envie de se sentir libre, ne serait-ce que quelques minutes volée au détour d'un coin du parc, quelques minutes où na nature reprendrait ses droits sur l'homme, où elle se sentirait vivante, et pas emprisonnée dans toutes les conventions. Alors elle serra la main du blond et plongea de nouveau ses iris bleus dans ceux du jeune homme. « Oui, j'ai très envie d'aller dans le parc. » La solitude était quelque chose qu'elle aimait à petite dose, lorsqu'elle n'avait personne ne confiance autour d'elle. Ce n'était pas le cas. Roxanne sentait la main de son ami dans la sienne, c'était rassurant. Elle se sentait au bord de la névrose, mais en même temps, elle ne s'était jamais sentie aussi bien. A nos âmes dans la nuit, le dernier jour est arrivé.
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Sujet: Re: « La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN
« La solitude ne tue pas, elle détruit » ♠ PV. HOLDEN
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